Dominica News Online –
Le Secrétaire général des Nations unies a fermement condamné les violents incidents survenus récemment en Haïti, où au moins quarante personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont perdu la vie lors d’une attaque sauvage menée par des gangs armés dans la région de Cabaret, dans le département de l’Ouest. L’attaque aurait eu lieu dans la nuit du 11 septembre.
Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général, a exprimé ses plus sincères condoléances aux familles endeuillées, ainsi qu’au peuple et au gouvernement haïtiens, dans un communiqué diffusé samedi.
Une spirale de violence sans précédent
Exprimant sa profonde préoccupation face à l’escalade de la violence à travers le pays, le Secrétaire général a rappelé que les gangs armés continuent de contrôler de larges portions du territoire haïtien, rendant difficile l’accès humanitaire et alimentant une insécurité généralisée. Depuis le début de l’année, plusieurs centaines de civils ont été tués ou déplacés à la suite d’attaques similaires.
Appel à la responsabilité et au soutien international
Le chef de l’ONU a exhorté les autorités haïtiennes à veiller à ce que les auteurs de ces crimes soient identifiés et traduits en justice. Il a également appelé les partenaires internationaux à accélérer leurs efforts pour renforcer la Mission multinationale de soutien à la sécurité (MSS), autorisée par le Conseil de sécurité en octobre 2023 mais encore limitée par des contraintes logistiques et financières.
« Il est urgent de déployer davantage de personnel, d’équipements et de financements afin de permettre à la Police nationale haïtienne de rétablir l’ordre et de protéger la population civile, tout en respectant pleinement les normes internationales des droits de l’homme », a souligné le porte-parole.
Réactions locales : indignation et appel à l’action
À Port-au-Prince, le gouvernement de transition a condamné un « acte de barbarie » et promis une enquête immédiate, tout en reconnaissant les difficultés à agir efficacement face à des gangs mieux armés que les forces de l’ordre.
La société civile s’est montrée particulièrement critique. Le Réseau national de défense des droits humains (RNDDH) a dénoncé « l’incapacité chronique de l’État à protéger ses citoyens », exigeant des mesures urgentes de protection pour les communautés rurales de l’Ouest.
Les Églises, très présentes dans les zones touchées, ont également réagi. La Conférence épiscopale haïtienne a appelé à « une mobilisation nationale et internationale contre la culture de l’impunité », tandis que des pasteurs protestants ont organisé des veillées en mémoire des victimes.
La diaspora haïtienne, notamment aux États-Unis et au Canada, a exprimé sa colère sur les réseaux sociaux. Plusieurs associations réclament que la communauté internationale renforce son aide sécuritaire et humanitaire, craignant que la crise ne pousse encore davantage de familles à l’exil.
Une situation humanitaire critique
Selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), les violences récurrentes aggravent une crise humanitaire déjà dramatique : près de la moitié de la population haïtienne est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë, tandis que plus de 300 000 personnes ont été déplacées de force au cours des deux dernières années.
Le Secrétaire général a réitéré l’engagement de l’ONU à se tenir aux côtés d’Haïti et de son peuple, appelant la communauté internationale à faire preuve d’unité et de détermination afin de restaurer la paix et la stabilité dans le pays.



