16 jours d’activisme : Le secrétaire général de la CARICOM appelle à mettre fin aux violences numériques faites aux femmes et aux filles

La Communauté caribéenne (CARICOM) s’est jointe à l’appel mondial à l’action pour commémorer les 16 jours annuels d’activisme contre la violence fondée sur le genre (25 novembre – 10 décembre), la secrétaire générale, la Dre Carla Barnett, exhortant à prendre des mesures urgentes pour lutter contre les formes traditionnelles et émergentes de violence à l’égard des femmes et des filles.
Dans son message marquant le lancement de la campagne, la Dre Barnett a souligné la menace croissante des violences numériques, insistant sur le fait que le harcèlement en ligne, les attaques par deepfake et les violences facilitées par la technologie compromettent les droits et la sécurité des femmes dans l’espace numérique. Elle a réaffirmé l’engagement de la CARICOM à bâtir des sociétés sûres et inclusives où chaque femme et chaque fille puisse s’épanouir.
La campagne des 16 jours d’activisme comprend quatre commémorations clés :
• Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes (25 novembre)
• Journée des défenseurs des droits de l’homme (29 novembre)
• Journée mondiale de lutte contre le sida (1er décembre)
• Journée des droits de l’homme (10 décembre)
La Dre Barnett a souligné que la violence continue de priver les femmes et les filles de la pleine jouissance de leurs droits fondamentaux, notant que les normes de genre néfastes, la stigmatisation et l’impunité ont permis à ces abus de se normaliser dans de nombreuses communautés.
Le thème de cette année, « Unissons-nous pour mettre fin à la violence numérique à l’égard de toutes les femmes et les filles », attire l’attention sur la hausse alarmante des abus en ligne. Selon ONU Femmes, 1,8 milliard de femmes et de filles dans le monde ne bénéficient d’aucune protection juridique contre les violences facilitées par les technologies, et moins de 40 % des pays disposent d’une législation adéquate.
La Secrétaire générale a averti que l’intelligence artificielle et l’anonymat en ligne ont accéléré la propagation des abus, les rendant plus rapides, plus ciblés et plus difficiles à détecter. La pornographie truquée (deepfake), en particulier, touche les femmes de manière disproportionnée. Elle a également souligné l’essor de la « manosphère » – des communautés en ligne qui promeuvent une masculinité toxique et la misogynie – comme une menace croissante pour l’égalité des sexes, avec des conséquences concrètes sur la culture, les carrières et la sécurité.
La Dre Barnett a insisté sur la nécessité de stratégies multidimensionnelles pour lutter contre les environnements en ligne toxiques, notamment :
• Une réforme législative et des cadres de responsabilisation renforcés
• Une meilleure représentation des femmes dans l’espace numérique
• La suppression rapide du contenu nuisible
• Une éducation publique sur l’égalité des sexes et les relations saines
• Des programmes destinés aux jeunes et des initiatives d’alphabétisation numérique
Elle a indiqué que les enquêtes de prévalence menées entre 2017 et 2019 dans cinq États membres de la CARICOM révélaient que jusqu’à une femme sur deux âgée de 15 à 64 ans avait été victime de violence, soulignant l’urgence de réponses nationales globales.
Les États membres de la CARICOM ont renforcé leurs actions pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et des filles en consolidant les cadres juridiques, en promouvant l’égalité de genre et en améliorant les systèmes d’accompagnement des survivantes. Le Secrétariat de la CARICOM continue de soutenir ces efforts en formant les professionnel·les de première ligne – notamment les policiers, les travailleurs sociaux et les personnels de santé – afin d’améliorer la prise en charge des cas de violence basée sur le genre.
« Aujourd’hui, nous honorons le courage des survivantes, amplifions leurs voix et réaffirmons notre détermination à rester unis dans la quête de justice et d’égalité », a déclaré la Dre Barnett. Elle a souligné que mettre fin à la violence contre les femmes n’est pas seulement un impératif moral et un droit humain fondamental, mais aussi une condition préalable au développement durable et à la prospérité.
Avec plus de la moitié des 16 millions d’habitants de la région étant des femmes et des filles, la CARICOM a réaffirmé sa responsabilité collective de bâtir des sociétés sûres, inclusives et équitables, où chaque femme et chaque fille peut vivre libre de la peur et de la violence.



