Identité et société : un débat ancien, mais toujours d’actualité
Depuis longtemps, la question identitaire occupe une place centrale dans les débats en Martinique. Malgré certaines avancées, elle n’a pas encore permis de bâtir la société apaisée et solidaire à laquelle nous aspirons. Les heurts, les intolérances et les oppositions demeurent profondément ancrés dans nos vies quotidiennes.
Peut-on envisager l’avenir sans changement de comportement ?
Peut-on réellement concevoir un futur maîtrisable sans une transformation de nos comportements sociaux et humains ? Et si la clé résidait dans une nouvelle approche culturelle ?
La culture, ce mot de sept lettres, doit être pensée dans toutes ses dimensions :
- Un nouveau comportement social.
- Une éducation tournée vers la connaissance et l’approfondissement.
- La priorité donnée à l’ordre et à la propreté.
- Le développement de l’écoute et de la tolérance.
- Le refus de la colère et des incivilités.
- Une nouvelle éducation à la musique et aux arts.
- La valorisation de la lecture et de l’écriture.
- La protection et la promotion du patrimoine culturel.
- L’éducation à la non-violence.
- Un carnaval plus esthétique et culturel.
- La fin des postures politiques et la priorité donnée à la raison.
Les dérives du numérique et de l’hypermédiatisation
Sommes-nous satisfaits du monopole médiatique et numérique actuel, qui éparpille les énergies, oppose les générations et modèle les esprits ? Comment, dans un tel contexte, espérer bâtir un avenir porteur d’évolution et de maîtrise collective ?
La musique, principal art de diffusion, illustre cette ambivalence. Bien utilisée, elle fédère et élève ; mal employée, elle fragilise et désoriente. L’hypermédiatisation, la survalorisation de la fête et les excès qui l’accompagnent deviennent ainsi des facteurs de désordre.
Le poids des oppositions politiques
À ces dérives s’ajoute la violence des oppositions politiques. Leur caractère belliqueux contribue à la désorientation des citoyens, en particulier des jeunes générations. La société martiniquaise se trouve alors fragilisée, minée par les divisions internes et l’absence de repères.
L’ordre comme priorité
L’ordre doit redevenir une priorité : apaisement, tolérance et vertus de l’humanité devraient guider chaque jour nos comportements. Trop souvent, ces valeurs sont abandonnées sous prétexte de liberté, ce qui sape les fondations mêmes de notre société.
En attente d’un véritable projet culturel
Il est urgent qu’émerge enfin un projet culturel d’ensemble, capable de redonner des repères, de promouvoir la connaissance et de favoriser une véritable cohésion sociale.
Un appel à l’action collective
Nous ne pouvons plus nous contenter de constater les fractures : il faut désormais agir. La transformation culturelle ne peut être laissée aux seuls élus ni aux seuls artistes. Elle doit devenir un projet collectif, porté à la fois par l’école, les associations, les entreprises, les médias et chaque citoyen. Sans cette mobilisation générale, la Martinique restera prisonnière de ses divisions. Avec elle, au contraire, elle peut devenir un modèle de cohésion et de créativité dans la Caraïbe et au-delà.