L’élection de Marine Rosset à la présidence des Scouts et Guides de France (SGDF) en juin 2025 a déclenché d’importantes controverses au sein du milieu catholique français et du mouvement d’éducation.
Marine Rosset, ancienne vice-présidente du mouvement, militante socialiste, engagée pour les droits des femmes et des personnes LGBT+, a été élue à une large majorité (22 voix sur 24) mais suscite la méfiance, voire le rejet, de certains membres du clergé et de fidèles de l’Église catholique en raison de ses positions personnelles et politiques.
Points particuliers de la controverse :
• Vie personnelle et engagements : Rosset vit en couple avec une femme, est mère par PMA, et affiche son soutien au droit à l’avortement et aux droits LGBT+. Ces éléments sont perçus comme incompatibles, selon certains, avec la mission et l’identité d’un mouvement d’inspiration catholique.
• Réactions internes : Plusieurs voix du monde catholique, dont l’aumônier général du mouvement, ont exprimé leur désaccord ou leur malaise, tout en maintenant leur accompagnement auprès de la nouvelle présidente. Les critiques émanent notamment d’une frange conservatrice, pour qui les valeurs prônées par Rosset remettent en cause la cohérence doctrinale de l’association.
• Soutien et défense : À l’inverse, de nombreux membres ou groupes internes au SGDF défendent ce choix, estimant qu’il incarne les valeurs d’ouverture et d’inclusion du mouvement. Ils rappellent que le scoutisme SGDF est ouvert à tous, sans conditions de culture, de croyance ou d’origine sociale, et considèrent que le fait d’écarter une personne pour son orientation ou ses opinions relèverait de la discrimination.
Symptôme d’une tension ecclésiale plus large
Cette polémique autour de la présidence de Marine Rosset est révélatrice de tensions profondes à l’intérieur de l’Église catholique française :
• Ouverture pastorale vs. cohérence doctrinale : D’un côté, une partie de l’Église, à l’image du pape François, encourage une pastorale inclusive, tournée vers l’accueil de tous, même des personnes en situation de désaccord avec certains enseignements traditionnels. De l’autre, des voix insistent sur la nécessité de rester fidèle à la doctrine, jugée non négociable sur des sujets comme la famille, la sexualité ou la vie.
• Dialogue et discernement : Les textes officiels récents encouragent un dialogue fraternel, une écoute et un discernement pastoral, tout en rappelant que la mission ecclésiale ne consiste pas à s’aligner purement et simplement sur les évolutions sociétales mais à maintenir un témoignage fidèle à l’Évangile.
• Question de l’identité des mouvements catholiques : L’épisode questionne sur ce que signifie être un mouvement d’inspiration chrétienne aujourd’hui : jusqu’où aller dans l’inclusion et la pluralité, sans perdre la spécificité chrétienne ? Cette problématique se retrouve ailleurs, dans l’enseignement catholique, les associations de jeunesse, etc..
Un mouvement, un miroir
La crise soulevée par l’élection de Marine Rosset ne se limite donc pas à une question de personnes : elle exprime une réalité plus vaste, celle de la recherche d’équilibre entre fidélité à une tradition, ouverture au monde et adaptation aux évolutions humaines et sociales. Pour le SGDF comme pour l’Église, il s’agit d’un défi permanent : garder une porte ouverte, tout en sachant où se trouve le seuil.