Le mouvement de grève au SMTVD en Martinique relance depuis fin septembre 2025 un climat de tensions sociales marqué par la mobilisation d’agents sur de nombreux sites. Les salariés dénoncent principalement la dégradation des conditions de travail, le manque de dialogue avec la direction, des primes jugées insuffisantes, des inégalités de traitement, ainsi que des incertitudes administratives et managériales concernant la gestion des déchetteries.
Malgré plusieurs tentatives de médiation, le dialogue entre direction et syndicats est rompu, et les négociations sont suspendues.
Fragilité financière
La Chambre régionale des comptes a récemment publié un avis sévère sur la situation budgétaire du SMTVD : l’organisme affiche un déficit global de plus de 2,54 millions d’euros et son budget 2025 n’est pas équilibré. Pour rectifier la trajectoire, elle recommande :
• Une diminution des dépenses d’investissement
• Une hausse des recettes via réévaluation des tarifs de traitement
• Un recouvrement accéléré des créances auprès des collectivités adhérentes
• Un suivi rigoureux du plan de retour à l’équilibre budgétaire
Le préfet de Martinique devrait prochainement arrêter le nouveau budget sur la base de ces recommandations, plaçant le SMTVD sous surveillance renforcée dans un contexte où les tensions sociales compliquent les efforts de redressement.
Conséquences
La grève provoque une forte perturbation de la collecte des déchets ménagers sur l’ensemble du territoire, avec plusieurs déchèteries fermées et une population confrontée à des problèmes sanitaires et environnementaux. La situation, révélant un service public fragilisé tant sur le plan social que financier, s’installe dans la durée et affecte directement les usagers.
Conséquence directe : la collecte des déchets et l’accès aux déchetteries sont fortement perturbés sur l’île, ce qui impose à la population de limiter sa production de déchets jusqu’à résolution du conflit. Le fonctionnement du service public de gestion des déchets se trouve ainsi fragilisé à la fois par la crise sociale interne et une situation budgétaire préoccupante.
Jean-Paul BLOIS



