Fort-de-France, octobre 2025 – La Martinique n’échappe pas à un phénomène mondial : la prolifération des rats. Dans les quartiers populaires comme dans les campagnes, leur présence se fait de plus en plus envahissante, suscitant inquiétude et lassitude chez les habitants.
Une menace sanitaire permanente
Ces rongeurs ne sont pas qu’une nuisance. Leur urine transmet la leptospirose, maladie grave qui provoque chaque année plusieurs dizaines de cas, parfois mortels. L’Agence régionale de santé (ARS) rappelle régulièrement les gestes de prévention : éviter les eaux stagnantes, protéger les stocks alimentaires et renforcer l’hygiène domestique. Les cas de leptospirose augmentent systématiquement après la saison des pluies, quand les rats trouvent refuge dans les maisons et entrepôts.
Déchets, climat et urbanisation : un cocktail explosif
La prolifération des rats s’explique par plusieurs facteurs : des déchets qui s’accumulent et des poubelles débordantes, notamment à Fort-de-France et au Lamentin, un climat plus chaud et plus humide, favorable à leur reproduction, une urbanisation rapide, avec de nombreux espaces mal protégés.
« Le rat est un opportuniste. Il s’adapte à la moindre faille dans notre organisation urbaine et sanitaire », explique un professionnel de la dératisation.
Des moyens encore insuffisants
Ls résultats des campagnes de dératisation restent limités. Les poisons classiques sont de moins en moins efficaces, les rongeurs développant des résistances. De nouvelles méthodes sont testées : pièges connectés, actions ciblées autour des écoles et marchés, ou encore solutions biologiques inspirées d’expériences menées en Amérique latine.
Mais la réussite dépend aussi des comportements individuels. « Tant que les déchets ne seront pas mieux gérés, nous serons condamnés à vivre avec eux », insiste un agent communal.
Une guerre impossible à gagner ?
Capables de donner naissance à plusieurs centaines de petits chaque année, les rats semblent avoir toujours une longueur d’avance. « La guerre contre les rats est probablement perdue », reconnaît un élu de Fort-de-France. « Mais nous devons apprendre à réduire leurs habitats, faute de pouvoir les éradiquer totalement. C’est un enjeu de santé publique et d’image pour la Martinique. »
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