Le 30 septembre, 2025
J’ai récemment fait part de ma position au président de l’exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, et je souhaite aujourd’hui en informer clairement l’opinion publique : je ne participerai pas au prochain Congrès des Élus.
Ma décision repose sur plusieurs raisons de fond et de forme.
1Un contexte national et local inadapté
La situation politique nationale actuelle ne favorise ni l’écoute, ni la prise de décisions sérieuses et durables. Dans ce contexte, relancer un débat aussi crucial que celui de l’avenir institutionnel de la Martinique me paraît inopportun.
La méthode retenue alimente la confusion. Elle donne le sentiment d’une volonté implicite de distendre le lien avec la République, sans que cela ne soit clairement exprimé ni assumé devant la population.
2Des priorités ignorées :
Ce que veulent les Martiniquaises et les Martiniquais, ce ne sont pas des débats institutionnels éloignés de leurs réalités quotidiennes. Ce qu’ils attendent, ce sont des réponses concrètes à des problèmes urgents :
•Moins de violence, moins de meurtres par armes à feu,
•Moins de morts sur les routes,
•Que l’eau coule enfin au robinet,
•Que les transports en commun fonctionnent normalement,
•Que les services publics soient présents, accessibles et efficaces,
•Que l’argent public ne soit pas gaspillé,
•Que les élus se consacrent pleinement aux missions pour lesquelles ils ont été choisis.
Ce sont ces priorités, vitales et immédiates, qui doivent mobiliser toute notre énergie collective. Il est irresponsable de vouloir relancer un débat institutionnel alors que les réponses de base à ces urgences manquent encore à l’appel.
3Une perte de confiance qu’il faut reconstruire :
La majorité de la population martiniquaise estime aujourd’hui que ses élus ne sont pas en capacité de gérer efficacement les compétences déjà transférées. Avant d’en réclamer de nouvelles, la démonstration doit être faite, de manière claire et crédible, que nous savons utiliser pleinement les leviers existants.
Relancer le débat institutionnel dans ces conditions s’apparente davantage à une manœuvre de diversion qu’à une volonté sincère de progrès. C’est un écran de fumée utilisé pour masquer les difficultés actuelles de gestion et de gouvernance.
4Une démarche contre-productive :
Ce Congrès, tel qu’il est présenté, ne répond pas aux attentes de la population. Il risque, une fois de plus, d’amplifier les frustrations et de détourner les efforts des vraies priorités. Il entretient également l’illusion que nos difficultés sont liées uniquement à notre statut, alors que d’autres territoires d’outre-mer, dans un cadre juridique identique, réussissent à avancer et à se développer.
Enfin, je ne peux cautionner une démarche qui semble introduire, de manière détournée, une orientation vers l’autonomie hors du cadre clair de l’organisation républicaine. Une telle orientation ne peut se faire sans un débat honnête, transparent et une consultation directe de la population.
Pour toutes ces raisons, je considère que la tenue de ce Congrès est prématurée, mal orientée et déconnectée des préoccupations réelles des Martiniquais.
Je choisis, en responsabilité, de ne pas y participer. Non pas par désintérêt, mais parce que je refuse de contribuer à une mise en scène politique qui éloigne les élus de leurs vraies missions.
Je reste pleinement engagé pour défendre les intérêts des Martiniquais, en recentrant le débat sur les besoins concrets, quotidiens et urgents de notre population. C’est à cela que doivent servir nos responsabilités. Et c’est sur cela que nous serons, collectivement, jugés