Déclaration officielle du directeur général de l’OECS
7 octobre 2025
Saint-Kitts
1er octobre 2025
ALLER PLUS VITE AVEC LE RAPIDE
Je vous remercie de l’occasion qui m’est donnée de prendre la parole lors de cette 9e session du Conseil des ministres de l’Agriculture. Nous nous réunissons à un moment où le contexte mondial est marqué par une profonde incertitude : conflits perturbant les chaînes d’approvisionnement, intensification des chocs climatiques et nouvelles restrictions commerciales menaçant notre stabilité économique. Dans ce contexte, notre tâche n’est pas simplement de discuter d’agriculture, mais de définir une stratégie garantissant la souveraineté alimentaire, la résilience et une prospérité partagée pour nos peuples.
1. Principales réalisations dans le cadre de la stratégie FAST
Au cours du cycle précédent, nous avons fait progresser la stratégie de transformation des systèmes alimentaires et agricoles de l’OECS (FAST), conçue comme une réponse directe aux chocs externes et aux vulnérabilités liées à notre statut d’importateur net.
- Transports et commerce : L’évaluation du commerce des goélettes a mis en lumière son rôle indispensable dans le transport des produits agricoles entre les États membres, tout en identifiant des réformes – des registres de navires aux entrepôts frigorifiques – susceptibles de moderniser ce maillon essentiel du commerce inter-îles.
- Protection contre les risques : Avec le soutien de l’UE et de l’IICA, nous avons jeté les bases d’un cadre régional d’assurance pour l’agriculture et la pêche . Ce cadre permettra de réduire la dépendance aux aides d’urgence des gouvernements et d’accélérer le rétablissement après les catastrophes naturelles.
- Jeunesse et femmes dans l’agriculture : Les premiers voyages d’études et ateliers sur l’entrepreneuriat climato-intelligent au Costa Rica et à Sainte-Lucie ont mobilisé plus de 40 jeunes et femmes, jetant ainsi les bases d’un Forum de l’OECS sur l’agriculture pour la jeunesse et plaçant l’inclusion au cœur de la transformation.
- Augmentation de la production : Des initiatives concernant la pomme de terre en Dominique et à Saint-Vincent aux efforts de collaboration en matière de production de volaille et de porc, nous progressons vers des augmentations coordonnées et évolutives de l’approvisionnement alimentaire.
2. Innovations sectorielles
Nous élargissons également les horizons de ce que signifie l’agriculture dans notre région.
- Politique apicole : L’OECS a élaboré sa première politique apicole régionale , traçant la voie d’une production artisanale vers une industrie moderne et compétitive. Avec un potentiel d’augmentation de 50 % de la production régionale de miel d’ici 2030, ce secteur promet à la fois une diversification des revenus et des avantages environnementaux.
- Conformité en matière de pêche et de commerce : Les interdictions imminentes de la NOAA sur les exportations de produits de la mer de Grenade et de Sainte-Lucie soulignent l’urgence d’un cadre réglementaire régional harmonisé pour la pêche . Sans cela, nous risquons non seulement de perdre des moyens de subsistance, mais aussi de nuire à notre réputation sur les marchés plus vastes.
- Lutte contre les sargasses : Ce qui était autrefois perçu comme un fléau environnemental est en train d’être redéfini grâce à notre approche intégrée de gestion des sargasses . En considérant les sargasses comme une ressource pour les engrais, l’alimentation animale, les matériaux de construction et les biocarburants, nous conjuguons restauration écologique et nouvelles opportunités économiques. Ce travail a déjà été salué internationalement, l’OECS ayant co-dirigé l’adoption d’un plan d’action international lors de la Conférence des Nations Unies sur les océans plus tôt cette année.
3. Orientations futures
Pour l’avenir, trois impératifs se dégagent :
- Résilience et souveraineté : nous devons redoubler d’efforts en matière de production alimentaire, de stockage et de systèmes d’assurance qui nous protègent des chocs.
- Conformité et compétitivité : nos exportations de produits de la mer et de miel doivent non seulement respecter, mais aussi dépasser les normes internationales afin de préserver l’accès aux marchés des États-Unis, de l’UE et au-delà.
- Innovation et inclusion : de l’IA dans l’agriculture aux pratiques résilientes face au changement climatique, l’innovation doit être généralisée, et les jeunes et les femmes doivent être autonomisés en tant que leaders de la nouvelle économie agricole.
4. Conclusion
Chers collègues, l’OECS a accompli un long chemin pour placer l’agriculture au cœur de la résilience. Pourtant, la polycrise à laquelle nous sommes confrontés nous rappelle que l’agriculture n’est pas qu’un simple secteur économique ; elle est essentielle à notre survie et à notre souveraineté.
Si nous restons unis – en mettant en commun nos connaissances, en harmonisant nos lois et en investissant dans notre population – nous pouvons transformer nos vulnérabilités en une plateforme pour une prospérité durable.
Je vous remercie.



