Communiqué de presse conjoint : Expertise France et la Commission de l’OECS
30 octobre 2025
Le projet SARSEA (Stratégies régionales pour des actions écosystémiques contre les sargasses) a été officiellement lancé le 28 octobre à Sainte-Lucie, en présence de nombreux représentants gouvernementaux, institutionnels et scientifiques de toute la région caribéenne. Financé par la France via l’Agence française de développement (AFD) et mis en œuvre par Expertise France, en partenariat avec la Commission de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO), le projet SARSEA vise à limiter les impacts négatifs des échouages de sargasses sur l’économie locale, les communautés et les écosystèmes côtiers.
Un engagement collectif pour relever un défi régional
Depuis plusieurs années, les échouages de sargasses affectent gravement les côtes caribéennes, perturbant la vie quotidienne et la santé des populations, ainsi que les écosystèmes marins et des secteurs économiques clés comme la pêche et le tourisme. Face à cette menace environnementale et sociale, le projet SARSEA contribue à l’élaboration d’une réponse régionale coordonnée articulée autour de trois axes principaux :
- Renforcer la coopération régionale en matière de planification et de gestion des sargasses afin d’améliorer la sensibilisation internationale et la coordination des politiques.
- Appuyer les petits États insulaires (Commonwealth de Dominique, Grenade, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les-Grenadines) dans la mise en œuvre d’initiatives intégrées pour la gestion et la valorisation des sargasses, en promouvant une approche circulaire et durable.
- Soutenir la coopération scientifique régionale afin d’approfondir la connaissance du phénomène, de mieux anticiper ses impacts et d’orienter les stratégies de gestion.
Un quatrième thème transversal complète ces trois premiers éléments : l’intégration des considérations de genre dans les politiques et les actions liées à la gestion des sargasses, afin de garantir une approche inclusive et équitable.
L’événement de lancement était axé sur le dialogue et la coopération.
La cérémonie d’ouverture a réuni des personnalités de haut niveau de la région. Toutes ont affirmé leur soutien au projet SARSEA et leur détermination à participer aux efforts régionaux de gestion des sargasses. Parmi elles, S.E. Marie-Noëlle Duris, ambassadrice de France auprès des États des Caraïbes orientales, de la Barbade et de l’OECS, S.E. Arnaud Mentré, ambassadeur de France chargé de la coopération régionale dans la zone Atlantique, ainsi que des représentants clés des pays partenaires*.
Le Commonwealth de Dominique a souligné la nécessité d’une approche régionale coordonnée et adaptée à l’échelle locale pour la gestion des sargasses, précisant que chaque île devrait jouer un rôle dans la chaîne de valeur en fonction de ses capacités et de son contexte. Sainte-Lucie a exprimé son ferme engagement en faveur de la coopération régionale et des solutions durables, réaffirmant sa volonté de collaborer et de contribuer partout où cela s’avère nécessaire pour relever efficacement et collectivement le défi posé par les sargasses. La Grenade a mis en avant ses priorités : la mise en place d’un centre d’analyse, d’un système régional de surveillance, d’un système de collecte unifié et l’amélioration du suivi sanitaire.
« Depuis plus de dix ans, la France est à l’avant-garde de la lutte contre les sargasses, mobilisant l’État et les collectivités locales en Guadeloupe, en Martinique et à Saint-Martin pour améliorer les systèmes de surveillance, de collecte et de traitement. Cet effort conjoint, entre institutions nationales et collectivités locales, a permis d’acquérir une expertise précieuse qui est désormais partagée à l’échelle régionale, contribuant ainsi à la mise en place d’une réponse cohérente et coordonnée dans les Caraïbes orientales », a déclaré S.E. Marie-Noëlle Duris, ambassadrice de France auprès des États des Caraïbes orientales, de la Barbade et de l’OECS.
Le Dr Didacus Jules, directeur général de l’OECS, s’est adressé à l’assemblée par le biais d’un message enregistré. Il a souligné l’importance du projet SARSEA pour la région, déclarant :
« Bien que ces quatre États membres bénéficient directement du projet, nous sommes tout aussi déterminés à utiliser la plateforme de la Commission de l’OECS pour garantir l’inclusion et le partage des connaissances. Les enseignements tirés, les outils développés et les meilleures pratiques qui émergent de SARSEA seront diffusés dans l’ensemble des douze États membres, afin que chaque pays et territoire de notre communauté puisse profiter de cet effort collectif. »
Le lancement officiel a été marqué par la signature de l’accord de partenariat formel (mémorandum d’entente) entre l’OECS et Expertise France, en présence de Mathilde De Williencourt, directrice adjointe du département Développement durable d’Expertise France, de Chamberlain Emmanuel, chef de la division Durabilité environnementale de l’OECS, et de Clara Dufresne, chef de projet régionale de l’AFD.
Deux tables rondes ont rythmé la matinée : la première, intitulée « Façonner l’avenir d’une gestion durable des sargasses : perspectives des pays partenaires », était consacrée aux visions et aux retours d’information nationaux ; la seconde, intitulée « Collaboration régionale : défis et opportunités dans le cadre du projet SARSEA », portait sur les perspectives de coopération régionale en matière de stratégies de planification et de gestion des sargasses, ainsi que sur les aspects scientifiques.
Les discussions de l’après-midi ont porté sur une présentation de la stratégie du projet et une réunion de coordination entre les partenaires impliqués dans les initiatives de lutte contre les sargasses dans la région.
Le 29 octobre, les participants ont également assisté au premier atelier d’évaluation scientifique collective, animé par l’Institut national de la recherche pour le développement durable (IRD).
Élaboration d’une stratégie caribéenne partagée
Avec cet événement de lancement officiel, le projet SARSEA vise à consolider un réseau de partenaires déjà engagés, qu’ils soient issus des secteurs public, privé ou scientifique. En mutualisant les compétences, les données et les bonnes pratiques, SARSEA contribuera à améliorer la préparation et la réponse aux échouages de sargasses, tout en renforçant la résilience des zones concernées.
* L’honorable Jullan Defoe, ministre d’État au ministère de l’Agriculture, de la Pêche, de l’Économie bleue et verte du Commonwealth de Dominique ; le secrétaire permanent Bradley St. Ange, au nom de l’honorable Alfred Prospere, ministre de l’Agriculture, de la Pêche, de la Sécurité alimentaire et du Développement rural de Sainte-Lucie ; le secrétaire permanent Javan Williams, au nom de l’honorable Lennox Andrews, ministre de l’Économie bleue et des Affaires maritimes de Grenade.



