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    Home » WILLIAM- HOMMAGE DE PATRICK CHAMOISEAU
    Actualité

    WILLIAM- HOMMAGE DE PATRICK CHAMOISEAU

    septembre 1, 2020Aucun commentaire
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    WILLIAM
    Jean-Claude William.
    T’en souviens-tu ?
    De nos rires autour de cette boutade de William Faulkner qui très souvent disait :
    « Entre un bon whisky et rien, je choisirai toujours un bon whisky ! »
    Comme Faulkner ne parlait jamais à la légère,
    il m’est arrivé de penser
    juste pour complexifier les choses
    et sans grande contradiction de ta part
    qu’il désignait par le mot « rien » toutes les situations intolérables
    Ce que Glissant aurait appelé de son côté
    le rassurant néant
    l’absence ronronnante
    la crève paisible,
    ce « rien » dans lequel se débattent les Nations sans État que l’on appelle DOM-TOM.
    Au « rien »
    Faulkner préférait le feu du risque
    là où l’insupportable des petites vies se consume d’emblée
    là où la ferveur ignore les renoncements
    là où la nuit des manguiers se bouleverse soudain d’un voumvap de lucioles.
    Dans ce tumulte où survit ce que nous avons échangé
    j’ai souvenir
    de ton écoute attentive
    du ton inimitable qui était le tien
    de ton art de la parole qui ciselait une rhétorique par instants redoutable
    mais qui toujours se montrait soucieuse d’une bienveillance qui vous soulève et vous inspire
    Nous avions souvent convenu
    que notre souveraineté à venir
    était de toutes manières frappée du sceau des interdépendances ;
    que cette interdépendance était elle-même
    inscrite dans la double trace
    d’une volonté et d’une responsabilité
    tant individuelles que collectives — collectives parce qu’individuelles —
    et que le tout se devait d’être soulevé par une obstination rectiligne
    identique à celle que creusent
    entre les crabes
    les tortues visiteuses de la plage du Diamant.
    Nous avions chanté
    (je m’en souviens)
    cette nécessité d’une souveraineté optimale
    je veux dire d’un bawouf sur toutes les capacités qui nous permettraient
    d’élever à la face de ce monde
    une présence nôtre
    une présence ouverte
    capable de se construire elle-même
    et d’apporter sa part au chantier planétaire du surgissement d’un autre monde.
    Nous avions balisé les longues fêtes de famille
    (ou ces groupes de travail auxquels jamais tu ne t’es dérobé)
    de ces séances au bout desquelles nous publiions
    sans crainte et sans nulle honte
    des décrets de lucioles
    des chants sans musiciens
    des lois de sève sans arbres
    des incantations de volcans sans cratère attesté.
    Nous avions fait cela à coup de Manifestes
    Au rythme de Déclarations ou de Projets
    pensés et repensés dans le souci d’une vision globale.
    Toute une féérie dont la première vertu (tellement précieuse !) était de s’opposer au « rien »
    au rassurant néant
    à l’absence ronronnante
    à la crève paisible
    Les Nations sans État
    celles qui restent encore à naître
    qui ont à inventer (au-delà de l’État) un autre mode de l’État
    mais qui ont surtout à deviner une autre manière de vivre
    l’existence individuelle dans l’existence collective,
    l’une ouvrant à l’autre, l’autre nourrissant l’une
    jusqu’à déclencher
    d’abord tout au fond de nous-mêmes
    l’arc-en-ciel
    l’arc-en-terre
    des peuples qui accèdent
    par leur maturation seule
    à l’autorité intérieure
    et aux souverainetés optimales.
    Nous n’étions pas toujours d’accord
    mais toujours nous rassemblaient
    la nécessité de ne pas renoncer
    l’urgence de toujours essayer
    la salubrité d’imaginer encore.
    William
    les Nations sans État ne sont pas encore en mesure d’honorer
    à hauteur du volcan, juste après l’oriflamme des fougères,
    les meilleurs de leurs fils
    Elles ne disposent tu le sais que de Traces
    de ces Traces dont seules attestent
    l’émotion familiale
    les fraternités orphelines
    la bobèche mémorielle, maintenue haute, des amitiés.
    Mais la Trace n’est pas rien.
    Sur la plage du Diamant
    j’ai traîné dans les sables amérindiens le fardeau de la lourde nouvelle
    j’ai compté les oiseaux et j’ai compté les sables
    j’ai cru entendre des mélopées d’esclaves dans la conque du rocher.
    Et j’ai salué les doubles lignes du passage des tortues
    celles qui inscrivent entre la nuit et l’aube
    l’attestation d’une volonté
    une volonté montée de l’horizon
    qui est venue
    qui est partie
    et qui inscrit
    malgré la râpe des vagues
    l’impressionnante matière que nous laisse leur absence.
    Pour toi
    martiniquais considérable
    j’ai demandé à toutes ces traces
    de t’inscrire au rang le mieux élevé que je connaisse
    le rang de ceux qui ne craignent pas les utopies.
    Ceux qui savent qu’elles sont les seules à pouvoir nous maintenir bien au-dessus du « rien »
    dans l’oxygène inconfortable du devenir.
    Ami
    il n’est pas dit
    que ceux qui partent ne sont pas de fait en train de s’avancer vers nous
    Il n’est pas dit
    que ce qu’ils nous laissent ne soient pas le lieu exact d’une très belle apparition.
    Et donc, il n’est pas dit que l’accomplissement des Nations sans État
    puisse ne pas se nourrir
    de nos songes et de nos cendres !
    En tout cas,
    comme l’a voulu Faulkner
    la veille est maintenue
    l’exigence reste totale
    les grands sommeils — ton haut sommeil — en sont garants !
    Patrick CHAMOISEAU
    24 08 2020

     

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