J-5 avant le lancement des hostilités. Dimanche, 15 yoles s’élanceront du Diamant à l’occasion de cette 39e édition. Grand rassemblement sportif et populaire, les forces de sécurité se sont coordonnées mardi lors d’une dernière réunion à la préfecture afin d’assurer la bonne tenue ce cru 2025.
Passer un tour des yoles en toute sérénité, c’est le vœu pieux dont ne sauraient se contenter la préfecture et de la fédération des yoles rondes. Mardi, l’ambiance était studieuse à la préfecture. Autour de la table, les représentants des forces de l’ordre, la préfecture, les représentants des communes d’étapes et d’arrivées et la fédération notamment. À l’approche du prologue dimanche, il était l’heure d’effectuer les derniers réglages dans l’eau et sur terre. L’objectif affiché est d’être prêt pour la semaine que va durer l’événement sportif. « Le tour des yoles est un vrai défi. Il faut assurer la sécurité sur terre et en mer tout en changeant de ville à chaque fois », explique le préfet Étienne Desplanques.
« Nous sommes très attentifs à tout acte de violence commis en marge de tout grand rassemblement. » Dans le viseur, la sécurité autour des after yoles mais surtout les boat partys qui ne sont pas autorisées. Les fêtes en mer sont interdites. En mer, les forces de sécurité seront présentes à travers des bateaux de la gendarmerie, de la direction de la Mer mais aussi un patrouilleur de la marine qui sera déployé certains jours. Le préfet explique que les risques sont plus susceptibles d’émerger dans la partie extra-sportive du tour des yoles.
Pour les embarcations non accréditées, il sera interdit de s’approcher à moins de 300 mètres d’une yole contre 200 pour celles qui seront accréditées. Sur chaque étape, près de 120 gendarmes ou policiers seront déployés auquel il faut ajouter quatre à cinq navires en mer. « Nous le faisons dans une période qui est compliquée pour les services de la gendarmerie et de police. Nous sommes aussi très occupés par la lutte contre la délinquance mais nous faisons cet effort parce que c’est l’un des plus gros rassemblements qui donne une vitrine exceptionnelle pour l’île. »

L’État n’est pas le seul à mobiliser ses forces, la fédération également avec ses équipes de bénévoles en mer qui sécurisent la partie compétition. « Certaines personnes oublient qu’il y a une prudence à avoir, un respect du plan d’eau », lance Isabelle Malborough, présidente de la fédération des yoles rondes de Martinique. La sécurité en mer et au sol est le plus gros poste de dépense de la fédération. 250 000 euros sur un budget de 800 000 euros. Elle déploie des moyens en mer, au sol mais dans les airs aussi avec des drones. La présidente insiste sur la dimension familiale de l’événement. « Le tour des yoles est la plus grosse manifestation de Martinique. »
Au mois de mai dernier, décédait un équipier de la yole Smem, Lambert Verdan en pleine course. « Pour le tour, nous avons toujours un dispositif avec le Crossag qui coordonne avec le Sdis ainsi que la SNSM. Nous jouissons d’un dispositif assez sécurisé et rapide surtout. »
La présidente espère ne pas avoir à déplorer les pertes du tour en 2022 et 2023. Les deux éditions avaient été endeuillées par des décès accidentels. « L’année dernière, on a pu passer le tour sans grosse catastrophe, on souhaite qu’il en soit de même cette année. »
Laurianne Nomel