À Bruxelles, le collectif Morts de la rue veille depuis vingt ans à ce que chaque personne ayant vécu dehors ait droit à une sépulture digne. Bénévoles, anciens sans-abri et travailleurs sociaux refusent que la mort efface les invisibles. Leur credo : « Ne meurent que ceux qu’on oublie. »
Face à l’indifférence des institutions et au manque de moyens — parfois, même les croix de bois manquent — ils accompagnent chaque enterrement, cherchent un nom, une histoire, un geste d’humanité. Pour eux, la mort dans la rue n’est pas seulement une question de froid ou de misère, mais de solitude et d’abandon social.
Porté par des figures comme Florence, Cléo et Yves, ancien sans-abri devenu bénévole, le collectif milite pour une véritable « sécurité sociale de la mort », garantissant à tous un adieu respectueux. Leur action, entre mémoire, dignité et écologie du lien, rappelle qu’honorer les morts, c’est aussi prendre soin des vivants.
jean-Paul BLOIS



