Qui était Fred DÉSIR ?
Un homme comme tous les hommes avec des qualités et des défauts.
Une personnalité affirmée avec des idées bien arrêtées. Un caractère bien trempé, on ne faisait pas de lui ce que l’on voulait. Un homme têtu, son gros défaut.
On a souvent pensé que j’étais la femme poto mitan dans mon couple, mais non, c’était lui le pilier. Les décisions découlaient souvent de lui, enfin pas toutes, je pouvais quelquefois avoir le dernier mot.
Fred n’aimait pas les conflits, c’est souvent moi qui les provoquais. Sa phrase fétiche « Pourquoi tant de haine ? » dont Nicole se souvient encore qu’il prononçait à chaque amorce de conflit. Il a d’ailleurs fortement forgé mon caractère à cause justement de sa bienveillance.
Je pouvais être très agressive face à des situations qu’il essuyait d’un revers de la main en me disant « ce n’est pas grave ». J’étais et je le suis encore très explosive et moins tolérante que lui. Il n’aimait pas non plus les mondanités qu’il trouvait superficielles et hypocrites.
Il se sentait bien avec quelques amis, je pense particulièrement à Nicole et à Tony, à Guy et à Isa et d’autres qu’il appréciait et avec lesquels on partageait de bons moments à la maison autour de son piano, il improvisait et on chantait, Fred n’admettait pas l’injustice, anticonfit, d’une bienveillance poussée qui m’agaçait quelquefois.
Sa vie de famille
Un mari et un père aimant. Un ami fidèle sur lequel on pouvait toujours compter. Beaucoup d’entre eux m’ont d’ailleurs avoué après son décès combien ils étaient fiers de l’avoir eu comme ami. Il n’exposait pas sa vie privée, elle ne regarde que nous deux me disait-il… Ses enfants représentaient toute sa vie et il en était très fier et très soucieux de leur avenir. Il était aussi très drôle, un peu pince-sans-rire, c’est d’ailleurs cette qualité qui m’a plu chez lui quand je l’ai connu. Il me faisait beaucoup rire.
Sa vie professionnelle et artistique
Ses qualités de musicien ont beaucoup été mises en avant lors de son décès. Il faut savoir que Fred est un autodidacte comme l’a dit sa fille Emmanuelle dans une interview. En effet Fred n’a jamais fait d’école de musique. Il m’a raconté qu’à la suite d’un accident de voiture et pour la rééducation d’une de ses mains, ses parents lui avaient offert un petit piano « Philicorda » sur lequel il a appris ses premières notes… La suite vous la connaissez avec son groupe mythique et légendaire « Les Play-boys »il en a fait danser plus d’un.
Les nostalgiques des années 60 peuvent en témoigner.
Fred a exercé dans plusieurs domaines d’activités. D’abord cadre à la D.D.E comme assistant technique, puis directeur des Eaux du Nord dont le siège était situé à Saint-Pierre, puis directeur du PACT Martinique pour finalement concrétiser son rêve, celui de créer sa propre entreprise « MEZON KREYOL dont la vocation était de faire de la réhabilitation de logements sociaux. Après liquidation de cette entreprise, il s’est adonné entièrement à la musique, sa passion qui a été son exutoire jusqu’à sa mort.
Ma vie sans Fred
Eh bien, j’erre dans tous les recoins de notre nid que nous avons construit dans le plus simple appareil, espérant le retrouver mais hélas !
Les amis ne sont plus les mêmes, ils ont pour la plupart disparu de mon environnement depuis son départ. Il était musicien et ses connaissances n’étaient pas forcément les miennes. J’ai vécu dans l’ombre de Fred, on ne me connaît pas.
C’était lui l’artiste et moi son épouse et la mère de ses enfants et sa disparition a été pour nous un véritable naufrage difficile à surmonter.
La musique était sa passion qu’il exerçait parallèlement avec son métier de fonctionnaire et je ne m’y suis jamais opposée, ce que je crois, il a beaucoup apprécié.
Les enfants, il faudrait leur poser la question. Ils ont été pour moi d’un véritable soutien.
Comme moi, ils n’imaginaient pas un départ si prématuré de leur papa.
Il a été pour moi de ceux que je croyais immortels…
Oui, Fred pour moi faisait partie de ceux-là.
Fred, tu as été un mari, un père, un ami exceptionnel et pour tout cela, nous ne t’oublierons pas et te disons MERCI !
Ton épouse
Jacqueline