Ce jeudi, un mois tout juste après la rentrée des classes, le directeur de la Mer s’est rendu à l’école de formation professionnelle maritime et aquacole (EFPMA) à Trinité. L’objectif est de faire un bilan de cette rentrée avec les élèves et l’équipe enseignante et d’aborder la première phase des travaux de l’ICEM (Institut caribéen de l’enseignement maritime).
L’EFPMA, a été créée en 1959. L’établissement a plus de 60 ans. « Elle s’appuie sur un très riche passé », explique Xavier Nicolas, le directeur de la Mer. L’EFPMA compte cette année 63 élèves dont 6 jeunes filles de la seconde à la terminale, un chiffre en croissance forte qui témoigne de l’intérêt que portent les jeunes martiniquais pour les métiers de marins embarqués et marins professionnels.
« On a une profession de marins qui se féminise et c’est extrêmement bien »
poursuit Xavier Nicolas. Tya, 14 ans a effectué sa rentrée en septembre. Elle souhaite devenir capitaine de yacht. « Je ne savais pas ce que je voulais faire comme métier. J’ai regardé des documentaires et j’ai vu que c’est là que je devais aller », explique la jeune adolescente. Elle partage les bancs de l’école avec Ethan, 17 ans. Il est en terminale. Lui n’a pas eu à chercher sa voie. Elle était toute tracée. Père, mère, oncles, toute sa famille vit de la mer. « Ce bac me permet d’être chef mécanicien 750kW, c’est ce que j’ai envie de faire et par la suite être capitaine. »
D’ailleurs, le commandant du Plis Fos, le plus puissant remorqueur de France, est commandé par un ancien élève passé par l’EFPMA.
« La mer est un métier qui est exigeant et passionnant »
ajoute le directeur de la Mer. Ce dernier tient à préciser que l’EFPMA est la seule école de la Caraïbe qui soit agréée par une direction de la mer pour les formations professionnelles maritimes de formations initiales et continues. L’école forme aux emplois de capitaine à la pêche, au commerce, des skippers, le tourisme et sur les métiers portuaires. « Un marin doit aussi bien naviguer, gérer son équipage, gérer l’approvisionnement d’un navire, éteindre un incendie. Il doit aussi savoir en cas de petite panne, savoir souder, faire de la mécanique, de l’électricité, du froid et de l’hydraulique », précise Guy Marc Sufrin, président de l’association qui gère l’EFPMA. En effet, l’école est gérée par une association et est conventionnée et financée par l’État et la CTM.
Cette école s’inscrit dans le cadre des priorités qui ont été signées dans la feuille de route pour l’économie bleue dans les Outremers ratifiées à Nice pendant la conférence internationale sur les océans. La feuille de route tourne autour de cinq axes : développer la formation de marin professionnel, inscrire ce développement dans un cadre de coopération régionale, développer des interactivités entre métiers de la mer et les marins, adapter l’offre de formation aux entreprises, construire une bourse de l’emploi et développer le plateau technique de l’école.
Sur trois immenses écrans, l’avant d’un bateau et une mer formée à perte de vue sur un soleil couchant. L’élève est en immersion sur une passerelle à la barre de son navire de simulation. L’école dispose de plusieurs simulateurs de dernière génération que Guy Marc Sufrin est fier de présenter.
L’école compte également un internat d’une capacité de 52 personnes. L’EFPMA veut s’ouvrir davantage à l’international en accueillant plus d’apprenants de la Caraïbe. C’est dans cette logique que s’inscrit le projet ICEM (Institut caribéen de l’enseignement maritime).
« Cela va permettre de faire connaître l’école, de la rendre plus visible pour la formation maritime. »
Le coût total des travaux s’élève à 12 millions d’euros. La première phase consiste à consolider l’existant pour créer la partie ICEM. « Si on n’ouvre l’école au bassin caribéen, il faudra augmenter la capacité d’hébergement », poursuit Guy Marc Sufrin.
Laurianne Nomel