Ils ont aidé à éteindre des incendies dans des quartiers, offert un abri, de la nourriture et un accompagnement spirituel aux personnes dans le besoin, et assuré la couverture en direct des manifestations et des contrôles d’immigration auprès de centaines de milliers d’hispanophones. Nombre d’entre eux sont parents et seuls à subvenir aux besoins de leur famille.

Mais malgré leurs contributions, les agents de l’immigration les ont toujours détenus dans le cadre de la répression massive du président Donald Trump contre les immigrants sans papiers.

Les arrestations ont eu lieu alors que certains de ces immigrants travaillaient ou se rendaient à leur travail ou en revenaient.

Voisins, amis et collègues se sont unis derrière de nombreux piliers de la communauté placés en détention ces derniers mois, collectant des dizaines de milliers de dollars pour leurs familles et leurs frais juridiques et exhortant les autorités de l’immigration à les libérer.

Voici quelques-uns des membres éminents de la communauté qui ont été arrêtés par l’ICE au cours des derniers mois :

Un pompier volontaire a servi sa communauté

Milton Guamarrigra est connu de beaucoup à Port Chester, New York, comme un père de famille qui gagnait sa vie comme installateur de marbre et comme bénévole auprès des pompiers locaux.

Mais cette vie a été arrachée à Guamarrigra plus tôt ce mois-ci lorsque des agents de l’Immigration et des Douanes des États-Unis l’ont arrêté alors qu’il quittait son domicile pour aller travailler, selon WLNY, filiale de CNN .

De nombreux membres de la communauté se mobilisent derrière Guamarrigra qui, début août, était détenu dans un bureau de terrain de l’ICE dans le Michigan, selon WLNY, filiale de CNN.

Le maire de Port Chester, Luis Marino, a déclaré connaître Guamarrigra et sa famille depuis de nombreuses années et avoir adressé une lettre au gouvernement fédéral soulignant le service bénévole de Guamarriga au sein des pompiers et son bon caractère. Il a ajouté que les pompiers volontaires sont comme une famille et que Guamarrigra en fait partie.

« Il était actif et présent quand on avait besoin de lui », a déclaré Marino. « Il s’entendait bien avec tout le monde. »

Selon WLNY, Guamarrigra voulait aller à l’université et étudier l’informatique et avait travaillé pendant 20 ans comme installateur de marbre local.

Marino a déclaré que Guamarrigra avait immigré aux États-Unis depuis l’Équateur, mais ne savait pas depuis combien de temps.

Les dossiers judiciaires montrent que Guamarrigra a été condamné à deux reprises pour conduite en état d’ivresse à New York en 2003 et 2006.

La famille de Guamarrigra a collecté plus de 13 000 $ sur GoFundMepour aider à payer leurs frais juridiques « afin de garantir qu’il reçoive une chance équitable et que nous puissions travailler pour le ramener à la maison ».

« Mon père a récemment été arrêté et notre famille traverse une période profondément émotionnelle et difficile », pouvait-on lire sur la page GoFundMe. « C’est un père aimant, un homme travailleur et quelqu’un qui a toujours fait passer sa famille en premier. »

« La façon dont ils ont emmené mon père… ils ont fait croire qu’il était un criminel alors que ce n’est même pas le cas du tout », a déclaré la fille de Guamarrigra, Jocelyn Guamarrigra, à WLNY.

Un journaliste hispanique avec un large public

Le journaliste Mario Guevara a passé les 20 dernières années à couvrir les forces de l’ordre et l’immigration dans la région métropolitaine d’Atlanta.

Il a travaillé pour plusieurs médias en langue espagnole et a fondé le média d’information numérique MG News qui compte 113 000 abonnés sur Facebook ; son compte personnel compte 782 000 abonnés .

Le 14 juin, Guevara a été arrêté alors qu’il diffusait en direct une manifestation « No Kings » (sans rois) dans la région métropolitaine d’Atlanta. Cette manifestation faisait partie des quelques milliers d’autres organisées à travers le pays ce jour-là pour protester contre le président Donald Trump et sa politique.

Guevara, arrivé aux États-Unis en provenance du Salvador en 2004, a été inculpé d’intrusion illégale sur une voie piétonne, d’entrave aux forces de l’ordre et de rassemblement illégal. Il portait un gilet pare-balles et une carte de presse au moment de son arrestation.

Guevara a l’autorisation légale de travailler aux États-Unis mais ne possède pas de carte de résident permanent, affirment ses défenseurs.

Une requête en habeas corpus déposée par Guevara le 20 août indique que, lors d’une audience de mise en liberté sous caution le 1er juillet, le gouvernement a affirmé que M. Guevara représentait un danger pour la communauté en raison de ses reportages. Un juge de l’immigration a toutefois exprimé son désaccord et lui a accordé une libération sous caution, précise la requête.

Le gouvernement fédéral a fait appel de la libération sous caution de Guevara, et la Commission des recours en matière d’immigration a accordé un sursis, selon le dossier judiciaire. Guevara reste en détention malgré l’abandon de toutes les charges retenues contre lui.

Il est détenu à l’isolement au centre de traitement de l’ICE de Folkston, à Folkston, en Géorgie – son cinquième lieu de détention en plus de deux mois, selon l’ACLU.

Katherine Jacobsen, coordinatrice de programme pour le Comité pour la protection des journalistes , a déclaré que le refus du gouvernement fédéral de libérer Guevara « envoie un message très effrayant à la fois à ceux qui pourraient être impliqués dans les actions de l’ICE ainsi qu’aux journalistes… qu’il y aura des conséquences si vous couvrez ce sujet. »

« Les charges retenues contre lui ont été abandonnées », a déclaré Jacobsen. « À notre connaissance, le gouvernement n’a rendu publique aucune raison rationnelle justifiant son maintien en détention. »

Jacobsen a déclaré que Guevara avait trois enfants et qu’il était le principal soutien de famille. Selon l’ACLU, l’un des enfants de Guevara dépend de lui pour des soins médicaux de longue durée.

« Ils comptaient sur lui pour subvenir à leurs besoins, et il est maintenant en prison », a déclaré Jacobsen. « C’est une situation très difficile. »

Un pasteur du Maryland a pris soin des nécessiteux

Daniel Fuentes Espinal est arrivé aux États-Unis en provenance du Honduras en 2001 pour fuir la pauvreté et la violence.

Espinal a construit une vie pour lui et sa famille ici, en travaillant dans la construction et en faisant du bénévolat en tant que pasteur à l’Iglesia del Nazareno Jesus Te Ama, également connue sous le nom d’Église du Nazaréen Jésus vous aime, à Easton, dans le Maryland.