Le gouvernement fait face à une course contre la montre pour faire adopter le projet de loi de finances (PLF) et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), indispensables au fonctionnement de l’État et devant être promulgués avant le 31 décembre 2025 pour entrer en vigueur le 1er janvier. Le rejet de la première partie du PLF à l’Assemblée nationale a bloqué la procédure classique et plongé l’exécutif dans une situation institutionnelle inédite.
Sébastien Lecornu, Premier ministre, refuse d’utiliser l’article 49.3, ce qui oblige l’exécutif à réunir des majorités parlementaires devenues difficiles à constituer. Le dépôt tardif des textes et la lenteur des débats renforcent le risque de ne pas respecter les délais constitutionnels. En cas d’échec, l’exécutif pourrait devoir recourir à une loi de finances spéciale ou à des ordonnances pour garantir un fonctionnement minimal de l’État en 2026.
Pour trouver une issue, le Premier ministre propose des votes thématiques sur des « priorités absolues » telles que la défense, la sécurité, l’agriculture, l’énergie, la réforme de l’État et la trajectoire du déficit public. Fondés sur l’article 50-1 de la Constitution, ces votes sont indicatifs mais permettraient de tester l’existence de majorités ponctuelles sur des sujets clés. Lecornu souhaite également réunir forces politiques et partenaires sociaux pour tenter de dégager des compromis autour des grands chantiers nationaux.
Cette stratégie vise à éviter l’impasse et à recréer une dynamique permettant, à terme, l’adoption du budget 2026, même si l’incertitude demeure élevée à moins de quarante jours de l’échéance.



