Un retour sous tension
Didier Laguerre a été accueilli de manière très hostile à son arrivée en Martinique. Un groupe de personnes avait organisé un véritable « comité d’accueil » pour le huer et le prendre à partie à l’aéroport. Les images et témoignages décrivent une scène tendue, marquée par des interpellations directes et une forte charge symbolique. Cet épisode a immédiatement suscité de nombreux commentaires dans l’espace public martiniquais, tant pour sa forme que pour ce qu’il révèle du climat politique actuel.
Contexte du procès à Paris
Le maire de Fort‑de‑France revenait du procès dit de la « retraite illégale » ou « retraite dorée » de Serge Letchimy, tenu devant la 32ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris. Didier Laguerre y comparaissait à ses côtés pour des faits liés à un détournement ou recel de fonds publics. Lors des réquisitions, le parquet national financier a demandé : – 18 mois de prison avec sursis, – 20 000 euros d’amende, – 5 ans d’inéligibilité. La décision judiciaire a été mise en délibéré au 19 février 2026, créant une période d’incertitude politique lourde de conséquences.
Un comité d’accueil très hostile
À son retour, un groupe de personnes a choisi de manifester bruyamment son hostilité. Ce « comité d’accueil » a pris la forme d’une mise en scène virulente, avec huées, slogans et interpellations directes. L’épisode a été largement relayé et commenté dans les médias locaux et sur les réseaux sociaux, au point de devenir une référence ironique pour certains, qui évoquent désormais la possibilité d’« accueillir » Serge Letchimy de la même manière à son retour en Martinique.
Une séquence très symbolique
Au‑delà de la scène elle-même, cet épisode illustre le niveau de tension politique atteint autour du procès et des accusations visant les deux dirigeants. Il révèle une perte de confiance d’une partie de la population vis‑à‑vis du leadership politique traditionnel, et montre que l’affaire dépasse le cadre judiciaire pour devenir un phénomène social et symbolique. Les réactions observées traduisent également une volonté d’une partie du public d’exprimer un mécontentement plus large, touchant à la gouvernance locale, à la gestion municipale et territoriale, ainsi qu’aux enjeux de probité publique.
Jean-Paul BLOIS



