Close Menu
ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités créatives de ANTILLA concernant l'art, le design et les affaires

    Les tendances du moment

    Entrepreneurs étrangers en Martinique : une leçon de persévérance

    octobre 15, 2025

    Caraïbes en une semaine ; le statu quo sous surveillance

    octobre 15, 2025

    L’OECO organise la 5e réunion du Conseil régional de gouvernance des données pour promouvoir une croissance fondée sur des données probantes

    octobre 15, 2025
    Facebook X (Twitter) Instagram
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    • Rubriques
      • Art/Culture
      • Ecologie / Environnement
      • Patrimoine
      • Entreprises
      • Le Regard de Gdc
      • Édito de Henri PIED
      • Politics
      • Santé
      • Sports
      • Caraïbe
    • Newsletter 
    • Publicité
    • Contact
    annonces
    ABONNEMENT
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    Home » Les deux errreurs d’Einstein
    Tribunes

    Les deux errreurs d’Einstein

    mai 10, 2020Mise à jourmai 10, 2020Aucun commentaire
    Facebook LinkedIn WhatsApp

    Les deux erreurs d’Einstein

    La recherche scientifique repose sur la correspondance entre la réalité de la nature – qui est appréhendée par des observations – et une représentation de cette réalité – formulée par une théorie en langage mathématique. Si toutes les conséquences qui découlent de la théorie sont expérimentalement vérifiées, elle est validée. Cette démarche suivie depuis près de quatre siècles a construit un ensemble cohérent de connaissances. Mais ces avancées se réalisent grâce à l’intelligence humaine, qui garde malgré tout ses croyances, voire ses préjugés. Ceci peut affecter la marche de la science même parmi les plus grands savants.

    La première erreur

    Dans son grand œuvre que représente la relativité générale, Einstein écrit l’équation décrivant l’évolution de l’univers en fonction du temps. La solution de cette équation indique un Univers instable : l’Univers ne serait pas une grosse sphère à volume constant sur laquelle glissent les étoiles, comme on le croyait alors.

    Au début du XXe siècle, tous vivaient avec l’idée bien ancrée d’un Univers statique où le passage des astres se répète inlassablement. C’est une probable conséquence de l’enseignement d’Aristote : le firmament est immuable, au contraire de la Terre périssable. Une anomalie historique en découla : alors qu’en l’an 1054, les Chinois notèrent l’apparition d’une nouvelle lumière dans le ciel, aucun document européen ne la mentionne. Et pourtant elle se voyait en plein jour et dura plusieurs semaines. C’était une supernova, c’est-à-dire la fin d’une étoile, dont il reste la nébuleuse du Crabe, toujours visible. La pensée prédominante en Europe empêchait d’accepter un phénomène si contraire à un ciel immuable. Une supernova est un événement très rare, on en observe un par siècle à l’œil nu la dernière remontant à 1987 – Aristote avait presque raison de penser le ciel immuable, à l’échelle d’une vie humaine du moins.

    La nébuleuse du Crabe, observée aujourd’hui dans différentes longueurs d’onde, n’a pas été consignée par les Européens lors de son apparition en 1054.  Torres997/Wikimedia, image radio : NRAO/AUI et M. Bietenholz, J.M. Uson, T.J. Cornwell ; infrarouge : NASA/JPL-Caltech/R. Gehrz, University of Minnesota ; visible : NASA, ESA, J. Hester et A. Loll, Arizona State University ; ultraviolet : NASA/Swift/E. Hoversten, PSU ; rayons X : NASA/CXC/SAO/F.Seward et collaborateurs ; rayons gamma : NASA/DOE/Fermi LAT/R. Buehler., CC BY-SA

    Pour rester en accord avec un Univers statique, Einstein introduisit dans ses équations une constante cosmologique qui gelait l’état de l’Univers. Manque d’intuition : quand Hubble en 1929 démontra que l’Univers grossissait, Einstein admit avoir fait « sa plus grosse erreur ».

    Le hasard quantique

    En parallèle avec la relativité se développa la mécanique quantique, qui décrit la physique de l’infiniment petit. Einstein y contribua fortement en interprétant dès 1905 l’effet photoélectrique comme étant une collision entre électrons et photons, c’est-à-dire d’infinitésimaux grains d’énergie. En d’autres termes, la lumière, que l’on décrit traditionnellement comme une onde, se comporte comme un flux de particules. C’est cette avancée, et non la théorie de la relativité, qui vaudra à Einstein le Prix Nobel en 1921.

    Mais malgré cette contribution essentielle, il s’obstina à refuser la leçon majeure de la mécanique quantique : le monde des particules ne se soumet pas au déterminisme strict de la physique classique. Le monde quantique est probabiliste : on ne sait que prédire une probabilité de réalisation parmi un ensemble de possibles.

    Dans l’aveuglement d’Eintein, on peut à nouveau invoquer l’influence de la philosophie grecque : Platon enseignait que la pensée devait rester idéale, libre des contingences de la réalité. Une noble idée mais qui ne suit pas les préceptes de la science – une connaissance demande une concordance parfaite avec tous les faits prédits tandis qu’une croyance se fonde sur une vraisemblance, fruit d’observations partielles. Einstein lui-même était convaincu que la pensée pure est capable de saisir tout le réel, or le hasard quantique contredit cette hypothèse.

    En pratique, ce hasard n’est pas quelconque, il est contraint par les relations d’incertitudes de Heisenberg, qui imposent un déterminisme collectif aux populations de particules : un électron est libre individuellement puisqu’on ne sait pas calculer sa trajectoire à la sortie d’un trou, mais un million d’électrons dessinent une figure de diffraction montrant des franges sombres et lumineuses qu’on sait calculer.

    Résultat d’une expérience d’interférences dites de « Young » : le motif se forme au fur et à mesure de l’arrivée des électrons : 8 électrons sur la photo a, 270 sur la photo b, 2000 sur la photo c, et 60 000 sur la photo d, pour finalement former des franges verticales appelées franges d’interférence.  Dr Tonomura/Wikimedia, CC BY-SA

    Einstein ne voulait pas admettre cet indéterminisme élémentaire, ce qu’il résuma dans un provocant verdict : « Je refuse de croire en un Dieu qui joue aux dés avec le monde. » Il invoqua l’existence de variables cachées, c’est-à-dire des grandeurs encore à découvrir au-delà des masse, charge et spin dont les physiciens se servent pour donner une description des particules. Mais l’expérience ne lui donna pas raison. Il faut accepter l’existence d’une réalité qui transcende notre compréhension : on ne peut pas tout savoir du monde infiniment petit.

    Les caprices fortuits de l’imagination

    Albert Einstein tire la langue le jour de son 72ᵉ anniversaire.  Arthur Sasse/AFP

    Dans le processus de la démarche scientifique, il demeure une étape qui n’est pas totalement objective, c’est celle qui amène à la conceptualisation d’une théorie et Einstein avec ses expériences de pensée en donne un illustre exemple. Lui-même déclara : « L’imagination est plus importante que le savoir. » En effet, un physicien doit, à partir d’observations disparates, imaginer une loi sous-jacente. Parfois plusieurs modèles théoriques sont proposés parmi lesquelles il faut choisir, c’est seulement à cette étape que la logique reprend le pouvoir.

    « L’intelligence n’a rien à trouver, elle a à déblayer. Elle n’est bonne qu’aux tâches serviles. » (Simone Weil, « La pesanteur et la grâce »)

    Ainsi le progrès des idées est tributaire de ce qu’on appelle l’intuition. C’est une sorte de saut dans la connaissance qui dépasse la pure rationalité. La frontière entre objectif et subjectif n’est plus complètement étanche. Les pensées prennent leur source au niveau des neurones sous l’effet d’impulsions électromagnétiques et parmi elles certaines sont particulièrement fécondes comme si un court-circuit naissait entre cellules, le hasard est à la manœuvre.

    Mais ce ne sont pas les mêmes intuitions, ces « fleurs » de l’esprit humain, qui apparaissent dans le cerveau d’Einstein et dans celui de Proust. L’un engendrera E=mc2 et l’autre une admirable métaphore. L’intuition s’invite aléatoirement mais ce hasard est contraint par l’expérience, la culture, le savoir de chacun.

    Les bénéfices du hasard

    Qu’il y ait une réalité au-delà de notre seule intelligence ne devrait pas nous choquer. Sans hasard, nous sommes menés par nos instincts, nos habitudes, par tout ce qui nous rend prédictibles. Notre action est confinée presque exclusivement dans ce premier niveau de réalité avec ses soucis ordinaires et ses occupations obligatoires. Mais il existe un autre niveau, celui dont le hasard apparent est la marque.

    « Jamais aucun effort administratif ou scolaire ne remplacera les miracles du hasard auquel on doit les grands hommes. » (Honoré de Balzac, « Le cousin Pons »)

    Einstein donne l’exemple d’un esprit inventif et libre, et pourtant il garde ses préjugés. Sa « première erreur » peut se résumer en « Je refuse de croire en un commencement de l’Univers ». Pourtant, l’expérience lui donna tort. Son verdict sur Dieu jouant aux dés signifie : « Je refuse de croire au hasard ». Pourtant la mécanique quantique implique un hasard obligatoire. On peut d’ailleurs se demander s’il croirait en Dieu dans un monde sans hasard, ce qui ôterait beaucoup à notre liberté puisqu’alors nous serions confinés dans un déterminisme absolu. Einstein s’obstine dans son refus car, pour lui, le cerveau humain doit être capable de savoir ce qu’est l’Univers. Beaucoup plus modestement, Heisenberg lui répond : la physique se limite à décrire comment la Nature réagit dans des circonstances définies.

    La théorie quantique démontre que la compréhension totale ne nous est pas permise. En retour elle nous offre le hasard avec ses frustrations, ses dangers mais aussi ses bienfaits.

    « L’homme n’échappe aux lois de ce monde que la durée d’un éclair. Instants d’arrêt, de contemplation, d’intuition pure… c’est par ces instants qu’il est capable de surnaturel. » (Simone Weil, « La pesanteur et la grâce »)

    Le légendaire physicien est l’exemple de l’être imaginatif par excellence. Son refus du hasard est donc un paradoxe puisque c’est lui qui rend possible l’intuition, amorce du processus de création.

    Share this:

    • Facebook
    • X

    Articles similaires

    Partager. Facebook LinkedIn WhatsApp
    Article précèdent DÉCONFINEMENT : REPRISE DU SPORT EN CLUB DÈS LE 11 MAI CONFIRME LA MINISTRE DES SPORTS
    Article suivant Fonds de solidarité et Prêts garantis par l’Etat : les données en accès libre

    ARTICLES SEMBLABLES

    Autonomie ou nouvel acte de décentralisation pour les Antilles-Guyane ? Une tribune de JM. NOL

    octobre 15, 2025

    Remaniement ministériel : le retour de l’Outre-Mer à l’Élysée. Contrechroniques d’Yves-Léopold Monthieux

    octobre 15, 2025

    La chute du régime n’a pas commencé avec Macron, mais son départ ne serait pas un geste gaullien. CONTRECHRONIQUES D’YVES-LÉOPOLD MONTHIEUX

    octobre 14, 2025
    Ajouter un commentaire
    ECRIVEZ UN COMMENTAIRE Cancel Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    Actualités de la Caraïbe
    Caraïbe

    Caraïbes en une semaine ; le statu quo sous surveillance

    Caraïbe octobre 15, 2025

    Dominique News Online – Deux incidents distincts consistant en  des débrayages parlementaires ont récemment eu…

    Share this:

    • Facebook
    • X

    L’OECO organise la 5e réunion du Conseil régional de gouvernance des données pour promouvoir une croissance fondée sur des données probantes

    octobre 15, 2025

    Le Premier ministre va déposer une motion visant à honorer les défunts dirigeants Douglas et Charles avec la plus haute distinction du pays

    octobre 15, 2025

    Barbade – Les éducateurs reçoivent une formation en thérapie comportementale pour lutter contre la violence chez les jeunes

    octobre 15, 2025
    INSCRIVEZ-VOUS EN CLIQUANT SUR L’IMAGE
    Publiez vos annonces Légales
    EXPOSITION / MARCHÉ D’ART
    ASSURANCE-VIE

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités de Antilla Martinique.

    Merci ! Votre demande a bien été prise en compte.

    Consultez les annonces légales
    Consulter nos anciens numéros
    Nos différentes rubriques
    Archives
    INSCRIVEZ-VOUS EN CLIQUANT SUR L’IMAGE
    © 2025 Copyright ANTILLA. Tous drois réservés. Programmé par ANTILLA.
    • CONTACTEZ-NOUS
    • MARKETING
    • MENTIONS LÉGALES
    • CONSULTEZ LES ANNONCES LÉGALES

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.