Le texte adopté condamne la « mort effroyable de George Floyd » et réprouve la « rhétorique incendiaire » du président américain Donald Trump.
Les élus européens déclarent également dans cette résolution, adoptée par 493 voix pour, 104 contre et 67 abstentions, que la traite des esclaves est « un crime contre l’humanité ».
Cette résolution est une réponse directe aux manifestations qui se multiplient depuis la mort brutale de George Floyd, asphyxié lors de son interpellation par la police à Minneapolis, aux Etats-Unis mais aussi en Europe et partout dans le monde.
Dans son texte, le Parlement « condamne vivement la mort effroyable de George Floyd aux Etats-Unis, ainsi que les meurtres similaires ailleurs dans le monde ». Il affiche son soutien aux récentes manifestations contre le racisme et la discrimination et condamne le « suprémacisme blanc sous toutes ses formes ».
Racisme et xénophobie ne relèvent pas de la liberté d’expression
Les eurodéputés réprouvent les interventions de la police contre « des manifestants et des journalistes américains pacifiques », ainsi que la « rhétorique incendiaire » du président américain Donald Trump. « Le recours excessif à la force contre la foule est contraire au principe de proportionnalité », écrivent-ils. La résolution juge par ailleurs que les discours racistes et xénophobes ne relèvent pas de la liberté d’expression.
Lors du débat mercredi en plénière, une eurodéputée allemande d’origine africaine, Pierrette Herzberger-Fofana (écologiste), avait affirmé avoir été victime la veille de violences policières à Bruxelles alors qu’elle photographiait une intervention qu’elle jugeait abusive, une version contestée par la police belge.
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a lui aussi adopté vendredi, à l’unanimité, une résolution condamnant le racisme systémique et les violences policières, mais après le retrait d’une mention ciblant spécifiquement les Etats-Unis.
En réaction, le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a vivement critiqué samedi l’« hypocrisie » de cette résolution : « Le conseil des droits de l’homme de l’ONU, qui comprend le Venezuela, et récemment Cuba et la Chine, a toujours été et demeure un refuge pour les dictateurs et pour les démocraties qui les tolèrent », a affirmé le secrétaire d’Etat. « La décision du conseil de voter, hier, une résolution centrée sur la police et le racisme aux Etats-Unis l’entraîne encore plus bas », a-t-il ajouté.