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édition juin 2025
Paris noir
Depuis le 19 mars, le Centre Pompidou, l’un des plus grands musées du monde, met à l’honneur cent cinquante artistes, de l’Afrique aux Amériques en passant par la Caraïbe, dont les œuvres ont rarement été montrées en France.
Et c’est un immense succès : plus de 300 000 visiteurs depuis le premier jour du printemps. L’exposition répond à une attente du public français et international, ainsi qu’à un besoin de reconnaissance, par une institution européenne de référence, d’artistes incontournables.
En parcourant les 2 000 m² d’exposition et les plus de 300 œuvres présentées, on comprend « la force politique des artistes qui, à travers leurs créations, ont contesté les récits dominants et réinventé un universalisme », nous raconte Alicia Knock, la commissaire principale de l’exposition, en charge de la création contemporaine et de la prospective au sein du musée.
« Cette exposition a cette propension à dire qu’il y a eu, pendant un temps, un certain nombre de marqueurs visuels, sonores, conceptuels, qui ont traversé ce grand pays, ce grand territoire du monde noir, ce “Tout-Monde” », explique la femme indigo, Valérie John.
Dans ce large mouvement artistique, les artistes et écrivains martiniquais sont aux avant-postes : Valérie John, Frantz Absalon, Victor Anicet, Ernst Breleur, Alex Burke, Georges Coran, Henri Guédon, Khokho, René Louise, Miguel Marajo, Frantz Fanon, Aimé Césaire, Édouard Glissant.
L’une des grandes joies a aussi été de permettre, avec le Centre Pompidou et la Collectivité territoriale de Martinique, à une importante délégation d’étudiants du Centre Caraïbéen des Arts, dirigé depuis quelques semaines par Henry Santenac, de découvrir cette exposition historique. L’avenir est à écrire, à construire et à peindre.
Johan-Hilel Hamel Directeur des affaires culturelles