Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a récemment dévoilé le Rapport régional sur le développement humain 2025 pour l’Amérique latine et les Caraïbes, intitulé « Sous pression : recalibrer l’avenir du développement humain », lors d’un événement de haut niveau à Port d’Espagne, à Trinité-et-Tobago.
Le PNUD a indiqué par communiqué de presse que la réunion était organisée par l’honorable Kamla Persad-Bissessar, SC, députée, Premier ministre de Trinité-et-Tobago, avec la participation de responsables gouvernementaux, de représentants de la société civile, d’universitaires et de partenaires internationaux.
Comme le souligne le communiqué, face aux défis persistants auxquels sont confrontées les Caraïbes et l’Amérique latine – tels que les effets persistants de la pandémie de COVID-19, l’aggravation des catastrophes climatiques, la hausse de l’endettement, l’instabilité économique, la polarisation politique et la persistance des inégalités sociales – le rapport place la résilience au cœur des stratégies de développement. Il souligne que les progrès du développement humain dépendent de la capacité des nations et des communautés à anticiper, à résister et à s’adapter aux chocs.
Le Premier ministre Persad-Bissessar a déclaré : « Pourquoi la géographie devrait-elle déterminer la dignité ? Les Caraïbes connaissent la vulnérabilité, mais nous connaissons aussi la résilience. Nous savons nous relever, et nous devons nous relever ensemble. Non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les générations à venir. Cette période d’incertitude mondiale exige des stratégies proactives. Elle exige une action rapide et une vision à long terme. Et c’est le type de leadership que je m’engage à faire preuve. »
Elle a ajouté : « Ce rapport éclaire la voie à suivre. Il nous invite à repenser notre modèle de développement pour le rendre plus inclusif, plus juste et plus pérenne. Dans une région marquée à la fois par la vulnérabilité et la résilience, il constitue un appel opportun à l’action pour les dirigeants, les institutions et les communautés des Caraïbes. »
Selon le PNUD, tout en soulignant la position des Caraïbes à l’avant-garde de multiples crises – des ouragans et de l’élévation du niveau de la mer aux chocs économiques externes et aux structures de gouvernance fragiles – le rapport offre également un message d’optimisme, soulignant la résilience, l’ingéniosité et le courage des populations de la région.
Il souligne que les efforts de développement doivent intégrer la résilience pour être efficaces, en proposant un nouveau cadre de développement centré sur ce qu’il appelle les trois I de la résilience :
–
Instruments : mettre en œuvre des politiques et des mécanismes financiers plus intelligents, capables de protéger les populations et de permettre l’anticipation des risques.
Institutions : développer des systèmes transparents et inclusifs, en mesure de répondre efficacement aux crises et de renforcer la confiance.
Infrastructures : construire des actifs physiques et numériques résilients, capables de résister aux chocs et d’élargir l’accès aux opportunités.
Mischelle Muschett, directrice régionale du PNUD pour l’Amérique latine et les Caraïbes, a souligné l’importance de la résilience en déclarant : « Bâtir la résilience n’est pas une option, c’est une nécessité dans le monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Et c’est une responsabilité partagée : les individus ne doivent pas être laissés seuls face aux risques ; les gouvernements ne peuvent les gérer isolément ; le secteur privé ne peut innover dans le vide ; et les partenaires internationaux ne peuvent pas se contenter d’emprunter des solutions extérieures. »
Elle a ajouté : « La résilience n’émerge pas automatiquement comme un simple sous-produit de la croissance ou de la réduction de la pauvreté. Elle doit être construite — par des actions concrètes, par l’innovation, par le dialogue, par la confiance. Elle exige d’investir dans les populations, de renforcer les institutions et de réinventer le contrat social pour une nouvelle ère d’incertitude. »
Le rapport souligne que, ces dernières décennies, l’Indice de développement humain (IDH) des Caraïbes a connu une croissance régulière, malgré des reculs consécutifs au séisme de 2010 en Haïti et à la pandémie de COVID-19. Avant 2020, la région enregistrait un taux de croissance annuel moyen de l’IDH de 0,3 %, désormais réduit à 0,1 %. Le rapport met également en avant le rôle crucial des technologies numériques dans le renforcement de la résilience, en insistant sur le fait que la véritable résilience numérique ne se limite pas aux infrastructures : il s’agit d’exploiter la technologie pour améliorer la gouvernance, élargir les opportunités et protéger les droits.
Toutefois, le document avertit que l’accès aux outils numériques reste inégal dans les Caraïbes, où moins de 40 % des ménages possèdent un ordinateur. Il plaide pour une transition allant de la simple connectivité à des écosystèmes numériques inclusifs, capables de permettre à chacun de s’épanouir dans l’espace numérique. Il recommande des investissements dans les infrastructures publiques numériques — tels que des systèmes sécurisés d’identification digitale et des plateformes interopérables — ainsi que dans le développement des compétences numériques et l’accès abordable aux équipements, en particulier dans les zones rurales et les communautés marginalisées.
Le rapport souligne enfin la nécessité d’un contrat social renouvelé, qui réduise les inégalités, renforce la confiance civique et protège les libertés fondamentales, comme vivre en bonne santé, apprendre, gagner sa vie et participer pleinement à la société. Face à un avenir de plus en plus imprévisible, le PNUD affirme que le Rapport sur le développement humain 2025 constitue une feuille de route stratégique pour naviguer dans l’incertitude et appelle à repenser le développement — non pas comme une trajectoire linéaire, mais comme un parcours collectif et résilient, traversant générations, secteurs et frontières.
Une version numérique interactive du rapport est disponible, comprenant des données spécifiques à chaque pays, des visualisations animées, des recommandations politiques pratiques et un chatbot alimenté par l’IA pour faciliter des consultations rapides sur le contenu du rapport.