La revue *Tropiques* a été créée en 1941. Comme Aimé Césaire, René Ménil était professeur au lycée Schoelcher où, lors d’une rencontre dans une salle de classe, il proposa à Aimé Césaire de créer et publier une revue. Aimé Césaire accepta immédiatement et désira en assumer la direction, se chargeant de la représentation officielle et de tout ce qui accompagne la production, dont l’autorisation auprès des services de l’amiral Robert et l’obtention du papier d’impression. René Ménil se chargeait de la récupération des écrits — ce qui n’était pas chose facile — et de l’agencement de chaque numéro.
Les collaborateurs
Nous trouvons la liste des « collaborateurs », hommes et femmes, en fin de l’édition rééditée (page 275). Parmi eux : Césaire Aimé ; Césaire Aimé et Ménil René ; Césaire Suzanne ; Chambon J. ; Mallarmé Stéphane ; Maugée Aristide ; Méguen Jeanne ; Ménil René ; Ménil René et Césaire Aimé ; Nicolas Armand…
Discordances et dérives historiques
Mes recherches sur Internet m’ont permis de découvrir de notables discordances concernant le rôle attribué à Suzanne Césaire. Certaines sources la présentent comme cofondatrice, d’autres l’associent seule à Aimé Césaire, et d’autres encore relèguent René Ménil au simple rang de collaborateur.
Constat
A) Ajout artificiel du rôle central de Suzanne Césaire.
B) Effacement de la contribution créatrice de René Ménil.
C) Inversion des rôles : Ménil devient un simple collaborateur.
D) Disparition pure et simple de Ménil dans certaines versions.
Ces déformations de la réalité historique sont inadmissibles. C’est injuste et malhonnête. Elles témoignent d’un manque de respect envers René Ménil, envers l’homme, le militant, le penseur, l’intellectuel. Pourquoi cette volonté non seulement de lui faire de l’ombre, mais de l’éliminer totalement de la vie littéraire et politique martiniquaise ? Un acharnement qui va crescendo au fil des ans, qui porte préjudice à la famille Ménil et jette l’opprobre sur un homme qui a consacré sa vie à la population martiniquaise.
(1) Voir le 25e Festival de Fort-de-France de 1996, dédié à *Tropiques*, dont les affiches annonçaient : « Tropiques d’Aimé Césaire ». Le PCM réagit alors dans *Justice*, n° 28 du 11 juillet 1996.



