Depuis le 1ᵉʳ octobre 2025, quatre États membres de la CARICOM — la Barbade, le Belize, la Dominique et Saint-Vincent-et-les-Grenadines — ont instauré un régime de libre circulation renforcée pour leurs citoyens.
C’est la première application concrète de la clause de coopération renforcée du Traité révisé de Chaguaramas, pierre angulaire du marché commun caribéen.
Un tournant pour l’intégration régionale
Le dispositif élargit la mobilité au-delà des travailleurs qualifiés : les citoyens de ces quatre États peuvent désormais vivre, travailler et étudier librement dans les pays partenaires, avec accès à la santé et à l’éducation publique.
Cette mesure, rendue possible par la coopération renforcée, permet à un groupe d’États d’avancer sans attendre l’ensemble de la CARICOM.
Un modèle à suivre pour la Martinique
Membre associé de la CARICOM et de l’OECO depuis 2015, la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) participe déjà à plusieurs programmes régionaux (éducation, culture, climat).
Mais la mobilité humaine reste du ressort de la France et de l’Union européenne.
Pour plusieurs observateurs, cette initiative démontre que les petits États caribéens « peuvent avancer à leur rythme » et offre à la Martinique un laboratoire d’intégration à observer de près.
Entre opportunité et défi institutionnel
Cette avancée aura des effets concrets sur la main-d’œuvre régionale, la formation et le commerce des services.
Elle relance aussi la question du statut institutionnel martiniquais : comment permettre à la CTM de participer plus activement aux politiques de mobilité et de coopération économique ?
L’intégration caribéenne s’accélère.
Pour la Martinique, l’enjeu n’est plus d’en être spectatrice, mais pleinement actrice.
Jean-Paul BLOIS