Repéré sur le site Catholique,Aleteia
Pat Batard / Hans Lucas via AFP
Provocation pour les uns, geste de miséricorde pour d’autres, la nomination de l’abbé Dominique Spina, actuel Vice-chancelier du diocèse de Toulouse, comme Chancelier et Délégué épiscopal aux mariages provoque de vives réactions et pose la question de la réinsertion des prêtres condamnés par la justice. L’archevêque de Toulouse, Mgr Guy de Kérimel, a nommé par un décret daté du 2 juin 2025 l’abbé Dominique Spina au poste de Chancelier, une fonction à haute responsabilité au sein du diocèse. Le père Dominique Spina avait été condamné en 2006 en appel à Tarbes (Hautes-Pyrénées) alors qu’il était prêtre du diocèse de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) à cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour le viol d’un lycéen de 16 ans en 1993.
À sa sortie de prison, en 2007, le père Dominique Spina est accueilli dans le diocèse de Toulouse, où lui est confiée une mission d’archiviste ainsi qu’une petite activité pastorale, auprès d’adultes uniquement. En 2009, il est nommé curé de l’ensemble pastoral Fronton-Bouloc-Castelnau, près de Toulouse, qui compte sept clochers et un seul prêtre. Si, à ce titre, il est responsable de la pastorale des jeunes, le diocèse assure qu’il n’est pas en contact direct avec les enfants, ou alors exceptionnellement lors des retraites où il lui arrive de confesser mais “au vu de tous”.
En 2016, face à la pression médiatique, notamment à la suite d’un article de Mediapart, le père Dominique Spina demande à être relevé de ses fonctions. En janvier 2017, le quotidien La Croix révèle que la Congrégation pour la Doctrine de la foi n’a pas jugé nécessaire de renvoyer de l’état clérical Dominique Spina dans la mesure où “il exerce un ministère administratif mais aussi pastoral, dans un rôle où il n’est pas mis en contact avec des jeunes”. Il est nommé en 2020 au service des archives de catholicité du diocèse.
“Le parti de la miséricorde”
Le 2 juin 2025, Mgr Guy de Kérimel le nomme donc Chancelier et Délégué épiscopal aux mariages, avec effet au 1er septembre. Dans un communiqué transmis ce lundi 7 juillet à l’Agence France Presse (AFP), l’archevêque de Toulouse explique avoir “pris le parti de la miséricorde” “en choisissant de nommer l’abbé Spina chancelier de la curie diocésaine”, alors qu’il était depuis cinq ans employé aux archives.
Considérant que nous n’avons rien à reprocher à ce prêtre depuis ces 30 dernières années, j’ai donc choisi de le nommer dans cette fonction administrative.
“Il est vrai que l’abbé Spina a accompli une peine de cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour des faits très graves qui se sont déroulés il y a près de 30 ans”, poursuit l’archevêque. “Il n’exerce plus de charge pastorale, sinon celle de célébrer l’eucharistie, seul ou exceptionnellement pour des fidèles. Considérant que nous n’avons rien à reprocher à ce prêtre depuis ces 30 dernières années pour faits susceptibles de faire l’objet de poursuites judiciaires, canoniques ou civiles, j’ai donc choisi de le nommer dans cette fonction administrative”, affirme Mgr de Kérimel.
Vague d’incompréhension
La nomination du père Dominique Spina suscite une vague d’incompréhension parmi les fidèles et plus largement la société, dans un contexte encore marqué par l’accablant rapport de la Ciase publié en 2021. Le site de veille sur les abus “Après la Ciase” souligne que la nomination de l’abbé Dominique Spina comme Chancelier est contraire au Code de droit canonique qui prévoit que “le chancelier et les notaires doivent être de réputation intacte et au-dessus de tout soupçon” (Can. 483 – § 2).
Des associations de victimes ont également fait entendre leur voix. Dans les colonnes de la Dépêche du Midi, Olivier Savignac, président de l’association Parler et Revivre, dénonce “une provocation” : “Je l’ai appris par des victimes toulousaines chez qui cela a ravivé le traumatisme, même si elles ont été agressées par un autre prêtre. Il n’y a pas de prise de conscience du diocèse de Toulouse par rapport aux préconisations de la Ciase. On ne comprend pas le comportement du diocèse qui le met à un poste de représentation et qui porte atteinte à sa crédibilité”.
Une polémique qui résonne d’autant plus que le 5 juillet dernier, le pape Léon XIV a nommé un Français, Mgr Thibault Verny, archevêque de Chambéry, à la présidence de la Commission pontificale pour la protection des mineurs. Dans un récent communiqué, Mgr Verny assure être “conscient de la tâche grave et cruciale confiée à la Commission : aider l’Église à devenir toujours plus vigilante, responsable et compatissante dans sa mission de protection des plus vulnérables d’entre nous”.
Provocation pour les uns, geste de miséricorde pour d’autres, la nomination de l’abbé Dominique Spina, actuel Vice-chancelier du diocèse de Toulouse, comme Chancelier et Délégué épiscopal aux mariages provoque de vives réactions et pose la question de la réinsertion des prêtres condamnés par la justice. L’archevêque de Toulouse, Mgr Guy de Kérimel, a nommé par un décret daté du 2 juin 2025 l’abbé Dominique Spina au poste de Chancelier, une fonction à haute responsabilité au sein du diocèse. Le père Dominique Spina avait été condamné en 2006 en appel à Tarbes (Hautes-Pyrénées) alors qu’il était prêtre du diocèse de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques) à cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour le viol d’un lycéen de 16 ans en 1993.
À sa sortie de prison, en 2007, le père Dominique Spina est accueilli dans le diocèse de Toulouse, où lui est confiée une mission d’archiviste ainsi qu’une petite activité pastorale, auprès d’adultes uniquement. En 2009, il est nommé curé de l’ensemble pastoral Fronton-Bouloc-Castelnau, près de Toulouse, qui compte sept clochers et un seul prêtre. Si, à ce titre, il est responsable de la pastorale des jeunes, le diocèse assure qu’il n’est pas en contact direct avec les enfants, ou alors exceptionnellement lors des retraites où il lui arrive de confesser mais “au vu de tous”.
En 2016, face à la pression médiatique, notamment à la suite d’un article de Mediapart, le père Dominique Spina demande à être relevé de ses fonctions. En janvier 2017, le quotidien La Croix révèle que la Congrégation pour la Doctrine de la foi n’a pas jugé nécessaire de renvoyer de l’état clérical Dominique Spina dans la mesure où “il exerce un ministère administratif mais aussi pastoral, dans un rôle où il n’est pas mis en contact avec des jeunes”. Il est nommé en 2020 au service des archives de catholicité du diocèse.
“Le parti de la miséricorde”
Le 2 juin 2025, Mgr Guy de Kérimel le nomme donc Chancelier et Délégué épiscopal aux mariages, avec effet au 1er septembre. Dans un communiqué transmis ce lundi 7 juillet à l’Agence France Presse (AFP), l’archevêque de Toulouse explique avoir “pris le parti de la miséricorde” “en choisissant de nommer l’abbé Spina chancelier de la curie diocésaine”, alors qu’il était depuis cinq ans employé aux archives.
Considérant que nous n’avons rien à reprocher à ce prêtre depuis ces 30 dernières années, j’ai donc choisi de le nommer dans cette fonction administrative.
“Il est vrai que l’abbé Spina a accompli une peine de cinq ans de prison, dont un avec sursis, pour des faits très graves qui se sont déroulés il y a près de 30 ans”, poursuit l’archevêque. “Il n’exerce plus de charge pastorale, sinon celle de célébrer l’eucharistie, seul ou exceptionnellement pour des fidèles. Considérant que nous n’avons rien à reprocher à ce prêtre depuis ces 30 dernières années pour faits susceptibles de faire l’objet de poursuites judiciaires, canoniques ou civiles, j’ai donc choisi de le nommer dans cette fonction administrative”, affirme Mgr de Kérimel.
Vague d’incompréhension
La nomination du père Dominique Spina suscite une vague d’incompréhension parmi les fidèles et plus largement la société, dans un contexte encore marqué par l’accablant rapport de la Ciase publié en 2021. Le site de veille sur les abus “Après la Ciase” souligne que la nomination de l’abbé Dominique Spina comme Chancelier est contraire au Code de droit canonique qui prévoit que “le chancelier et les notaires doivent être de réputation intacte et au-dessus de tout soupçon” (Can. 483 – § 2).
Des associations de victimes ont également fait entendre leur voix. Dans les colonnes de la Dépêche du Midi, Olivier Savignac, président de l’association Parler et Revivre, dénonce “une provocation” : “Je l’ai appris par des victimes toulousaines chez qui cela a ravivé le traumatisme, même si elles ont été agressées par un autre prêtre. Il n’y a pas de prise de conscience du diocèse de Toulouse par rapport aux préconisations de la Ciase. On ne comprend pas le comportement du diocèse qui le met à un poste de représentation et qui porte atteinte à sa crédibilité”.
Une polémique qui résonne d’autant plus que le 5 juillet dernier, le pape Léon XIV a nommé un Français, Mgr Thibault Verny, archevêque de Chambéry, à la présidence de la Commission pontificale pour la protection des mineurs. Dans un récent communiqué, Mgr Verny assure être “conscient de la tâche grave et cruciale confiée à la Commission : aider l’Église à devenir toujours plus vigilante, responsable et compatissante dans sa mission de protection des plus vulnérables d’entre nous”.