Le constat : 2,5 fois plus de ciment importé en Guadeloupe
Sur les onze premiers mois de 2025, la Guadeloupe a importé environ 2,5 fois plus de ciment que la Martinique. Un chiffre qui peut sembler surprenant, mais qui reflète en réalité des dynamiques économiques, démographiques et sectorielles très différentes entre les deux départements.
CE QUE DISENT LES INDICATEURS RÉCENTS
En Guadeloupe, les ventes de ciment sur douze mois glissants à fin février 2025 affichent une quasi-stabilité, avec 163 000 tonnes distribuées.
Derrière cette stabilité se cache une progression des logements mis en chantier, particulièrement dans le secteur collectif, en hausse de 34 % entre janvier 2024 et janvier 2025.
En Martinique, les données montrent au contraire un recul marqué des importations de ciment et de clinker.
L’activité du bâtiment demeure modeste : les importations restent inférieures aux moyennes historiques. Cette faiblesse reflète une conjoncture fragilisée, sans grands chantiers structurants et avec une confiance des investisseurs en retrait.
FACTEURS EXPLICATIFS DE L’ÉCART
Tableau comparatif des tendances BTP (2024-2025)
Guadeloupe :
– Quasi-stabilité des ventes : 163 000 t sur 12 mois
– +12 % de logements mis en chantier ; collectifs +34 %, individuels groupés +22,5 %
– Présence de projets résidentiels collectifs et privés
– Reprise fragile portée par le résidentiel
Martinique :
– Importations en forte baisse
– Recul des mises en chantier, reprise incertaine
– Absence de grands projets structurants
– Activité fragilisée et manque de commande publique
DYNAMIQUES DÉMOGRAPHIQUES ET RÉSIDENTIELLES
La Guadeloupe enregistre davantage de mises en chantier, avec 1 900 logements sur douze mois (+5,7 % ou +12 % selon période), tirés par les collectifs et individuels groupés.
En Martinique, l’année 2024 a été marquée par un repli net et une reprise encore incertaine. Entre tensions sociales, confiance réduite des investisseurs et absence de commande publique structurante, la demande en matériaux lourds s’est contractée.
APPROVISIONNEMENT ET DÉPENDANCE À L’IMPORTATION
Les deux territoires dépendent des importations de ciment et clinker. En Guadeloupe, les volumes suivent une demande soutenue. En Martinique, la baisse reflète un creux de la commande locale.
Le ratio de 2,5 fois plus de ciment importé en Guadeloupe n’a rien d’anormal : il traduit des réalités économiques divergentes.
La Guadeloupe reste dans une dynamique de construction résidentielle, tandis que la Martinique connaît un creux d’investissement. JPB,



