Ce mardi, les maires et les présidents des EPCI ont été conviés à une réunion par la CTM autour des préparatifs en vue de la saison cyclonique qui s’annonce particulièrement active.
C’est dans une ambiance bien studieuse que le président de la CTM (Collectivité de la Martinique), Serge Letchimy a réuni les maires et les présidents d’EPCI à l’hôtel de la CTM. Chacun à son pupitre, cette assemblée avait un avant-goût de rentrée scolaire. Or ce n’était pas à l’ordre du jour. L’objet de cette session était la saison cyclonique dans laquelle se trouve la Martinique déjà depuis le mois de juin.
« Il me semblait utile qu’on prépare encore mieux la population à affronter des phénomènes météo qui seront de plus en plus violents »
commence Serge Lechtimy. En témoigne le tout récent passage de l’Ouragan Erin au large des îles du nord. Afin de se préparer, la CTM compte sur son plan d’action Piste (Plan d’intervention des services techniques) qui intervient sur les routes, les ponts et ports de pêche notamment. « Il est pertinent d’associer les maires et les présidents d’EPCI à une conjugaison de nos efforts. Nous avons du matériel. Nous avons des moyens. Il faut anticiper : curer les ravines, élaguer. C’est une culture qu’il faut réinstituer. »
Construire une ingénierie de réponses en cas de situations critiques
Afin d’étoffer la relation CTM/communes en cas de sinistre météo, les édiles et les membres de la CTM se sont rencontrés ce mardi. Outre son système de surveillance et d’organisation avec Météo France, la CTM compte sur son organisation territorialisée en cas de route coupée ou effondrée ou de pont non praticable. « Il faut qu’on construise une ingénierie de réponses si on atteint des niveaux de dégâts extrêmement élevés. Je trouve que la corrélation avec le secteur économique, le secteur de la santé, le secteur municipal n’est pas encore assez structurée. » Serge Lecthimy annonce donc que cette réunion n’est que le début d’un projet de collaboration multilatérale en cas de phénomène météo critique.
Le maire du Prêcheur est venu entendre la bonne parole. Et il semble satisfait de l’issue de la réunion. « Je sais à qui je pourrais m’adresser en cas de catastrophe. C’est une initiative heureuse de faire cette réunion. » Aguerri à ce type d’événement, le maire évoque les séquelles de Beryl passé en juillet 2024. Sans engin pour intervenir, la ville doit compter sur des organes extérieurs en cas de route coupée par exemple.
« La CTM est concernée par la route départementale RD10 qui reste fragilisée au Prêcheur. »
Malgré son intensité annoncée, la saison cyclonique a démarré lentement. « Il n’y a eu aucun phénomène sur l’Atlantique jusqu’à la formation de l’ouragan Erin, la semaine dernière », remarque Emmanuel Cloppet, directeur de Météo France pour la région Antilles Guyane. Il prévient pourtant que l’activité cyclonique sera intense dans les prochaines semaines ponctuées par de nombreuses ondes tropicales capables de se transformer en phénomènes cycloniques.
« L’Ouragan Erin est une bonne piqûre de rappel. Même quand la situation est calme, on peut avoir des phénomènes très intenses qui se développent. »
Eau plus chaude, condition de vent plus favorable, cette fin de mois d’août et ce mois de septembre seront propices à la formation de ces mécanismes météo. « Il faut se tenir prêts car le risque va être maximal au cours de ces prochaines semaines. Tous les phénomènes n’auront pas le bon goût d’éviter la trajectoire des Antilles. » Emmanuel Cloppet assure qu’il est peu fréquent « d’avoir un ouragan qui nous passe juste dessus dans nos îles. Il faut néanmoins entretenir cette culture du risque pour être sûr d’avoir les bons réflexes ».
Laurianne Nomel