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    Home » Les rêves réalisés de Maryse Condé
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    Les rêves réalisés de Maryse Condé

    septembre 5, 2021Aucun commentaire
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    L’écrivaine Maryse Condé. ULF ANDERSEN/AURIMAGES


    L’écrivaine antillaise poursuit son œuvre par une réécriture de la Bible transplantée en Guadeloupe, « L’Evangile du nouveau monde ». Où celle qui a passé sa vie aux quatre coins du monde apparaît plus libre et plus confiante dans l’avenir que jamais

    Par Gladys Marivat(Collaboratrice du « Monde des livres »)

    Ce livre sera son dernier… mais ce n’est pas la première fois qu’elle le dit. Déjà en 2015, Maryse Condé annonçait dans un entretien au « Monde des livres » que Mets et merveilles (JC Lattès) devait clôturer son œuvre. En cause : la maladie qui altère sa voix et sa vue, et l’empêche de taper à l’ordinateur (elle est née en 1937). Deux ans plus tard paraissait Le Fabuleux et Triste Destin d’Ivan et Ivana (JC Lattès), inspiré des attentats de janvier 2015. Et aujourd’hui, L’Evangile du nouveau monde, sa réécriture du Nouveau Testament, transplanté en Guadeloupe.

    « Il y a longtemps, j’ai lu Caïn [Seuil, 2011], la relecture de la Bible de José Saramago. J’ai eu envie de faire comme lui, mais je n’ai pas osé. Après lui, J. M. Coetzee et Amélie Nothomb ont écrit des fictions qui sont des réécritures de la vie de Jésus. Donc, je me suis sentie libérée. Moi aussi j’avais le droit, j’étais libre d’exprimer mes pensées », confie au « Monde des livres » l’autrice, qui a dicté son roman à une amie. Son héros, Pascal, est un nouveau-né métis, trouvé par un couple pieux, couché sur un lit de paille dans la cabane de leur jardin, un dimanche de Pâques. L’enfant se découvre des pouvoirs et, blessé par les injustices du monde, se met en tête de le changer. Maryse Condé apparaît affranchie et optimiste dans ce roman qui constitue une belle porte d’entrée dans son univers.

    Avenir

    En attendant le bonheur, La Colonie du nouveau monde, En attendant la montée des eaux (Seghers, 1988 ; Robert Laffont, 1993 ; JC Lattès, 2010) et aujourd’hui L’Evangile du nouveau monde : les titres des livres de Maryse Condé témoignent de ce que le futur l’obsède bien plus que le passé. « Quand j’étais petite, mes parents avaient une foi dans l’avenir qu’ils m’ont communiquée. Ils étaient convaincus que le monde deviendrait plus tolérant et que le racisme disparaîtrait entièrement. Les problèmes que je croyais voir résolus dans ma jeunesse existent encore aujourd’hui. Mais cette foi m’a nourrie pendant toute mon enfance », explique, quand on la rencontre chez elle, dans le Luberon, celle qui s’est engagée dans le combat politique en faveur de l’indépendance des Antilles. Aujourd’hui, sa révolte demeure intacte : « Déjà des milliardaires visent d’autres planètes, estimant que la Terre est condamnée. Moi je reste fidèle à ce désir de changer le monde. C’est peut-être naïf, mais c’est sincère. » Il en va de même de Pascal, son messie altermondialiste et féministe, qui doute mais s’élève contre l’exploitation des ouvriers, les inégalités dans l’Afrique du Sud post-apartheid ou le sort des intouchables en Inde.

    Liberté

    Se moquer des règles, des hiérarchies et des rôles attendus est, depuis toujours, le mot d’ordre de Maryse Condé. Son diptyque « africain », Ségou (Robert Laffont, 1984-1985), a choqué ceux qui pensaient qu’une femme, antillaise de surcroît, n’avait pas à se mêler de l’histoire bambara. Dans un autre registre, Mets et merveilles pose audacieusement une équivalence entre littérature et cuisine. Mais la transgression n’est pas pure provocation chez Maryse Condé. Elle lui permet d’écrire sans entrave ni masque, et de déblayer de nouveaux chemins. En imaginant un messie métis dans L’Evangile du nouveau monde, cette fille d’une mère dévote et d’un père athée, qui a grandi « avec la tentation de croire et de se moquer un peu, en même temps », veut pulvériser « l’idée de race ».

    Pascal est un messie affranchi de tout dogmatisme. Il découvre le concept de « cannibalisme culturel » chez l’écrivain brésilien Oswald de Andrade (1890-1954). « Toute mon enfance a été vouée à l’imitation de la France. Il me fallait, pour plaire à mes parents, être une parfaite petite Française, raconte l’autrice. A 17 ans, je suis tombée sur Oswald de Andrade. Selon lui, les Indiens, qui, pendant des générations, avaient mangé les missionnaires venus les convertir, n’étaient pas des sauvages, bien au contraire. Ils croyaient qu’en dévorant les missionnaires, ils s’appropriaient leurs vertus. J’ai compris que tout ce que j’avais adopté de l’Occident, je ne devais pas m’en défaire, ni même songer à m’en défaire, mais l’intégrer comme une part de moi-même. » Constat qui l’amène, entre autres, à écrire La Migration des cœurs(Robert Laffont, 1995), transplantation en Guadeloupe des Hauts de Hurlevent,d’Emily Brontë (1847).

    Voyage

    Partie de Guadeloupe pour Paris, rejoignant ensuite l’Afrique de l’Ouest, puis Londres, les Etats-Unis, Maryse Condé, avant de vivre en Provence, a voyagé sur tous les continents. Une bougeotte qu’elle a transmise à ses personnages. Des Guadeloupéens souvent, qui vont vivre en France hexagonale, en Guinée, en Afrique du Sud, dans les Amériques, par amour, sur la trace de leurs ancêtres – réels ou potentiels – ou d’un père biologique, tel Pascal, dans L’Evangile…. « “D’où viens-je ? Qui suis-je ? Où vais-je ?” Tous mes livres posent ces questions, à l’image du célèbre tableau de Gauguin [D’où venons-nous ? Que sommes-nous ? Où allons-nous ?, 1897-1898]. Je crois que les origines sont essentielles, et c’est aussi essentiel de voyager. Il faut rencontrer l’autre, apprendre à aimer ce qui est différent, celui qui vous déstabilise. J’ai voyagé en Australie, au Japon, en Amérique. Partout, j’ai cherché l’autre, qui est une part essentielle de moi-même. » Les voyages des personnages de Maryse Condé s’avèrent cependant difficiles ou peu féconds, à l’instar de la propre trajectoire africaine de l’autrice, décrite dans La Vie sans fards(JC Lattès, 2012). En dix ans sur le continent, elle avoue s’être « rarement trouvée ». Toutefois, sans ses voyages, elle pense qu’elle ne serait pas devenue « une femme qui rêve, qui veut que ses rêves se réalisent ».

    CRITIQUE

    Le fils de Dieu est guadeloupéen

    « L’Evangile du nouveau monde », de Maryse Condé, Buchet-Chastel, 288 p., 20 €, numérique 13 €.

    L’Evangile du nouveau monde s’ouvre par une description de la Guadeloupe dans laquelle résonne la verve ironique de Maryse Condé. Le style de l’incipit évoque un conte ; le ton sarcastique, un pamphlet. Cette dualité annonce un programme : l’écrivaine s’apprête à bousculer les attentes pour proposer une version follement irrésistible de la vie de Jésus.

    La (re)naissance d’un bel enfant métis, le jour de Pâques, sur un lit de paille et près d’un âne ; son accueil par un couple stérile qui l’élève comme le sien et le prénomme Pascal ; les douze apôtres – dont Judas Iscariote, rebaptisé Judas Eluthère ; la Cène, avec, au menu, acras et court-bouillon de vivaneau ; la multiplication des pains et des poissons… Les temps forts des Evangiles apparaissent dans leur version revisitée. Mais le roman de Maryse Condé ne se limite pas à une parodie : Pascal, que la rumeur présente comme le fils de Dieu, se préoccupe des questions actuelles (identité, droit des femmes et des ouvriers, migrations…). Plus que par la variété des épisodes croqués, la beauté des scènes érotiques et l’humour, la narration tient par l’aisance de Maryse Condé à jouer avec notre besoin de croire en un sauveur et d’espérer qu’un autre monde est possible, autant qu’avec la nécessité de rire de ce rêve.

    L’autre réussite du roman réside dans le portrait du messie en homme qui fréquente l’université et apprend la complexité du monde en discutant avec des femmes de tous horizons. Ainsi celui que l’autrice imagine comme le prochain messie se révèle-t-il un être humble et amoureux.

    Gladys Marivat(Collaboratrice du « Monde des livres »

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