Madininair fait la chasse aux mauvaises odeurs. L’organisme met sur pied une équipe de « nez » et une plateforme participative qui permettra à tout Martiniquais de signaler des nuisances olfactives.
Pas de maison de parfum qui se profile à l’horizon mais il est bien questions de nez et d’odeurs en Martinique. Les doux parfums que l’île aux fleurs peut dégager ne sont pas au centre des préoccupations de Madininair. L’organisme d’analyse de la qualité de l’air s’inquiète, au contraire, des nuisances olfactives que l’on peut rencontrer dans le territoire.
Ainsi Madininair lance l’Observatoire des odeurs avec le soutien de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise d’énergie). Il s’agit là d’un dispositif expérimental.
L’Observatoire des odeurs est un projet pour mieux comprendre, suivre et traiter les nuisances olfactives en Martinique. Pour cela, il repose sur les signalements citoyens d’odeurs (sur la plateforme dédiée Signal’Air) ainsi qu’un réseau de “nez” formé par un expert national (OSMANTHE).
« Composé de volontaires venant de Madininair et des structures partenaires du projet, le réseau de “nez” sera amené à intervenir ponctuellement sur le terrain pour valider certains signalements et caractériser les odeurs de manière structurée. En attendant l’ouverture officielle de la plateforme de signalements aux citoyens de l’île, les volontaires peaufinent leurs capacités de reconnaissance et de description des odeurs dans l’environnement avec des séances d’entraînement », explique Madininair.
“Mieux repérer les situations de gêne”
À quoi va servir cet observatoire ? Algues sargasses, rejet industriel ou agricole, les mauvaises odeurs ne manquent pas. Cette gêne malodorante peut incommoder les Martiniquais résidant dans les zones concernées. Les sargasses et leur lot de nuisances olfactives font même fuir la clientèle de restaurants de bord de mer. L’Observatoire des odeurs a donc trois objectifs : « Mieux repérer les situations de gêne, coordonner les actions des acteurs concernés et impliquer les citoyens dans une démarche constructive. »
Pour ce faire, Madininair met en place une plateforme de signalement, Signal’air. Une plateforme en ligne qui recense les signalements reçus concernant des odeurs perçues dans l’environnement. Il suffit pour l’utilisateur de Signal’air de renseigner, le type d’odeur, l’intensité, la localisation, et les ressentis éventuels. « Un système d’alerte automatique et des bilans réguliers sont générés pour les acteurs impliqués dans le dispositif (collectivités, services publics, opérateurs), afin de faciliter le suivi et l’analyse des signalements. »
Madininair poursuit : « L’une des actions phares du projet est la création d’un réseau de “nez”. Ces volontaires, issus de Madininair et de plusieurs structures partenaires, sont formés à la reconnaissance et à la description des odeurs dans l’environnement. Leur formation, assurée par un expert national, leur permet d’intervenir ponctuellement sur le terrain pour valider certains signalements et caractériser les odeurs de façon structurée. Ce réseau contribue à améliorer la fiabilité des données recueillies et à enrichir les analyses locales. »
Laurianne Nomel