Une caisse orange à plusieurs compartiments trône sur la scène provisoire de l’ancienne aérogare. Si une centaine de personnes se sont réunies ce mardi matin au Lamentin, c’est pour savoir que cette caisse avait dans le ventre. En cas de crise cette safety case est capable de combler les lacunes d’un réseau de télécommunication à plat.
Les ravages de Chido à Mayotte étaient dans tous les esprits ce mardi matin dans l’ancienne aérogare au Lamentin. Orange a présenté sa crisis safety case. Le dispositif a été utilisé lorsque l’ouragan a, en décembre 2024, dévasté l’archipel mahorais afin de rétablir les réseaux de communication. La safety case montable en 30 minutes est capable de générer une bulle de connectivité wifi. Elle a une autonomie de 20 heures sans être branchée sur un réseau électrique extérieur. Côté pratique, le dispositif est séparable et transportable. Chaque élément pèse 50 kg. Selon Orange, le montage est à la portée de chacun même sans formation dans les télécommunications. Le câble rouge dans la prise rouge. Le câble jaune dans la prise jaune. Le groupe de télécommunications a présenté la petite sœur de la crisis safety case, la mobile unite.
La présentation et la démonstration des dispositifs ont été réalisées notamment devant Justin Pamphile, président de l’association des maires de Martinique.
« Face aux risques que nous vivons régulièrement, s’il y a bien une chose qui frappe une collectivité c’est sa capacité à intervenir sur le terrain »
Les collectivités ont envisagé la safety case avec sérieux. Elle viendrait en plus du téléphone satellite déjà déployé dans les mairies en cas de coupure de réseau.
Un black out qu’a récemment connu la Guyane. Après une sécheresse exceptionnelle du fleuve Maroni, 30 000 personnes ont été coupées du reste du territoire. L’année précédente, le barrage hydroélectrique de Petit saut connaît une panne majeure. Résultat 80% de la Guyane se retrouve dans le noir pendant plus de 12 heures. Or pas d’énergie, pas d’eau et donc pas de télécoms.

Cependant la Martinique est reliée au réseau international par quatre câbles sous-marins.
« Mais l’anticipation n’est plus une option. Il s’agit d’une nécessité vitale pour nos territoires d’Outre-mer »
affirme Chantal Maurice, directrice déléguée pour la Guyane. Un événement climatique ou une cyberattaque peuvent mettre à plat le réseau de télécommunication local. Quatre safety case ont été acquises par des collectivités guyanaises.
Avec ce crisis safety case, Orange veut proposer une solution d’anticipation et non pas de réaction. Cette valise de crise se compose de trois blocs dont l’un est consacré à la batterie qui permet de générer une autonomie de 20 heures. La safety case a été pensée pour chercher le meilleur réseau à l’instant T sans action humaine. Elle peut émettre deux bulles wifi. Une autour de l’équipement et une autre à 25 mètres voire 150m de distance. « À Mayotte, sur un stade de football, la crisis safety case a permis de pouvoir recréer des tentes et un hôpital provisoire qui a tourné pendant plusieurs mois pour connecter en même temps 80 personnes. »
Laurianne Nomel