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    Le Regard de Gdc

    Martinique et Guadeloupe : produire pour vivre, produire pour faire baisser les prix Un Regard de Gdc

    juillet 12, 2025Aucun commentaire
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    L’un des axes centraux du projet de loi contre la vie chère, présenté par le ministre des Outre-mer Manuel Valls, vise à rompre avec la dépendance aux importations et à favoriser la production locale. Cette ambition marque un tournant. Jusqu’à présent, les réponses apportées aux surcoûts en Outre-mer s’articulaient autour de mesures correctrices telles que les aides au transport, les exonérations fiscales ou les tentatives de régulation des prix. Mais ces dispositifs, souvent coûteux et peu efficaces sur le long terme, ne s’attaquent pas aux causes structurelles du problème.

    Lutter contre la vie chère par la production locale

    La nouvelle stratégie entend transformer la contrainte de la vie chère en un levier de relance productive. Il ne s’agit plus de lisser artificiellement les prix pour protéger le pouvoir d’achat, mais de renforcer les capacités de production locale, notamment dans les domaines agricole et agroalimentaire. Aujourd’hui encore, les marchés de Martinique et de Guadeloupe sont largement dominés par des produits importés, standardisés, souvent moins chers, alors que les produits locaux, moins compétitifs, peinent à s’imposer.

    Le véritable enjeu consiste à structurer un appareil productif local capable de répondre à la demande tout en étant économiquement viable. Ce changement de paradigme – passer d’une économie de comptoir à une économie de production – nécessite une mobilisation volontariste de moyens financiers, techniques et humains.

    Un secteur agricole à bout de souffle

    La production locale de fruits et légumes repose majoritairement sur de petites exploitations familiales, dont la rentabilité est très limitée. Selon le référentiel technico-économique publié par Agrex Consulting en 2024, sur seize cultures étudiées, une seule permet à l’agriculteur d’atteindre un revenu proche du SMIC, un seuil immédiatement absorbé par les charges d’exploitation. La plupart des exploitations ne permettent ni épargne, ni investissement, ni embauche. Même les exploitations de deux hectares, considérées comme viables, terminent souvent l’année dans une situation déficitaire, contraintes à un fonctionnement en mode survie. Ces résultats sont obtenus dans des conditions idéales, sans prendre en compte les aléas climatiques, les maladies ou les interruptions d’activité.

    À cette précarité s’ajoute un vieillissement préoccupant de la profession.

    L’âge moyen des agriculteurs dépasse les cinquante ans et la faible rentabilité du secteur décourage la relève. Faute de moyens, de nombreux exploitants ne peuvent cultiver l’ensemble de leur surface agricole utile, laissant des terres en friche. Le cercle vicieux se referme : pas de revenu, pas d’investissement, pas de production.

    Un système d’aides déconnecté des réalités du terrain

    Les aides publiques censées soutenir l’agriculture ultramarine, notamment les dispositifs européens comme le POSEI ou le FEADER, ne bénéficient qu’à une minorité d’exploitants. La majorité ne remplit pas les critères d’éligibilité, en particulier faute d’être intégrée à une Organisation de Producteurs reconnue. En Martinique, seules 7 000 tonnes de fruits et légumes sont officiellement comptabilisées par la DAAF, alors que la production réelle excède les 20 000 tonnes. Cette sous-estimation statistique entraîne une réduction mécanique des aides et une vision tronquée de la filière.

    Le cadre juridique actuel, basé sur un modèle unique de reconnaissance des organisations de producteurs, est inadapté aux réalités antillaises.

    Il exclut de nombreuses formes d’organisation alternatives, mieux adaptées au tissu agricole local. Cette rigidité empêche l’émergence de dynamiques collectives inclusives, fragilise la régularité des approvisionnements, et pousse la grande distribution à sécuriser ses rayons par des importations, notamment depuis l’Amérique latine et les Caraïbes hispaniques.

    Les unités de transformation agroalimentaire, bien que souvent financées par des fonds publics, peinent elles aussi à trouver leur équilibre économique.

    En cause, l’irrégularité de l’approvisionnement, le coût élevé de la main-d’œuvre, et la faible taille du marché local. Les volumes ne suffisent pas à rentabiliser les équipements, et les produits transformés localement se retrouvent plus chers que les produits importés, parfois venus de l’autre bout du monde. Ce déséquilibre contribue directement à la vie chère.

    Revaloriser les aides et réformer le POSEI

    Le modèle actuel ne permet pas aux petites et moyennes exploitations d’accéder aux aides indispensables à leur survie. Le POSEI ne prend pas suffisamment en compte la diversité des formes d’organisation ni les contraintes spécifiques des producteurs non intégrés dans les circuits officiels. L’accès aux aides est réservé aux structures disposant d’une trésorerie ou d’une capacité d’avance de fonds. Les prêts relais, théoriquement disponibles, restent très difficilement accessibles.

    Ce système aggrave les inégalités entre exploitants, concentre les soutiens sur les plus structurés, et renforce le sentiment d’exclusion parmi ceux qui approvisionnent pourtant les marchés locaux. La révision du POSEI prévue pour 2027 devra impérativement introduire une plus grande souplesse dans la reconnaissance des groupements de producteurs, ainsi qu’une meilleure prise en compte des réalités de terrain.

    Mais dans l’attente le gouvernement doit apporter une aide immédiate à ce secteur économique en péril 

    Une revalorisation rapide et significative des aides à la filière fruits et légumes est urgente. Elle conditionne la survie économique des exploitations, la stabilité de l’approvisionnement local, et la capacité des territoires à maîtriser les prix. Sans cela, la lutte contre la vie chère restera un vœu pieux.

    Vers un modèle économique durable et autonome

    Le projet de loi contre la vie chère ne doit pas se limiter à une réponse conjoncturelle. Il doit être le point de départ d’une refonte structurelle de l’économie agricole et alimentaire des Antilles françaises. Soutenir les exploitations sur la durée, faciliter leur accès au marché, développer les filières de transformation locales : tels sont les chantiers à engager d’urgence.

    Cette transformation structurelle appelle des politiques ambitieuses, des outils adaptés à la taille des territoires, et un accompagnement technique permanent. Produire localement pour nourrir la population, contenir les prix, créer de l’emploi et restaurer la souveraineté alimentaire : tel est le socle d’une politique efficace contre la vie chère en Martinique et en Guadeloupe.

    Ce combat passe par la reconnaissance de la valeur du travail agricole, souvent invisible et sous-rémunéré, mais fondamental pour l’avenir économique, social et écologique des territoires ultramarins.

    Les décisions annoncées par le CIOM du 10 juillet 2025 concernant la lutte contre la vie chère en Outre-mer : Trois décrets pour agir immédiatement

    Sans attendre l’adoption du projet de loi contre la vie chère, le gouvernement a promulgué trois décrets visant à renforcer les mécanismes de régulation des prix. Les deux premiers concernent les observatoires des prix, des marges et des revenus (OPMR). Ils instituent un président nommé pour chaque territoire, prescrivent davantage d’autonomie locale et introduisent des obligations de transparence ainsi que des consultations citoyennes  . Le troisième décret améliore et étend le bouclier qualité‑prix pour garantir une meilleure lisibilité et disponibilité des produits essentiels  .

    Une circulaire pour renforcer la coordination locale

    Une circulaire a été envoyée aux préfets pour élargir l’application des boucliers qualité‑prix à de nouveaux produits et services, et pour renforcer les missions des OPMR. Elle impose également l’organisation de conférences annuelles autour de la problématique de la vie chère, associant acteurs économiques, élus et citoyens  .

    Adapter les normes au contexte ultramarin

    Le CIOM a décidé d’engager un travail visant à adapter les normes européennes aux réalités des territoires ultramarins. L’objectif est d’assouplir certaines règles, notamment en matière de dépôt de dossiers d’aide, afin de tenir compte du contexte spécifique des zones éloignées  .

    Donc pour l’instant, seules des mesures administrative et technique ont été annoncées sans aucune annonce, portant sur le fond du débat.

     

     

    Adapter les normes au contexte ultramarin

    Loi anti-vie chère et calendrier parlementaire

    Le projet de loi, conçu pour intégrer ces mesures structurelles, sera présenté au Conseil des ministres le 30 juillet. Il devrait être inscrit à l’ordre du jour du Sénat à la rentrée parlementaire, à la fin du mois de septembre.

    Vers une relance de la production locale

    Ce dispositif s’inscrirait dans une perspective plus large que la seule maîtrise des prix. Il viserait  à initier une relocalisation de la production et à redynamiser les filières locales, dans une logique de développement économique durable. L’objectif annoncé:   rompre avec une économie de consommation sous perfusion et de restaurer les conditions d’une production endogène et compétitive.

    Ce projet de loi annoncé comme ambitieux devrait poser les bases d’une politique publique recentrée sur la transparence, la responsabilité territoriale et la relance de la production locale, pour lutter durablement contre la vie chère dans les Outre-mer.

    Puissent  nos  parlementaire avoir l’audace le courage et  la ténacité pour obtenir des résultats propres à sortir les territoires français, de l’outre-mer de la précarité et du mal développement.

    Gérard Dorwling-Carter

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