Repéré sur le site Boulevard Voltaire
Le mensonge, de taille, et brandi à tout va, n’aura pas été sans conséquences. Le fantasme des « super profits »réalisés par les entreprises en Martinique a servi de mèche à l’explosion sociale de 2024. Presque un an après les premières manifestations qui ont secoué l’île, et dont les braises subsistent encore aujourd’hui, un rapport de l’INSEE vient doucher les illusions : les PME locales (jusqu’à 250 salariés) ne roulent pas sur l’or, loin s’en faut.
Selon les chiffres, pas de marge excessive
En 2022, le taux de marge des PME martiniquaises atteignait 6,1 %, contre 6,6 % dans l’Hexagone, révèlent les chiffres de l’étude. Un niveau comparable, et même légèrement inférieur, alors que les contraintes locales sont bien plus fortes. Dans le commerce de détail, la rentabilité est même plus faible qu’en métropole. Rien à voir avec des « super profits ».
Si les prix sont élevés, en Martinique, c’est d’abord en raison de coûts d’exploitation plus lourds. Les consommations intermédiaires — énergie, matières premières, transport — représentent une part plus importante du chiffre d’affaires : 72,6 % en Martinique, contre 69,1 % en métropole, selon l’INSEE. Le taux de couverture commerciale, lui, ne dépasse pas 12,4 %, contre 78 % dans l’Hexagone. Autrement dit, l’île importe presque tout et exporte très peu, ce qui renchérit mécaniquement les prix.
L’accès au crédit constitue une autre difficulté majeure. Les taux d’intérêt sont plus élevés, outre-mer, qu’en métropole, et les PME locales doivent consacrer une part plus importante de leur chiffre d’affaires aux charges financières. Résultat : des marges encore plus resserrées et une capacité d’investissement limitée.
L’instrumentalisation à des fins idéologiques
Dès les premières tensions, la gauche locale et métropolitaine ainsi que les mouvements indépendantistes ont trouvé dans la crise un terrain pour relancer leurs revendications. Le mécontentement social a été canalisé vers une dénonciation ciblée des chefs d’entreprise – en particulier les « békés » – accusés de s’enrichir sur le dos de la population. La question économique s’est peu à peu transformée en affrontement idéologique, sur fond de discours racial et anticapitaliste. Or, les données publiées, depuis, contredisent largement ce récit : les marges réalisées localement ne soutiennent pas l’hypothèse d’un enrichissement excessif.
Une loi qui entretient la confusion
Ce mercredi 30 juillet, Manuel Valls présentait une proposition de loi contre la vie chère. L’ancien Premier ministre, qui a poursuivi sa reconversion ultramarine en s’alignant, dans le ton comme dans les mots, sur les revendications des partis les plus radicaux, a continué d’adopter une posture qui laisse sceptiques nombre de chefs d’entreprise locaux. À rebours de ce discours, l’un d’eux rappelle, dans une tribune publiée dans l’Opinion internationale, que les coûts élevés sont en réalité liés à une chaîne logistique complexe, au poids de la fiscalité locale – dont l’octroi de mer, qui intègre 400 millions d’euros directement dans les prix – et à la faiblesse structurelle du marché local. « Ce n’est pas en répétant cent fois un mensonge qu’il devient vérité », écrit-il, pointant une loi qui risque surtout d’accroître les contraintes sur les entreprises sans faire baisser les prix. Une erreur de diagnostic qui pourrait, selon lui, aggraver la situation qu’elle prétend résoudre. Le projet de loi doit être examiné au Sénat le 29 et le 30 septembre prochains
Selon les chiffres, pas de marge excessive
En 2022, le taux de marge des PME martiniquaises atteignait 6,1 %, contre 6,6 % dans l’Hexagone, révèlent les chiffres de l’étude. Un niveau comparable, et même légèrement inférieur, alors que les contraintes locales sont bien plus fortes. Dans le commerce de détail, la rentabilité est même plus faible qu’en métropole. Rien à voir avec des « super profits ».
Si les prix sont élevés, en Martinique, c’est d’abord en raison de coûts d’exploitation plus lourds. Les consommations intermédiaires — énergie, matières premières, transport — représentent une part plus importante du chiffre d’affaires : 72,6 % en Martinique, contre 69,1 % en métropole, selon l’INSEE. Le taux de couverture commerciale, lui, ne dépasse pas 12,4 %, contre 78 % dans l’Hexagone. Autrement dit, l’île importe presque tout et exporte très peu, ce qui renchérit mécaniquement les prix.
L’accès au crédit constitue une autre difficulté majeure. Les taux d’intérêt sont plus élevés, outre-mer, qu’en métropole, et les PME locales doivent consacrer une part plus importante de leur chiffre d’affaires aux charges financières. Résultat : des marges encore plus resserrées et une capacité d’investissement limitée.
L’instrumentalisation à des fins idéologiques
Dès les premières tensions, la gauche locale et métropolitaine ainsi que les mouvements indépendantistes ont trouvé dans la crise un terrain pour relancer leurs revendications. Le mécontentement social a été canalisé vers une dénonciation ciblée des chefs d’entreprise – en particulier les « békés » – accusés de s’enrichir sur le dos de la population. La question économique s’est peu à peu transformée en affrontement idéologique, sur fond de discours racial et anticapitaliste. Or, les données publiées, depuis, contredisent largement ce récit : les marges réalisées localement ne soutiennent pas l’hypothèse d’un enrichissement excessif.
Une loi qui entretient la confusion
Ce mercredi 30 juillet, Manuel Valls présentait une proposition de loi contre la vie chère. L’ancien Premier ministre, qui a poursuivi sa reconversion ultramarine en s’alignant, dans le ton comme dans les mots, sur les revendications des partis les plus radicaux, a continué d’adopter une posture qui laisse sceptiques nombre de chefs d’entreprise locaux. À rebours de ce discours, l’un d’eux rappelle, dans une tribune publiée dans l’Opinion internationale, que les coûts élevés sont en réalité liés à une chaîne logistique complexe, au poids de la fiscalité locale – dont l’octroi de mer, qui intègre 400 millions d’euros directement dans les prix – et à la faiblesse structurelle du marché local. « Ce n’est pas en répétant cent fois un mensonge qu’il devient vérité », écrit-il, pointant une loi qui risque surtout d’accroître les contraintes sur les entreprises sans faire baisser les prix. Une erreur de diagnostic qui pourrait, selon lui, aggraver la situation qu’elle prétend résoudre. Le projet de loi doit être examiné au Sénat le 29 et le 30 septembre prochains.
Voici une note statique que vous pouvez utiliser pour accompagner un article issu de Boulevard Voltaire. Elle est rédigée dans un style neutre et explicatif, adapté à un contexte de publication ou de travail universitaire.
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Créé en 2012 par Robert Ménard, Dominique Jamet et Emmanuelle Ménard, Boulevard Voltaire est un site d’actualité et d’opinion qui se revendique de la droite conservatrice. Il se définit comme un espace ouvert à « toutes les sensibilités de droite » et critique le « politiquement correct ».
La ligne éditoriale du site est régulièrement classée par des observateurs extérieurs dans la mouvance de l’extrême droite française, en raison de ses prises de position récurrentes sur l’immigration, l’identité nationale, l’islam et l’Union européenne. Le site publie des chroniques, des tribunes et des entretiens reflétant des opinions marquées par le souverainisme, le conservatisme sociétal et une critique du multiculturalisme.
Il a été critiqué par des associations et médias pour avoir relayé certaines thèses ou expressions associées à l’extrême droite, comme le « grand remplacement » ou le « racisme anti-blanc », ainsi que pour la tonalité polémique de certains contenus. Le site affirme pour sa part défendre la liberté d’expression et se présenter comme un média alternatif face aux grands médias traditionnels.