La planète continue de suffoquer. En ce début août 2025, des températures diurnes et nocturnes exceptionnellement élevées frappent des régions entières, exposant des millions de personnes à des risques sanitaires graves. Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), ces conditions extrêmes rappellent l’urgence de mettre en place des systèmes d’alerte précoce et des plans d’action efficaces pour protéger les populations.
Records battus à travers le globe
La semaine du 4 août a vu les températures dépasser les 42 °C dans plusieurs zones : Asie occidentale, sud de l’Asie centrale, Afrique du Nord, sud du Pakistan et sud-ouest des États-Unis.
Dans certaines localités du sud-ouest de l’Iran et de l’est de l’Iraq, le mercure a même franchi la barre des 50 °C, paralysant les réseaux d’électricité et d’eau, perturbant l’éducation et ralentissant l’activité économique.
Au Maroc, les autorités ont déclenché une alerte canicule pour des températures comprises entre 40 et 47 °C. Au Japon, le record national est tombé le 5 août avec 41,8 °C, surpassant les 41,2 °C atteints fin juillet. Plusieurs dizaines de stations météo ont enregistré des températures minimales nocturnes anormalement élevées, aggravant le stress thermique.
Un « tueur silencieux »
Pour Ko Barrett, Secrétaire général adjoint de l’OMM, « chaque décès dû à des chaleurs extrêmes peut être évité » grâce à une meilleure préparation.
Entre 2000 et 2019, la chaleur a causé environ 489.000 décès chaque année dans le monde, dont 45 % en Asie et 36 % en Europe. Ces chiffres sont probablement sous-estimés, car les causes officielles ne mentionnent pas toujours le lien direct avec la chaleur.
Conséquences en chaîne : feux de forêt et pollution
Les vagues de chaleur nourrissent également des incendies massifs. En Europe, la Grèce, Chypre et la Turquie ont été durement touchées, tandis que le sud de la France a vu partir en fumée plus de 16.000 hectares dans l’Aude, soit une superficie supérieure à celle de la ville de Paris.
En Amérique du Nord, le Canada vit l’une de ses pires saisons de feux de forêt : plus de 6,6 millions d’hectares avaient brûlé au 3 août, trois fois la moyenne des 25 dernières années, même si le record de 2023 (12,3 millions d’hectares) n’est pas encore atteint.
Un défi climatique et sanitaire majeur
Avec juillet 2025 classé comme le troisième mois de juillet le plus chaud jamais enregistré, les scientifiques alertent sur un risque croissant de crises sanitaires, agricoles et environnementales. L’OMM insiste : l’adaptation doit devenir une priorité absolue, qu’il s’agisse de protéger les travailleurs, d’assurer l’accès à l’eau potable ou de renforcer les systèmes de santé.
Les vagues de chaleur ne sont plus de simples épisodes estivaux extrêmes : elles sont désormais un marqueur tangible du dérèglement climatique en cours.