Du haut de sa silhouette élancée, Andrea Cammarota, 22 ans, est déterminé. D’aussi loin qu’il se souvienne, le jeune homme du Diamant veut être pilote. Son rêve de piloter un jour sur des lignes long courrier, Andrea Cammarota le touche du doigt. En septembre, il poursuit sa formation à la Mermoz academy en région parisienne. Mais ce rêve a un coût sonnant et trébuchant.
Détenteur de sa licence de pilote privé (PPL) depuis 2023, il peut voler avec des passagers. Andrea Cammarota accumule aujourd’hui 180 heures de vol. Le jeune homme souhaite poursuivre sa route vers son rêve, celui d’être pilote de ligne. Prochaine étape l’ATPL (Airlines transport pilot licence). Mais ce rêve à un coût. « Quand on part de zéro, il faut compter 100 000 euros pour une école de pilote », confie le jeune homme. Andrea Cammarota ne part pas de zéro. « Je suis parvenu à obtenir un devis autour de 60 000 euros parce que j’ai passé le PPL et que j’ai réussi à partager les frais du vol avec des passagers. » En effet, il doit passer par une phase de mûrissement qui consiste à augmenter les heures de vol. « À frais partagés, la note a été divisée par deux. » Andrea Cammarota est donc activement en recherche de mécènes. Dès septembre, il s’envolera direction Paris pour sa formation ATPL. Le jeune homme a choisi d’effectuer sa formation sur place à Rungis, tout proche d’Orly. « C’est un lourd enseignement théorique et je préfère m’y consacrer à 100%. » Il effectuera sa formation d’une durée de 10 mois à la Mermoz Academy.
Côté scolaire, Andrea Cammarota vient d’achever son parcours en bac pro aéronautique au CFA CIOM à Fort-de-France. L’école forme des mécaniciens et du personnel navigant. Le jeune Diamantinois est en alternance chez Corsair dans l’Hexagone. Un mois en Martinique, un mois dans l’Hexagone.
Andrea Cammarota effectue son premier vol à 16 ans. Il passe son BIA à 15 ans, la théorie basique de l’aviation. Son premier vol aux commandes lui a laissé un souvenir vivace. Lors de son BIA, un vol lui a été offert. « À bord d’un Cessna 172, on a fait tout le tour du sud de la Martinique », se souvient-il. La première fois qu’il a pu toucher le manche, il a compris que c’est une carrière qui s’ouvrait à lui. « Le rêve devenait réalité. Il n’y a pas d’autres métiers que je veux faire. Je me sens libre et je veux en vivre. » C’était pour lui l’accomplissement d’un premier rêve que de pouvoir piloter. Andrea veut le poursuivre ce rêve, et en faire son métier.
Depuis petit, tout ce qui vole le passionne de la mouche au drone en passant par l’hélicoptère. Andrea Cammarota n’était pourtant pas disposé à se destiner à une carrière dans l’aéronautique, son père est moniteur de plongée et sa mère travaille dans le secteur du tourisme. Donc pas d’antécédent dans le monde de l’aviation mais une famille qui le soutient. « Ils ont confiance en moi parce qu’ils voient que je me donne les moyens pour atteindre mon objectif d’être pilote. Mes parents sont à 100% derrière moi. » Le jeune homme tient à démontrer qu’il n’est pas nécessaire d’être issu d’une famille aisée pour être pilote. Il ne reste pas assis, passif à attendre que ça vienne à lui. À coups de prêts bancaires et de recherche de mécènes, le Diamantinois est déterminé à financer ses objectifs. Il a même des idées pour sa future carrière, une fois ses qualifications de pilote en poche. Il se voit bien pilote sur des lignes long courrier pourquoi pas en Europe ou sur une compagnie qui dessert les territoires ultramarins. « Si je pouvais passer mon temps dans les airs, je le ferais. » Il n’y a pas que dans sa famille qu’Andrea Cammarota trouve du soutien, auprès de ses amis aussi. « Ils m’accompagnent à l’aéroport juste pour voir les gros-porteurs décoller et atterrir. » Le jeune homme n’est pas passionné à moitié, il peut y rester des heures. Il ne tarit pas sur le sujet. « Chaque vol est différent que ce soit au niveau des paysages ou de la luminosité, la Martinique est magnifique. »
Laurianne Nomel