La prochaine élection présidentielle française se jouera en grande partie sur le thème de l’immigration.
Depuis des décennies, plusieurs partis politiques ont conquis une part significative de leur électorat soit en condamnant l’immigration, soit en l’encourageant.
Ces partis étant aujourd’hui majoritaires, le débat aura forcément lieu.
On peut poser le jugement que l’on veut sur les multiples facettes de l’histoire de France.
La réalité actuelle est que le pays est composé depuis longtemps, et pour longtemps, d’ immigrés de toutes origines.
La seule donne nouvelle est que le nombre d’immigrés d’origine non-européenne a augmenté, à mesure que s’accroissait l’écart entre les conditions de vie des pays de départ, et celles du pays d’arrivée.
Cette immigration doit-elle être considérée comme une chance ou comme un inconvénient?
La France n’est-elle pas entrain de passer à côté d’une opportunité historique?
Mon point de vue est que cette immigration est une chance.
Car l’avenir de la planète s’écrit déjà et restera écrit dans le métissage; et que la population française est, par les hasards de son histoire, composée d’innombrables porteurs, actuels ou potentiels, de ce métissage.
La France possède ainsi d’armes qu’elle néglige, fort maladroitement, dans la vaste compétition de la mondialisation.
Mais cela s’organise, en quatre conditions principales.
La première condition est évidemment que l’immigration soit connue et contrôlée, ce qui est loin d’être le cas.
La deuxième condition est que ceux et celles qui sont en âge de travailler, immigrés comme Français, soient tenus de respecter la Constitution, qui dispose que chacun a le devoir de travailler et le droit d’obtenir un emploi.
La troisième condition tient au respect, par tous les immigrés et les Français eux-mêmes, des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité qu’exige la devise de la République, notamment vis-à-vis des femmes.
La quatrième condition concerne l’histoire.
Les Arabo-Musulmans et les Israélites, comme les Asiatiques, ont dans leur passé des pages tout aussi sombres que les Chrétiens.
Des Blancs d’Europe aussi ont été esclavisés par millions pendant plus de mille ans.
Les peuples non-européens, notamment africains, ont apporté beaucoup plus qu’ils ne le croient et qu’elles ne le savent aux civilisations contemporaines.
Si les dirigeants français acceptent de mener ces différentes actions, l’immigration apparaitra pour ce qu’elle a toujours été : une chance pour la France.
Ce n’est pas rêver que d’imaginer un État capable de remplacer la démagogie par la pédagogie, et de faire enfin coïncider sa politique et sa réalité, quelques complexes qu’elle soit.
A plus forte raison, s’agissant de l’immigration, quand la devise du pays proclame la fraternité, aux côtés de la liberté et de l’égalité.
Maurice Laouchez



