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    Home » Le marasme hôtelier en Martinique
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    Le marasme hôtelier en Martinique

    juillet 17, 2025Un commentaire
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    Le paradoxe martiniquais : une destination en quête de murs

    La Martinique offre aujourd’hui un visage contrasté. D’un côté, les chiffres de fréquentation témoignent d’un rebond encourageant : près de 989 000 visiteurs entre décembre 2024 et avril 2025, une progression de 5,7 % des nuitées hôtelières en 2023 selon l’INSEE, et un taux d’occupation en hausse. La Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) vise même le seuil symbolique des 1,5 million de touristes par an.

    De l’autre, le paysage bâti du tourisme raconte une tout autre histoire.
    Des établissements emblématiques tels que La Batelière, le Marouba ou encore le Kalenda gisent à l’abandon. Ce paradoxe est saisissant : l’offre hôtelière a fondu de 45 % en 20 ans.

    Ces friches incarnent une crise systémique, révélatrice de blocages juridiques, administratifs, financiers, mais aussi politiques. Une vulnérabilité que ne manquent  pas d’exploiter les destinations voisines, telles que Sainte-Lucie ou la République dominicaine, en pleine expansion.

    Anatomie d’un échec : plongée dans les friches hôtelières

    La Batelière (Schoelcher) :  une guerre de succession

    Fleuron  de l’hôtellerie martiniquaise, La Batelière est aujourd’hui réduite à un bâtiment squatté, placé en redressement judiciaire en août 2024. Le projet de reprise du groupe guadeloupéen Karukéra, à hauteur de 30 à 40 millions d’euros, est aujourd’hui gelé par un pourvoi en cassation formé par l’ancien actionnaire, Yan Monplaisir.

    En parallèle, une tentative locale de reprise en SCOP, pourtant soutenue par 4 millions d’euros de fonds levés, a été écartée.  La justice a tranché, mais l’opération est paralysée. En 2025, La Batelière reste incapable de sortir d’un contentieux figé.

    Le Marouba (Le Carbet) : le naufrage d’un partenariat

    Racheté par l’EPFL, le Marouba devait renaître sous la bannière du groupe Nexalia et de Best Western, avec un projet 4 étoiles baptisé « Sapotille ». Mais la séparation des associés à l’été 2024 a précipité l’annulation du projet. Le coût de réhabilitation, initialement estimé à 14 millions d’euros, atteint désormais près de 40 millions. Pour la commune du Carbet, l’espoir de relancer un pôle économique et touristique majeur s’est envolé.

    L’Hôtel-Club (Les Trois-Îlets) : victime des querelles politiques

    Le groupe Zénitude devait racheter et réhabiliter ce site pour en faire un établissement 4 étoiles. Le projet, validé en 2023, a été brutalement freiné par une opposition politique interne à la CTM. Accusé d’« irrégularités », il reste enlisé. En 2025, le chantier n’a pas commencé, victime d’un entrelacs d’obstructions internes et de lenteurs administratives.

    Le Kalenda (ex-Méridien) : prisonnier des normes

    À la Pointe du Bout, l’ancien hôtel Kalenda devait laisser place à un complexe hôtelier haut de gamme. Mais entre un avis négatif de la MRAe, (“Maîtrise des Risques Amiante et Environnement”)  des  risques naturels majeurs, un recours de voisinage, et surtout une station d’épuration saturée dont le raccordement est interdit par arrêté préfectoral, le projet est à l’arrêt. Malgré un porteur solide et une volonté affichée, la paralysie est totale.

    Les maux structurels d’une impuissance chronique

    Un enchevêtrement administratif et réglementaire

    L’intrication des responsabilités entre CTM, mairies, CACEM, EPFL, services de l’État et agences environnementales engendre une dilution des responsabilités. Le processus des AMI lancé par l’EPFL s’est révélé trop lent, trop vulnérable aux pressions politiques. Le cas Kalenda démontre aussi que la réglementation environnementale, nécessaire mais rigide, peut créer des verrous définitifs.

     Un financement complexe et aléatoire

    Les projets martiniquais doivent composer avec des coûts énormes (désamiantage, reconstruction, normes parasismiques…), des banques frileuses, une défiscalisation incertaine, des aides publiques peu lisibles et une conjoncture économique défavorable. Résultat : un équilibre financier précaire où chaque grain de sable fait s’écrouler l’édifice.

    Des conflits humains et un déficit de gouvernance

    Le facteur humain est omniprésent. Derrière chaque blocage, des conflits d’intérêt, des rivalités politiques, des stratégies judiciaires. L’État et la CTM promeuvent la relance touristique, mais peinent à arbitrer les conflits locaux ou à lever les obstacles structurels. Le contraste est saisissant entre les ambitions affichées et l’impuissance opérationnelle.

    Reconstruire ou contourner les ruines ?

    Ces friches hôtelières sont devenues des symboles d’une Martinique incapable de transformer ses ambitions touristiques en réalisations concrètes. Chaque site laissé à l’abandon est un signal négatif pour les investisseurs, un manque à gagner pour l’économie locale, un échec collectif.

    Pour sortir de l’ornière, plusieurs pistes se dessinent : Créer une Task Force interinstitutionnelle, avec un pouvoir d’arbitrage renforcé; Lancer un plan d’urgence pour la modernisation des infrastructures critiques (eaux usées, accès routier, numérique); Passer d’une logique d’appel à projets à une logique de portage public actif, où les sites sont préparés et sécurisés avant d’être proposés à l’investissement privé.

    Et du côté privé, renforcer la solidité des consortiums et intégrer une lecture géopolitique locale dans la gestion des risques.

    Une alternative émerge pourtant en marge : contourner les friches. Des projets neufs comme le futur hôtel signé Kengo Kuma ou le Madilon Hôtel au Vauclin progressent, en partie car ils ne portent pas les cicatrices du passé. Mais peut-on durablement ignorer ces ruines qui balafrent le paysage, économiquement comme symboliquement ? La Martinique, pour se reconstruire, devra tôt ou tard choisir : laisser les friches mourir ou les ressusciter avec courage, méthode et vision.

     

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