Les marteaux-piqueurs s’affairent à l’entrée du boulevard Général-de-Gaulle. Les premiers parpaings tombent. L’ancien bâtiment de France-Antilles vit ses derniers jours. En 2027, les travaux pour aménager l’entrée de ville verront un giratoire remplacer le bâtiment.
L’ancien établissement de France-Antilles n’est plus qu’un chantier. Les abords du bâtiment éventré sont jonchés de câbles électriques, de vieux mobiliers et de fenêtres empilés. Les murs sont encore debout mais plus pour longtemps. Bientôt il ne restera que des gravats. La phase de démolition du bâtiment du boulevard Général-de-Gaulle arrive à son terme. Après une fastidieuse étape de désamiantage, l’abattage des murs à coups d’immense marteau-piqueur a commencé dès vendredi.
« Ce bâtiment contient de l’amiante. Le désamiantage est une opération préalable obligatoire. On ne peut pas le démolir si on n’a pas enlevé l’amiante », précise Fernand Odonnat, conseiller exécutif en charge des travaux et des infrastructures. Le bâtiment qui abritait le quotidien ne sera plus qu’un souvenir. « C’est une page importante de Fort-de-France et de ce pays qui se tourne pour renaître différemment. » En effet, la destruction du bâtiment ne laissera pas un grand vide. Elle s’inscrit dans l’aménagement de l’entrée de ville. « Pas à pas, on va cheminer en accord avec les autorités et les riverains pour donner un résultat satisfaisant. » Le calendrier prévoit le début des travaux pour le premier trimestre de l’année 2027. Il faudra compter pour 2026, une année d’études et de consultation des entreprises.
Muriel Ratenan, DGA services techniques explique qu’après le désamiantage vient le curage : évacuation des réseaux électriques et du mobilier. Cela laisse place à la démolition. « On va nettoyer le site en évacuant les gravats. Cela va durer environ un mois. On va enchaîner après par la phase des fouilles archéologiques. » La DGA indique que dès le dépôt du permis de démolir, la Direction des affaires culturelles (DAC) a averti qu’elle souhaitait profiter de ce chantier pour effectuer des fouilles archéologiques dans le secteur.
Une liaison suspendue entre la Croix-Mission et le fort Tartenson
La phase de désamiantage et de démolition a été confiée à l’entreprise foyalaise, Les Chantiers de Trénelle. La démolition devrait prendre fin mi octobre. Le coût s’élève à 460 000 euros.
Selon les plans de la Collectivité territoriale de Martinique, l’aménagement du boulevard De Gaulle sera entièrement modernisé depuis l’espace France-Antilles jusqu’à la Croix-Mission. « Nous souhaitons aider les communes de toute la Martinique à améliorer leur entrée de ville », ajoute Serge Letchimy, président de la CTM. Le regard sur la ravine Bouillé sera conservé. Un giratoire avec sera bâti avec un grand jet d’eau perceptible de tous les axes de l’entrée de la ville. Tout près du rond-point, une place sera construite. “L’aménagement permettra aux piétons de se réapproprier ce lieu qui aujourd’hui n’est que voirie », précise Isabelle Tijus, architecte directrice à la CTM.
Serge Letchimy rappelle que l’objectif de la CTM, propriétaire de la voie du boulevard De Gaulle est d’accompagner la municipalité de Fort-de-France dans la modernisation de l’aménagement. « Ce que vous avez sur Desproges, c’est un peu l’esprit que l’on aura de telle sorte que les activités commerciales aient des espaces plus larges, que les possibilités de mobilité des piétons se fassent en toute sécurité. » Le président de la CTM pousse la rénovation du boulevard De Gaulle plus haut avec une liaison suspendue entre la Croix-Mission et le fort Tartenson. « Ce serait un moyen pour les touristes de voir la ville d’en haut suspendus par un câble. Donc ce n’est pas qu’un projet pour démolir, c’est une vue d’ensemble d’aménagement de haut niveau. »
Laurianne Nomel