Depuis leur accession juridique à la pleine citoyenneté en 1848, les habitants des départements et régions ultra-marins français se retrouvent au cœur d’un débat incessant sur leur identité et leur place dans la République. Français à part entière ou entièrement à part ? Ce questionnement, alimenté par des tensions et des clivages, occulte souvent une réalité plus constructive : ces territoires évoluent déjà vers un modèle propre, entre autonomie de gestion et rayonnement international.
Dans ce Repère, Maurice Laouchez propose une vision de ce que pourrait être l’avenir de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Guyane et de La Réunion. Il identifie deux axes essentiels : d’une part, la nécessité d’exploiter pleinement les pouvoirs existants pour améliorer la qualité de vie locale et, d’autre part, la valorisation du métissage culturel et intellectuel comme levier d’influence mondiale.
Loin des polémiques stériles, cette réflexion invite à une prise de conscience sur le rôle clé que ces territoires peuvent jouer dans le monde de demain.
LA MEILLEURE OPTION POUR LES DÉPARTEMENTS ET RÉGIONS ULTRA-MARINES FRANCAISES
Depuis leur accession juridique à la pleine citoyenneté, en 1848, les habitants des Quatre vielles colonies que sont la Réunion, la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique sont soumis, par l’activisme de quelques-uns, et la passivité de beaucoup, à un débat qui n’en finit pas : sont-ils Français à part entière, ou Français entièrement à part, ou pas Français du tout?
Au-delà d’une agitation savamment entretenue , avec des intensités qui varient dans le temps et dans l’espace, mais dont les dégâts sont partout considérables, le moment n’est-il pas venu de proposer une vision claire de ce que pourrait être l’avenir de ces territoires, et qu’ils sont déjà, dans les faits, entrain de devenir sans qu’on en soit toujours conscients.
Quelle pourrait être cette vision?
Elle peut tenir, me semble-t-il, en deux volets, pour l’essentiel:
Le premier volet tient à l’utilisation pleine et entière des nombreux pouvoirs que les lois déjà en vigueur leur confèrent pour organiser eux mêmes sur place la qualité de vie qu’exigent avec une insistance grandissante leurs concitoyens.
Les besoins en infrastructures et en matière grise utile restent tels, dans les quatre territoires, que la réalisation de ces équipements et la formation des personnes permettraient de faire diminuer sensiblement l’esclavage des temps modernes qu’est le chômage, et de contenir la violence chaque jour plus envahissante.
Le deuxième volet, qui est déjà plus fortement engagé qu’on ne le croit, consiste à féconder le monde de nos cultures métisses.
Sur quasiment toute la planète, il y a déjà des Réunionnais, des Guadeloupéens, des Guyanais, des Martiniquais et de multiples autres Antillais qui, physiquement ou par leurs œuvres, portent brillamment cette humanité nouvelle, issue du mélange, par le haut et non plus par le bas, des principales civilisations du monde.
Pas seulement dans la sphère de la littérature ou du sport, mais aussi dans les sphères du business, de la construction, des grands ouvrages, de la science, de la recherche, etc… etc…
La France et l’Europe sont et peuvent encore davantage, sur ces deux volets, devenir les extraordinaires rampes de lancement de ces investissements et de cette fécondation; dans leur plus grand intérêt, à elles aussi.
Nous apportons ainsi un éclairage nouveau, une ambition forte, une vision élevée, au-delà des nuages du quotidien, au profit d’un monde plus ouvert aux opportunités les plus belles qu’il ne l’a jamais été, et que nous semblons souvent nous évertuer à ignorer.
En pleine lucidité face à tous les dangers, nous pouvons et devons être les éclaireurs, sur le chemin d’un monde plus fort, plus juste et plus beau que jamais.
Maurice Laouchez
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