En déplacement en Martinique, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a consacré sa visite à la montée des violences et au narcotrafic qui gangrènent l’île. Après plusieurs réunions avec le préfet, les forces de l’ordre, la justice et les armées, il a détaillé un plan d’action visant à renforcer les dispositifs déjà en place.
Les mesures annoncées sont multiples. Sur le plan humain, l’État confirme la pérennisation d’un second escadron de gendarmerie mobile, déjà déployé sur le territoire depuis plusieurs mois. Une nouvelle brigade nautique sera installée à Saint-Pierre et dotée d’une cellule judiciaire spécialisée dans les investigations liées aux trafics maritimes. Le ministre a également annoncé un renfort substantiel pour l’OFAST, l’Office anti-stupéfiants, avec l’arrivée de vingt-six enquêteurs supplémentaires, dont un tiers affectés directement à la Martinique.
L’arsenal technologique est également renforcé. Deux radars ont été positionnés sur des points hauts de l’île afin d’assurer une surveillance côtière plus efficace. À partir du 1er septembre, un drone de longue portée viendra compléter ces moyens, permettant de repérer les activités suspectes en mer. Les infrastructures de transport font aussi l’objet d’une attention particulière : deux scanners corporels à ondes millimétriques vont être installés à l’aéroport Aimé-Césaire, grâce à une convention entre l’État, la Collectivité territoriale et la SAMAC. Le port bénéficiera quant à lui d’un scanner mobile pour renforcer le contrôle des cargaisons.
Enfin, le ministre a insisté sur la nécessité d’une action coordonnée entre les gendarmes, la police, les douanes, la Marine nationale et les services judiciaires. Les interceptions en mer, souvent menées en coopération avec les pays voisins de la Caraïbe, se traduisent déjà par des saisies importantes et la mise en cause de filières organisées. Retailleau a souligné que la réponse de l’État devait être à la hauteur de la menace, rappelant que « la Martinique, c’est la France », et qu’aucun territoire ne doit être laissé seul face aux réseaux criminels.



