Un outil central de la politique climatique européenne
Créé en 2005, l’ETS fixe un plafond d’émissions et oblige les entreprises à acheter des quotas pour chaque tonne de CO₂ émise. Le maritime et l’aérien, longtemps partiellement exemptés, sont désormais pleinement intégrés au dispositif.
Le maritime, nouveau venu dans l’arène carbone
Depuis le 1er janvier 2024, le secteur maritime est soumis à l’ETS. La mesure concerne les navires de plus de 5 000 tonneaux, quelle que soit leur nationalité.
Périmètre d’application
• 100 % des émissions pour les trajets intra-UE
• 50 % pour les trajets entre un port européen et un port tiers
• Émissions à quai incluses
Un déploiement progressif
• 2024 : 40 % des émissions couvertes
• 2025 : 70 %
• 2026 : 100 %
Les régions ultrapériphériques face au risque de renchérissement
Les RUP craignent une hausse des prix du fret, essentielle à leurs importations. Les négociations européennes portent sur d’éventuels mécanismes compensatoires.
L’aérien, rattrapé par la réforme
L’aérien est soumis à l’ETS pour les vols intra-UE depuis 2012. La réforme 2023–2024 met fin aux quotas gratuits d’ici 2026.
Carburants durables : une obligation croissante
La réglementation ReFuelEU impose l’usage de carburants d’aviation durables (SAF) : 2 % en 2025, 6 % en 2030, 70 % en 2050.
Une hausse inévitable des coûts
Le prix du carbone devrait se répercuter sur le prix des billets d’avion et du transport maritime. Les transporteurs devront moderniser leurs flottes et infrastructures.
Le dilemme européen : ambition climatique et justice territoriale
L’UE doit concilier la transition climatique avec l’équité envers les territoires insulaires, dépendants du transport aérien et maritime.
Une transition engagée mais aux effets à surveiller
L’intégration du maritime et de l’aérien à l’ETS marque une étape décisive. La décennie à venir dira si l’Europe parvient à concilier décarbonation et cohésion économique.
Jean-Paul BLOIS



