Dans ce “Repère”, Maurice Laouchez propose une lecture personnelle et engagée de l’héritage de mai 1968 et de ses conséquences supposées sur l’évolution sociale, politique et économique de la France et de ses territoires. En revisitant cette période fondatrice, il expose sa vision des transformations institutionnelles, des choix idéologiques et des tensions contemporaines, notamment en Martinique. Cette analyse, volontairement polémique, entend établir un lien entre les événements de 1968, les décisions politiques ultérieures et la situation actuelle du pays, afin d’interpeller le lecteur sur les responsabilités, les dérives et les enjeux qu’il estime déterminants pour l’avenir collectif.
La France Entière, ainsi qu’il convient d’appeler l’ensemble formé par l’Hexagone et ses territoires des quatre coins du monde, paie aujourd’hui le prix d’un processus entamé il y a exactement 57 ans: le processus de destruction sociale, économique et culturelle du pays par des orphelins de la révolution marxiste.
Ce processus a commencé exactement en mai 1968, avec une révolte étudiante relayée par les syndicats et tous les partis d’opposition au Général de Gaulle.
Le leader de cette révolte était un étudiant allemand, Daniel Cohn-Bendit.
Il appartenait à cette communauté que le général de Gaulle avait eu la malencontreuse idée, dans une conférence de presse tenue peu après la « guerre des six jours », de qualifier de « peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur », la communauté juive.
Les mots d’ordre de mai 68 étaient clairs, et leur objectif sans ambiguïté.
Rappelons les :
- il est interdit d’interdire
- soyez raisonnable, demandez l’impossible
- jouissez sans entrave
- ne travaillez jamais
- élections, piège à cons
- CRS/SS
- je consomme donc je suis
- votre patron a plus besoin de vous que vous n’avez besoin de lui.
- etc, etc…
A partir de 1981, sous la présidence de François Mitterrand, les inventeurs de ces slogans, leurs alliés et disciples ont conquis et gardé de larges pans du pouvoir, dans les écoles, dans les médias, dans les ministères, dans les tribunaux.
Avec, en prime, des revenus sensiblement plus élevés que ceux des smicards dont ils ne se proclament même plus les défenseurs.
La destruction du mur de Berlin en 1989 par les Berlinois eux-mêmes confirmait le rejet du marxisme par tous les peuples qui l’ont expérimenté. La France, dans le même période, au mépris des leçons de l’histoire visibles en temps réel, installait à ses commandes des adeptes, avoués ou cachés, de cette doctrine.
Lionel Jospin, trotskiste reconnu, cinq ans Premier ministre, se voulait à la tête d’une « majorité plurielle », mais unie contre le libéralisme.
Malgré les alternances présidentielles, et quelques timides tentatives de réforme, les lois mortifères qu’ils ont fait voter tant de nombreux domaines depuis 1981 n’ont pas été abrogées, et beaucoup de leurs auteurs ou disciples de ces derniers occupent aujourd’hui des fonctions stratégiques dans toutes les administrations.
Parmi mille exemples, la Martinique a vu ces dernières semaines acquitter par les tribunaux des frappeurs de policiers au sein même du palais de justice, des casseurs d’édifices publics, des envahisseurs de pistes d’aéroport.
Dans le même temps, et ces phénomènes sont liés, le pays figure en tête du classement national en termes d’homicides et d’agressions contre les personnes.
Quand, dans une société, sous prétexte de lutter contre le colonialisme ou les inégalités, des autorités bien protégées libèrent les auteurs de violences physiques, la liberté disparait pour les honnêtes gens; principalement pour les plus humbles, exposés, eux, à toutes les violences, tant économiques que sociales, culturelles ou physiques.
Dans le même temps, chômage, surendettement, dépendance économique s’aggravent dans des proportions telles que la France est désormais considérée comme « l’homme malade » de l’Europe, et que le monde entier constate sa régression dans la grande majorité des classements internationaux.
Dans ces conditions, la démocratie et ses élections deviennentt effectivement des « pièges à cons, » et laissent inexorablement la place à la dictature de gangsters de tous poils.
Oublier les causes d’un phénomène sociétal, ou vouloir à tout prix les ignorer, c’est se condamner à ne jamais y porter les justes remèdes, et se garantir, au lieu de « lendemains qui chantent », le triomphe de la sauvagerie.
Maurice Laouchez
MAMNMAY, AN NOU GADÉ DOUVAN



