La santé des coraux décline de façon exponentielle. Blanchissement, invasion des algues, réchauffement des eaux, les fléaux auxquels doivent faire face les coraux sont nombreux et mortels. Le parc national de la Guadeloupe alerte sur le déclin de cette faune marine.
Les paysages marins jadis colorés semblent en sépia aujourd’hui. Les coraux se meurent et tout l’écosystème qui en dépend également. La faune et la flore marine semblent paradoxalement asséchées au fond des océans. La rapidité de la détérioration des coraux s’accélère.
« En Guadeloupe, entre 2024 et 2025, on a perdu 50% du taux de recouvrement en coraux »
explique Boris Courret du parc national de Guadeloupe. Un des facteurs mis en cause est le réchauffement des océans. La hausse de la température de l’eau entraîne un blanchissement soit un dépérissement du corail.
Le parc couvre 135 000 hectares d’espace maritime
L’archipel est victime du succès de son tourisme. L’activité humaine vient perturber le développement de coraux. Des bateaux de plaisances jettent leur ancre en dépit des règles et abîment les fonds marins. L’archipel est également victime de ses travers : sa gestion de l’eau. La Guadeloupe ce n’est pas que des coupures d’eau, c’est aussi des larges lacunes dans le traitement des eaux usées rejetées en mer. Elles sont un parfait engrais pour les algues qui prolifèrent et étouffent les coraux. Si le parc s’en inquiète, c’est que 135 000 hectares du parc sont des espaces maritimes. « Ils s’étendent de l’Anse à la Barque en côte sous le vent à la pointe de la grande vigie au nord de la grande terre. Ce vaste espace maritime regroupe 3 grands écosystèmes : les milieux humides ; les herbiers de phanérogames marines et les récifs coralliens. » Ainsi dans l’enceinte du parc, il est interdit de jeter l’ancre, seul l’amarrage qui préserve le récif corallien, est autorisé.
“Lutter contre la pollution des eaux côtières”
Selon une étude de mai 2025 de la National Ocean and Atmospheric Administration, 80% des zones coralliennes sont menacées.
« Les coraux et les récifs coralliens dans le monde subissent des pressions multiples actuellement. Cela a démarré dans les années 1950 avec le développement démographique. La pression humaine y est devenue très importante »
note Claude Bouchon, professeur honoraire à l’UA et membre du conseil scientifique du parc. Il poursuit : « Ce que nous pouvons faire à notre niveau, c’est de lutter contre la pollution des eaux côtières liée en grande partie au mauvais traitement des eaux usées. »
Laurianne Nomel (source : Parc national de la Guadeloupe)