Un article publié le 27 août 2025 par l’Observatoire des inégalités met en évidence la persistance et l’aggravation des écarts scolaires liés au milieu social, depuis l’école primaire jusqu’à la fin du collège.
Dès le CP, les enfants issus de familles défavorisées accusent un retard dans la maîtrise du langage et des mathématiques. En CE1, seuls 28 % des élèves scolarisés en éducation prioritaire ont un niveau satisfaisant en résolution de problèmes contre 50 % hors de ces territoires. Ces écarts se renforcent au cours du primaire : parmi les élèves les plus faibles en CP, seuls 16 % des enfants de milieux populaires connaissent une progression significative en mathématiques jusqu’au CM2, contre 45 % chez les enfants favorisés.
À l’entrée au collège, les différences sont encore plus nettes : en sixième, 98 % des élèves favorisés maîtrisent les compétences attendues en français contre 76 % des élèves défavorisés ; en mathématiques, l’écart est de 91 % contre 50 %.
Ces inégalités se traduisent ensuite dans l’orientation : alors que les enfants d’ouvriers et de cadres représentent chacun environ 23 % des collégiens, seuls 17,9 % d’enfants d’ouvriers accèdent à la seconde générale et technologique, contre 31 % des enfants de cadres. À l’inverse, 31 % des jeunes en CAP sont issus de familles ouvrières.
L’étude conclut que le système scolaire français, davantage tourné vers la sélection d’une élite que vers l’accompagnement des élèves en difficulté, contribue à reproduire les inégalités sociales au lieu de les réduire.
Source : Observatoire des inégalités, « Les inégalités sociales, de l’école primaire à la fin du collège », 27 août 2025.



