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La mangrove, un écosystème vital pour nos territoires • ©Jean-Pierre
La protection des mangroves, qui jouent un rôle essentiel dans la résilience des écosystèmes et dans la stabilisation des zones côtières, est capitale. Deux études ont été publiées ; elles permettent d’évaluer l’état de santé global de ces zones humides utiles. Ces travaux se basent sur la liste rouge de l’UICN.
On ne peut bien protéger qu’en toute connaissance de cause. C’est sur ce principe que la communauté scientifique évalue actuellement l’état de santé global des mangroves et des herbiers des Petites Antilles Française. Le résultat de ces travaux est une riche documentation qui, à terme, pourra être transposée à l’outil majeur de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) : sa liste rouge.
Le mois de septembre 2025 a marqué une étape importante, dans cette entreprise de préservation, avec la publication de deux études qui documentent ce premier cycle d’évaluation.
Que sait-on des mangroves ?
La première étude dresse un état des lieux des connaissances et recense toutes les données disponibles relatives aux mangroves et aux forêts marécageuses des Antilles françaises. Ce travail a permis d’identifier les caractéristiques propres à chaque territoire, de ses écosystèmes aux menaces auxquelles ils sont exposés.
Il en ressort qu’il n’y a pas de révolutions sur ce dernier point. L’urbanisation sauvage, l’assainissement défaillant, le réchauffement climatique, ou encore les espèces exotiques envahissantes (EEE) sont les principales pressions qui s’exercent sur ces zones marécageuses.
Dans quelle mesure ? Quelle part de couverture les mangroves et les herbiers ont-ils réellement perdu ? C’est là qu’intervient la deuxième étude.
L’érosion et ses conséquences
Le deuxième volet des travaux d’évaluation se charge de mesurer le phénomène d’érosion. Entreprise délicate, pour laquelle les scientifiques ont dû se plonger dans le passé, grâce à une étude diachronique. L’objectif est de savoir quelle place ces écosystèmes occupaient dans le paysage local, il a 25 ans, 50 ans, ou même un siècle.
C’est grâce à un travail de superposition et de comparaisons fines d’images aériennes que les scientifiques ont pu lever le voile sur ce point.
Par exemple, pour la Guadeloupe, des images aériennes datant de 1980 ont été exhumées.
En 2020, on estime que la mangrove boisée occupe, dans l’archipel, entre 3152 et 3420 ha.
La perte nette est estimée à 461 ha, entre 1951 et 2020.
Il s’agit donc de renforcer les efforts de protection et de valorisation des zones humides et des herbiers, au même titre que les récifs, qui font déjà l’objet d’initiatives ciblées