La famille de Chad Joseph, un résident de 26 ans de Trinité-et-Tobago, affirme qu’il est victime d’une récente frappe américaine sur des navires près du Venezuela.
Un article du New York Times rapportait que Joseph résidait au Venezuela depuis plusieurs mois. Il avait informé sa famille de son intention de faire un bref voyage en bateau pour rentrer dans son pays natal. Cependant, il n’est toujours pas arrivé, ce qui laisse penser à sa famille que « le pire » est à craindre.
La tragédie a suscité un vif intérêt sur les réseaux sociaux cette semaine, après la diffusion d’informations selon lesquelles Joseph figurait parmi les six individus à bord d’un navire soupçonné d’être impliqué dans un trafic de drogue, que l’armée américaine aurait ciblé et détruit, selon l’article. Cet incident s’inscrit dans le cadre d’une série de frappes.
Le Times cite la mère de Joseph, Lenore Burnley, qui exprime son angoisse : « Je ne veux pas croire que c’est mon enfant. Est-ce vraiment vrai ? »
À ce jour, l’armée américaine a confirmé la destruction de cinq bateaux, affirmant que ces embarcations étaient impliquées dans le trafic de drogue vers les États-Unis. Selon les déclarations officielles, 27 personnes ont été tuées lors de ces opérations. Cependant, les autorités n’ont pas encore révélé l’identité des victimes, laissant les familles et les communautés dans l’incertitude. Un autre citoyen trinidadien, Rishi Samaroo, originaire du même village de pêcheurs sur la côte nord de l’île, se trouvait également à bord du navire et est porté disparu.
Burnley a exprimé sa conviction que son fils faisait partie des personnes tuées, soulignant son silence malgré le buzz sur les réseaux sociaux qui l’entourait.
L’article indique que la famille de Joseph maintient qu’il n’était impliqué dans aucune activité illicite. Elle nie les allégations selon lesquelles il aurait participé à un trafic de drogue.
Les dernières frappes ont été lancées mardi par le président Donald Trump, qui a déclaré que six hommes avaient été tués lors de l’opération. Trump a affirmé que les navires étaient impliqués dans le trafic de drogue, bien qu’aucune preuve n’ait été publiée pour étayer cette affirmation.
La première attaque, qui a entraîné la mort de 11 personnes, a été annoncée par l’administration Trump le 2 septembre. Il est à noter qu’au moins deux des navires visés étaient situés près de Trinité-et-Tobago, dans une zone connue comme un important point de transbordement de cocaïne colombienne transitant par le Venezuela, a rapporté le New York Times.
Wayne Sturge, ministre de la Défense de Trinité-et-Tobago, aurait déclaré n’avoir reçu aucune confirmation officielle de la nationalité trinidadienne des personnes à bord du bateau. L’incident se déroulant dans les eaux internationales, le gouvernement de Trinité-et-Tobago n’a pas compétence pour enquêter, selon M. Sturge.
Lors de précédentes déclarations publiques, la Première ministre de Trinidad-et-Tobago, Kamla Persad-Bissessar, a indiqué qu’elle soutenait fermement les déclarations de Trump concernant la répression des activités liées au trafic de drogue vénézuélien. Cela a suscité une vive réaction de la part de certains, qui y ont vu une fracture du front uni de la CARICOM concernant le maintien des Caraïbes comme « zone de paix ». À l’époque, Persad-Bissessar a réitéré sa position, affirmant qu’il s’agissait d’une position résolue visant à éradiquer un problème majeur auquel son pays est confronté, et a déclaré n’y voir aucun scrupule.
Entre-temps, selon le NYT, des experts juridiques et des observateurs internationaux ont soulevé des questions quant à la légalité des actions de l’armée américaine. Nombre d’entre eux affirment que cibler des civils, voire des criminels présumés, sans procédure judiciaire appropriée constitue une violation du droit international régissant le recours à la force. L’article explique que traditionnellement, les garde-côtes américains, parfois soutenus par la marine, procèdent à des interceptions et des arrestations de navires soupçonnés de trafic de drogue, plutôt qu’à des frappes aériennes unilatérales.
Un article du Guardian indique que la famille n’a reçu aucune communication du gouvernement de Trinité-et-Tobago concernant la disparition de leur fils, désormais présumé mort. Il précise que Persad-Bissesar « a évité les questions des journalistes concernant la frappe aérienne américaine ».
Un proche aurait déclaré : « Je veux juste savoir pourquoi Donald Trump tue les pauvres comme ça. Simplement parce qu’il s’en prend au gaz et au pétrole. Il s’en prend aux richesses des pauvres et tue les enfants des pauvres. »