1 – Selon l’INSEE, en Martinique la Vie est plus chère qu’en France (France hexagonale) de 38%.
Gardons ce chiffre, comme repère…
2 – Cela veut dire que NE SONT PAS concernés par la cherté des prix d’ici tous les Martiniquais qui ont des Revenus mensuels ou annuels égaux (voire supérieurs) à 38/100 à ceux de leurs concitoyens ‘Français’ vivant à Paris, à Bordeaux , ou à Valenciennes …
A contrario TOUS LES AUTRES sont handicapés…
Et ce depuis …1953…
1953, CAR C’EST À CETTE date qu’une grève historique a déclaré Inadmissible ce différentiel entre « natifs» et « non natifs » (entendez par là les fonctionnaires métropolitains de ces années-là), colère qui fût aussi motivée, car cette prise de position comportait selon ces Martiniquais de 1953, un relent inadmissible de racisme dans ce communiqué des fonctionnaires « métro » de l’époque résidant alors dans cette île signèrent…
2-Suite à cette grève de 1953, les salaires des fonctionnaires « locaux » (lisez le journal LE SPORTIF de M. Elizabeth, et le journal JUSTICE de ces années-là), avaient donc rattrapé ce fameux et inacceptable différentiel MAIS ceux du « Peuple », c’est-à-dire les non-fonctionnaires croupissaient toujours à un niveau indigne…
3-(Entre nous, c’est la seule « victoire » réelle obtenue, en moins de 60 jours dans notre « isle », depuis qu’elle a été peuplée par les « européens » ET les descendants « d’Africains », mais aussi, on a si souvent tendance à l’ignorer , « d’Indiens », de «Chinois», de « syro-libanais », de « métro », de « Haîtiens en mal d’un pays torturé, et aussi de ceux de nos concitoyens des autres isles de la Caraïbe, TOUS se retrouvant unis par les devoirs et les mêmes papiers d’identité… FRANÇAIS)
4 – C’est cette disparité qui fût une des raisons ayant poussé Césaire, GRATIANT, BISSOL, LAMON, MAUVOIS (n’est-ce pas Gilbert Pago…), Duféal et GUITTAUD, a réclamer :
” LE STATUT DÉPARTEMENTAL” POUR NOTRE ILE…
Mais si celui-ci fut voté en 1946, c’est pour d’autres raisons qui n’ont rien à voir avec cette exigence de la fédération « locale » du Parti communiste français — (et il faut lire les études de l’historien Guadeloupéen, ORUNO DE LARA, pour bien en saisir les raisons) -, et surtout connaître celle si formidable du « PEUPLE » qui avait réussi en 1944, ce qui ne s’était produit que 2 autres fois dans notre histoire, à embarquer sur un navire le représentant officiel du pouvoir français de l’époque… (Pour mémoire, le responsable de cet historique comité de Libération était un… « béké » (hé, oui…!)
6-LA 1ere mise à niveau de cette injustice n’a été actée que par le Président Jacques CHIRAC, mais vers 1974. DONC TRENTE ANS APRÈS, lorsque celui-ci décida que SMIC d’ici serait placé au niveau du SMIC de là-bas…)
7- Ainsi fut gommée une sévère injustice (l’égalité « nominale » des SMIC;
… ET consacrée une sévère disparité : celles des 40%, interdites aux autres…
8-Mais aujourd’hui, cela fait CINQUANTE ANS, HÉ OUI, 50 ans (2024-1974 !) que le « Peuple » attend…
Arrivée à ce point, est laissé à chacun le soin de trouver solutions ou porter remèdes…
Mais il me semble évident que « réparation » ne peut venir, si elle doit venir, QUE de « notre » gouvernement qui devra trouver le moyen de faire en sorte que les marchandises qui arrivent aux portes de nos commerces à Foyal, Lamentin, Marin, etc, grands ou petits, soient aux mêmes prix que ceux qui arrivent aux portes des commerces de Rouen, Bordeaux, Nantes ou petits « lolos » de la périphérie de Saint-Ouen ou ailleurs…
A charge évidemment pour les services fiscaux d’ici de vérifier que les uns et les autres respectent les lois d’un commerce équitable…
Pourrais-je ajouter que les « damnés » des prix chers ne doivent pas attendre encore 90 ans (par rapport à 1946), ou même 50 ans (par rapport à 1973/74), pour que soit égalisé ce devoir de citoyen qui est imposé à leurs fils lorsque la guerre éclate là-bas (et qu’ils doivent y laisser leur peau le cas échéant) et égalité REFUSÉ au « peuple » sur cet aspect des révoltes actuelles…
En n’oubliant, pas tout de même, combien cette Sécurité sociale, voulue par LAMON ET GUITTEAUD ou AGASTA ou Duféal, tous ces ancêtres qui sont oubliés aujourd’hui et qui pourtant ont jalonné ces marques de verticalité que notre peuple a accumulé sur sa route depuis la lointaine affaire et décisive « Bissette »…
RESTE LE SYMBOLE DES PETITS PAS QUE NOUS AVONS ACCOMPLIS ET QUI SOULAGENT ICI TANT DE MALHEUREUX du « peuple »…Les morts de ce Pays, morts sur les champs de bataille d’Europe ou d’Afrique du Nord, finiront bien un jour par ajouter le sens de leur sacrifice aux DEVOIRS DE « NOTRE » MÉTROPOLE.
Même si les monuments qui célèbrent leurs souffrances et qui expliquent tant des « bienfaits » de tant de nos « acquis sociaux » d’hier et d’aujourd’hui ou d’un demain que j’espère proche, sont trop souvent balafrés ou détruits…
Tant est grande l’ignorance de notre histoire…
Henri (LUC) PIED