Le président américain Donald Trump a reçu, lundi 18 août 2025, son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky à la Maison-Blanche, entouré de sept dirigeants européens ainsi que de représentants de l’Union européenne et de l’OTAN. Après l’échec du sommet Trump-Poutine en Alaska, qui n’avait pas permis d’instaurer un cessez-le-feu, cette nouvelle rencontre se voulait plus constructive. L’ambiance fut effectivement plus apaisée, mais les résultats restent limités.
Au cœur des discussions, la question des garanties de sécurité pour l’Ukraine. Donald Trump a évoqué des engagements militaires conjoints des États-Unis et des Européens en échange de futures concessions territoriales. Zelensky a précisé qu’un contrat d’armement de 90 milliards de dollars était conclu avec Washington, portant notamment sur des systèmes antimissiles, tandis que la presse évoque un financement européen de 100 milliards. Les modalités demeurent floues : la présence militaire européenne au sol est envisagée, les Américains pourraient se concentrer sur le soutien aérien, logistique et en renseignement. Pour la première fois, Trump n’a pas exclu un déploiement de troupes américaines.
Autre sujet sensible : l’organisation éventuelle d’une rencontre entre Zelensky et Vladimir Poutine. Trump s’y dit prêt, mais les formats restent incertains. Emmanuel Macron plaide pour un sommet quadripartite incluant les Européens, tandis que Moscou multiplie les conditions, exigeant notamment des garanties de sécurité pour la Russie et la protection des populations russophones en Ukraine. La Suisse, évoquée comme lieu neutre, a proposé d’accorder l’immunité diplomatique à Poutine s’il venait pour une conférence de paix. Mais rien n’indique que le Kremlin acceptera un face-à-face direct.
La question du cessez-le-feu a révélé des divergences profondes. Les Européens, emmenés par le chancelier allemand Friedrich Merz, estiment qu’une trêve doit être un préalable à toute négociation. Donald Trump, en revanche, reprend l’approche russe : conclure un accord de paix d’abord, faire taire les armes ensuite. Zelensky, habituellement ferme sur ce point, n’a pas insisté, laissant planer le doute sur sa stratégie.
Les discussions ont également porté sur le retour des enfants ukrainiens enlevés et la libération des prisonniers de guerre, un dossier humanitaire essentiel mais encore sans avancées concrètes.
Enfin, le ton a changé. Après une rencontre désastreuse en février, où Trump et son vice-président JD Vance avaient publiquement reproché à Zelensky son « ingratitude », le président ukrainien a multiplié les gestes symboliques : costume sobre, multiples remerciements, message personnel de son épouse Olena Zelenska à Melania Trump. Les Européens n’ont pas été en reste, saluant le rôle de Washington pour flatter l’ego présidentiel.
Malgré cette atmosphère apaisée et quelques annonces spectaculaires, aucune avancée décisive n’est intervenue. Sans cessez-le-feu, la guerre continue de faire rage sur le terrain, rappelant que la diplomatie reste encore loin de faire taire les armes.