Le 10 juin 2025, le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé ses consultations au titre de l’article IV avec la Dominique, approuvant l’évaluation du personnel sans convoquer de réunion officielle, en raison du délai écoulé.
Les résultats ont été publiés dans le rapport du personnel, avec le consentement du gouvernement de la Dominique.
L’évaluation du FMI sur l’économie de la Dominique dresse un tableau généralement positif, mettant en évidence des signes de croissance régulière et de résilience.
Selon le rapport du FMI, l’économie de la Dominique a progressé de 3,5 % en 2024, principalement grâce à un rebond du tourisme et à des investissements stratégiques visant à renforcer la capacité économique du pays. Les arrivées de touristes ont non seulement repris, mais ont dépassé d’environ 32 % les niveaux d’avant la pandémie, bien qu’on observe une augmentation du nombre de croisiéristes par rapport aux touristes de passage.
Le rapport indique que l’inflation a également considérablement diminué, passant de 7 % en 2023 à une moyenne de 3,1 % en 2024, ce qui est un bon signe pour la stabilité de la consommation. Cependant, le rapport note que la reprise du marché du travail reste inégale, l’emploi formel restant à la traîne par rapport à la croissance économique globale, ce qui indique une marge d’amélioration en matière de création d’emplois.
Sur le plan budgétaire, le rapport indique des progrès dans la réduction des déséquilibres, mais des défis subsistent. Le gouvernement a réussi à améliorer son solde primaire de plus de 2 points de pourcentage, ramenant le déficit à 2 % du PIB au cours de l’exercice 2023/24. La dette publique, bien que toujours élevée, à environ 100 % du PIB, diminue progressivement depuis le pic de la pandémie. Le déficit du compte courant s’est également réduit à environ 32,25 % du PIB, principalement grâce à l’augmentation des recettes touristiques, a déclaré le FMI.
L’organisation prévient néanmoins que ces déséquilibres restent importants et que des vulnérabilités externes persistent, notamment en raison de la dépendance du pays aux importations pour les projets énergétiques et d’infrastructures, qui exercent une pression supplémentaire sur la position extérieure.
La stabilité financière demeure contrastée, avec quelques signes positifs mais aussi des points préoccupants. Le secteur bancaire est liquide, mais le rapport souligne des fragilités persistantes, telles que des prêts non performants élevés et des comportements de prêt prudents reflétant une aversion au risque. Parallèlement, précise le rapport, les coopératives de crédit augmentent rapidement leurs prêts malgré une faible capitalisation et des créances douteuses élevées, qui pourraient présenter des risques en cas de mauvaise gestion.
Le renforcement de la supervision et la modernisation des cadres réglementaires de ces institutions sont considérés comme des priorités afin d’assurer la stabilité financière à l’avenir. Le FMI souligne qu’il est essentiel de s’attaquer à ces vulnérabilités, notamment alors que la Dominique poursuit ses efforts de développement et que les services financiers numériques se développent.
Pour les années à venir, le FMI affiche un optimisme prudent quant aux perspectives économiques de la Dominique, à condition que le pays poursuive son programme de modernisation et de réformes. Le rapport prévoit une croissance moyenne du PIB d’environ 3,5 % au cours des trois prochaines années, soutenue par les investissements continus dans les infrastructures touristiques et les projets d’énergies renouvelables, tels que la géothermie.
Cependant, le rapport met également en avant certains risques, notamment les catastrophes naturelles, les enjeux géopolitiques et les incertitudes commerciales, qui pourraient freiner la croissance. Pour atténuer ces risques, le FMI recommande une consolidation budgétaire plus ambitieuse afin de reconstituer les marges de manœuvre, de réduire la dette et d’améliorer la résilience face aux chocs. Le renforcement de la gestion financière, l’amélioration de la transparence budgétaire, des opérations de trésorerie, ainsi que de la gestion des investissements publics et des processus budgétaires, permettront de soutenir une croissance résiliente sur le long terme, conclut le rapport.