Close Menu
ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités créatives de ANTILLA concernant l'art, le design et les affaires

    Les tendances du moment

    Vie chère outre-mer : l’État a laissé faire et judiciarise. Le Regard de Gdc

    décembre 24, 2025

    Le combat contre la vie chère est une impasse tant que le modèle économique antillais demeure inchangé. Une tribune de JM. NOL

    décembre 24, 2025

    Que visiter en escale au Koweït pour quelques jours ? Par Kevin Lognoné

    décembre 24, 2025
    Facebook X (Twitter) Instagram
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    • Rubriques
      • Art/Culture
      • Ecologie / Environnement
      • Patrimoine
      • Entreprises
      • Le Regard de Gdc
      • Édito de Henri PIED
      • Politics
      • Santé
      • Sports
      • Caraïbe
    • Newsletter 
    • Publicité
    • Contact
    annonces
    ABONNEMENT
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    Home » Vie chère outre-mer : l’État a laissé faire et judiciarise. Le Regard de Gdc
    Le Regard de Gdc

    Vie chère outre-mer : l’État a laissé faire et judiciarise. Le Regard de Gdc

    décembre 24, 2025Mise à jourdécembre 24, 2025Aucun commentaire
    Facebook LinkedIn WhatsApp

     

    Il faut désormais appeler les choses par leur nom. La vie chère en Martinique et dans les Outre-mer n’est ni un accident, ni une dérive imprévisible du marché, marginalement la conséquence mécanique de l’insularité. Elle est le produit direct de choix politiques assumés par l’État français, relayés ou tolérés par les exécutifs locaux successifs. Le reste – indignations tardives, déclarations martiales, désignation d’un bouc émissaire privé – relève de la mise en scène.

    Depuis vingt ans, Bercy sait. 

    Les écarts de prix sont documentés par l’Insee, l’IEDOM, la Cour des comptes. Les mécanismes de rente logistique, de concentration commerciale et d’intégration verticale sont parfaitement identifiés. Les ministres des Outre-mer successifs – de Marie-Luce Penchard à Annick Girardin, de Sébastien Lecornu à Philippe Vigier, jusqu’aux déclarations plus récentes de Manuel Valls – ont tous reconnu publiquement l’ampleur du problème. Aucun n’a engagé de réforme structurelle à la hauteur.

    Le ministère de l’Économie a, lui, appliqué en Outre-mer un droit de la concurrence conçu pour des marchés continentaux, tout en refusant d’en tirer les conséquences opérationnelles. 

    L’Autorité de la concurrence intervient tardivement, sans présence territoriale permanente, sans moyens spécifiques, sans stratégie de long terme. Les Observatoires des prix, des marges et des revenus ont été maintenus dans un rôle consultatif, privés de pouvoir contraignant. Ce n’est pas une faiblesse technique : c’est un choix politique.


    L’urbanisme commercial,  a été laissé dériver. 

    En Martinique comme ailleurs, des autorisations ont été accordées sans vision d’ensemble, favorisant la multiplication des grandes surfaces importatrices au détriment d’un tissu productif local déjà fragile. Les exécutifs locaux ont trop souvent privilégié la promesse immédiate d’emplois et de recettes fiscales à court terme, sans mesurer les effets systémiques à long terme sur la concurrence, les prix et la dépendance.


    Dans le même temps, l’État a maintenu une fiscalité indirecte lourde et complexe

     – octroi de mer, TVA, taxes spécifiques – tout en refusant d’assumer politiquement une réforme d’ampleur, préférant les compensations budgétaires opaques à une refonte claire du modèle. Là encore, tout le monde savait. Personne n’a voulu arbitrer.

    Lorsque la colère sociale s’est exprimée, notamment en 2009 puis à nouveau en 2024, le pouvoir a répondu par des discours. Aujourd’hui, il répond par la judiciarisation. 

    Que des infractions soient poursuivies est normal. Mais faire croire que la justice règlera ce que la politique a refusé de traiter est une irresponsabilité majeure. Même si des abus étaient établis, le système qui a permis leur émergence resterait intact.

    La vérité est simple : l’État français a accepté que les Outre-mer fonctionnent durablement sur une économie de dépendance.

    parce qu’elle était plus facile à gérer et politiquement moins coûteuse qu’une réforme structurelle. Il a préféré la stabilité apparente à l’égalité réelle. Il a toléré des situations qu’il n’aurait jamais acceptées dans l’Hexagone.


    Dans cette affaire, les groupes économiques dominants n’ont fait qu’exploiter rationnellement un cadre permissif. La responsabilité première incombe à ceux qui écrivent la règle, la contrôlent – ou )choisissent de ne pas le faire. Ce ne sont pas les entreprises qui font la politique de la concurrence ; c’est l’État.

     

    La question n’est donc pas de savoir si tel groupe « a tout ». La réponse est simple : si le Groupe Bernard Hayot détient une telle part de marché dans différents secteurs de l’économie — en Outre-mer, dans l’Hexagone et à l’international — c’est parce qu’il saisit les opportunités offertes par les conditions économiques, fiscales et sociales des différents territoires. Dans un système capitaliste, le rôle de l’entrepreneur est de tirer profit d’une situation donnée pour créer de l’emploi, faire tourner l’économie et s’acquitter des taxes et impôts.

    La véritable question est de savoir pourquoi la République a accepté si longtemps qu’il en soit ainsi, et pourquoi elle feint aujourd’hui de découvrir les conséquences de ses propres renoncements. 

    À force de refuser de nommer cette responsabilité, le pouvoir public nourrit exactement ce qu’il prétend combattre : la défiance, la radicalisation, la tentation de solutions extrêmes. Car quand l’État abdique sa fonction régulatrice, la colère devient un substitut à la politique.

    Il est encore temps de changer de cap. Mais cela suppose une chose que les Outre-mer attendent depuis trop longtemps : du courage politique, pas des coupables de circonstance que l’on nous lache en pâture pour calmer nos revendications  


    Gérard Dorwling-Carter

    Share this:

    • Facebook
    • X

    Articles similaires

    Partager. Facebook LinkedIn WhatsApp
    Article précèdent Le combat contre la vie chère est une impasse tant que le modèle économique antillais demeure inchangé. Une tribune de JM. NOL

    ARTICLES SEMBLABLES

    Transformation économique de la Martinique : un  consensus stratégique et une rupture politique nécessaire. Le Regard de Gdc

    décembre 24, 2025

    Martinique : coopérer pour ne plus subir. Le Regard de Gdc

    décembre 24, 2025

    En Martinique, le « vivre-ensemble » fragilisé par la précarité plus que par l’identité. Le Regard de Gdc

    décembre 24, 2025
    Ajouter un commentaire
    ECRIVEZ UN COMMENTAIRE Cancel Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    ABONNEZ-VOUS !
    EN VENTE JEUDI
    Actualités de la Caraïbe
    Caraïbe

    Célébration du 1 000e article publié depuis la Dominique et destiné à des milliers d’étudiants en art et d’artistes du monde entier.

    Caraïbe décembre 24, 2025

    Dominica on line Roger Burnett – Peu après la mort de Rosie Douglas, il fut…

    Share this:

    • Facebook
    • X

    Le président de la Dominique bénéficiera d’une augmentation de salaire, entre autres modifications.

    décembre 23, 2025

    Déclaration du Bureau de la Conférence des chefs de gouvernement de la CARICOM

    décembre 23, 2025

    Déclaration de la Première ministre de Trinité-et-Tobago en réponse au communiqué de la CARICOM

    décembre 23, 2025
    Publiez vos annonces Légales

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités de Antilla Martinique.

    Merci ! Votre demande a bien été prise en compte.

    Consultez les annonces légales
    Consulter nos anciens numéros
    Nos différentes rubriques
    Archives
    © 2025 Copyright ANTILLA. Tous drois réservés. Programmé par ANTILLA.
    • CONTACTEZ-NOUS
    • MARKETING
    • MENTIONS LÉGALES
    • CONSULTEZ LES ANNONCES LÉGALES

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.