Le Comité martiniquais du tourisme (CMT) et la ligue d’athlétisme s’allient autour du trail. La course nature a la cote et servira de levier touristique, sportif, économique et durable pour le territoire à travers le Martinique trail tour.
Performer, se dégourdir les jambes ou découvrir et redécouvrir la Martinique. Il y a 1000 raisons de faire un trail. Le Comité martiniquais du tourisme et la ligue d’athlétisme ont parié sur ces épreuves de courses à pied pour faire rayonner le territoire avec le Martinique trail tour. À l’occasion de la rentrée des classes, le Comité a pris la peine de tailler les crayons pour présenter son projet. En tout cas l’évolution d’un projet qui est né en 2023. L’occasion de faire du Martinique trail tour un levier touristique et économique. Il permet de faire connaître le territoire au-delà de la Martinique balnéaire. L’ambition est de toucher de nouveaux potentiels de marchés. En France, on compte 12,4 millions de pratiquants de running dont 1,4 million de traileurs. D’après la revue économique Capital, le secteur du trail croît de 15% par an.

Si en France, la course nature a le vent en poupe, c’est aussi le cas à l’étranger. « Ce sont des marchés qui représentent des ambitions de croissance à l’instar du Canada, des pays de l’Europe, de la Caraïbe. C’est l’occasion d’orienter nos discours vers ces marchés émetteurs via cet outil qu’est le Martinique trail tour », explique Bénédicte Di Geronimo, présidente du CMT. L’organisme compte bien faire du trail un levier d’attraction. Et ces traileurs lorsqu’ils voyagent, ils ne le font pas seuls. 80% sont accompagnés. « Pour le CMT, il s’agit d’une information fondamentale puisque nous pouvons proposer une dynamique de séjour », ajoute la présidente. Elle poursuit :
« Nous avons un potentiel de visiteurs avec un pouvoir d’achat avec les moyens de se transporter, de se loger, de se restaurer. Ce sont des éléments importants pour que nous puissions développer une offre touristique adaptée et que l’ambition d’augmenter la fréquentation de l’île puisse être portée par cet outil. »
L’autre grande ambition est de lisser la saison touristique puisque dans le territoire, les courses nature ne souffrent d’aucune saisonnalité. Le CMT entend profiter du développement du trail pour mettre en avant un tourisme qualitatif et responsable.
En Martinique, le trail représente 3000 licenciés, 20 clubs et 18 trails. L’essor national de la discipline se vérifie localement et elle se démocratise au grand public. Encore pratiquée par une communauté d’athlètes très entraînés, il y a quelques années, la course nature s’ouvre à un plus large public.
« On peut commencer par des courtes distances en alternant entre la marche et la course. L’offre de trail, c’est pour le grand public au-delà des athlètes de haut niveau. »
, note Hugues Parsemain.

Pour le président de la ligue, il n’est pas question de faire de la Martinique une usine à trail avec des organisations à grande échelle. Hugues Parsemain souhaite inscrire le territoire dans un développement doux de la discipline dans le cadre du développement durable et donc éviter la surfréquentation des sites de course.
« Le trail répond à un besoin de retour vers la nature et la santé. Il est important que le traileur se sente impliqué. »
Dans ce cadre, ce samedi, aura lieu le premier village du Martinique trail tour sur le Malecon à Fort-de-France de 15 heures à 20 heures. L’objectif sera de présenter le contenu de cet événement. « Ce sera l’occasion de voir comment il a été repensé et rénové pour servir la dimension touristique et son socle, l’aspect sportif », précise Bénédicte Di Geronimo. Il s’agira de créer une vitrine, de valoriser la Martinique et de sensibiliser autour d’un sport nature durable.
Laurianne Nomel