Arlington James – Dominica News.
Le Boiling Lake de la Dominique, la deuxième plus grande fumerolle inondée au monde après le Frying Pan Lake qui s’est formé dans la vallée de Waymangu, en Nouvelle-Zélande, en 1886, connaît occasionnellement des “épisodes d’instabilité” depuis plus d’un siècle.
Le lac, qui est l’une des principales attractions de l’île, attire des visiteurs du monde entier et des locaux. Il est situé dans le parc national du Morne Trois Pitons, qui a obtenu le statut de site du patrimoine mondial en décembre 1997. Actuellement, un projet de télécabine/téléphérique est en cours de construction dans la vallée de Roseau. Il offrira aux passagers une vue plongeante sur le lac et ses environs, ainsi que sur l’intérieur accidenté de l’île. Une fois achevé, ce téléphérique sera le plus long du monde.
Ces épisodes d’instabilité mentionnés ci-dessus se manifestent par (a) l’arrêt ou la diminution significative de l’émission de gaz, y compris de vapeur d’eau (b) une diminution significative suivie de fluctuations du niveau des eaux du lac, parfois accompagnée (c) d’une baisse significative de la température de l’eau au point qu’il est possible de se baigner dans le lac à ces occasions.
Dans des conditions “normales”, on peut faire bouillir des œufs dans le lac. Des chutes de niveau de 30 pieds et des températures de 157,5° F (157,5° Fahrenheit est égal à 70° Celsius) ont été enregistrées lorsque le lac a connu deux épisodes de ce type. Lorsque le lac est “froid”, la température de l’eau est parfois similaire à celle du lac d’eau douce, c’est-à-dire 68° F. Les deux lacs se trouvent à peu près à la même hauteur au-dessus du niveau de la mer.
Œuf cuit dans le Boiling Lake en juillet 2007. La couleur noire de la coquille est due à une réaction entre l’acide de l’eau et le carbonate de calcium de la coquille. Mais l’œuf lui-même était parfaitement comestible !
Les années au cours desquelles certains de ces “épisodes” ont été observés ont été publiées sur DNO dans trois articles distincts. Les deux premiers articles ont été publiés en 2022 et étaient intitulés “Boiling Lake’s Episodes of Instability [1887-2022]” (publié en deux parties, les 8 et 14 février 2022 respectivement) et “Boiling Lake – Two Episodes of Instability in Six Months ?” (publié le 25 mai 2022). (publié le 25 mai 2022).
Le 8 janvier 2024, c’est-à-dire il y a quelques semaines, l’auteur a publié le troisième article intitulé “Boiling Lake’s 2023 Instability Episode” (épisode d’instabilité du lac bouillant en 2023), qui faisait référence à un épisode qui avait commencé le 20 décembre 2023. L’avant-dernière phrase de cet article disait notamment : “Personne ne sait combien de temps durera cet épisode de 2023…” Au moment de la publication de cet article (8 janvier 24) – qui a été écrit quelques jours auparavant – le lac traversait encore son épisode 2023/2024.
Il s’avère que le lac aurait retrouvé un semblant de normalité (c’est-à-dire qu’il se serait rempli à nouveau et aurait recommencé à “bouillir” avec son lourd nuage de vapeur) entre le 5 et le 16 janvier 2024. En effet, un clip vidéo du lac tourné le 16 janvier montre l’étendue d’eau gris foncé avec son lourd nuage de vapeur et le niveau de l’eau remonté au niveau de la laisse de crue. La personne qui a filmé cette vidéo – le guide touristique CS – a signalé que l’eau du lac s’écoulait par l’exutoire lors de sa visite ce jour-là. CS a continué à faire visiter le lac à ses clients après la fin de cet épisode.
CONDITIONS DES 18 ET 27 FÉVRIER 2024 : Le dimanche 18 février 2024, le guide touristique CS a de nouveau visité le lac avec des clients et a constaté que le niveau d’eau était bas et que le lac traversait un autre de ses épisodes. Il note : “J’étais là la veille du jour où le lac a baissé (le 17 février), et le jour suivant, je l’ai trouvé bas.”
Le mardi 27 février 2024, Rawlins Bruney, co-responsable du club de randonnée de Dwivayez, s’est rendu à Boiling Lake, et a constaté que le lac poursuivait son “épisode d’instabilité” avec une très petite mare d’eau grise située à plusieurs pieds sous le niveau des hautes eaux, qui bouillonnait et s’évaporait (voir la première photo). Le petit ravin
Les eaux de la rivière Rawlins et de la cascade situées respectivement sur les bords nord et nord-est du lac ont continué à se déverser dans le lac.
Rawlins a la particularité d’être l’une des nombreuses personnes qui, en avril 1971, ont nagé et batifolé dans le Boiling Lake alors que celui-ci traversait un de ses épisodes de fluctuation. Rawlins a avoué plus tard qu’à l’époque, ni lui, ni ses camarades de classe, ni son professeur ne s’étaient rendu compte que le lac n’était pas dans son état “normal” à ce moment-là.
Deux autres personnes visitant le lac le 27 février 2024. Crédit photo : Rawlins Bruney
Rawlins a pris quelques photos et un clip vidéo le 27 février 2024, qu’il a gracieusement partagés avec l’auteur. Le guide touristique CS a également visité le lac avec des clients ce jour-là et a partagé un clip vidéo du lac pris sous un angle différent.Le samedi 2 mars 2024, CS a de nouveau visité le lac avec des clients et a rencontré le lac avec un niveau d’eau beaucoup plus élevé que celui qu’il avait rencontré quatre jours auparavant, c’est-à-dire le 27 février ; cependant, le lac était également en train de se vaporiser (voir la photo ci-dessous).
BOILING LAKE le 2 mars 2024 avec de l’eau grise, bouillonnante et vaporisée. Crédit photo : Guide touristique CS
CONDITIONS LE 6 MARS 2024 : Le mercredi 6 mars, soit quatre jours après la visite précédente de CS, le guide touristique est revenu avec de nouveaux clients et a constaté que le lac poursuivait son épisode d’instabilité actuel, mais avec une quantité d’eau nettement supérieure à celle obtenue lors de sa visite précédente (2 mars), l’eau ayant une teinte gris verdâtre, légèrement bouillonnante vers le centre, et sans vaporisation visible (voir la photo suivante).
BOILING LAKE le 6 mars 2024 avec un niveau d’eau plus élevé que le 2 mars, un très léger bouillonnement et pas de vaporisation visible. Crédit photo : Tour Guide CS
ENCORE PLEIN, MAIS…
Le lundi 11 mars, le guide CS s’est à nouveau rendu au lac avec des clients, cinq jours après sa précédente visite (6 mars). L’eau était remontée au niveau de la laisse de crue et s’écoulait par l’exutoire. La surface de l’eau était relativement calme et il y avait même un peu de reflet du paysage environnant. Cependant, il n’y avait qu’un très léger bouillonnement vers le centre (voir la photo suivante).
Un clip vidéo tourné par CS le même jour montre la mini-cascade se déversant normalement dans le lac. Ainsi, alors que le lac
Si le lac s’est rempli, l’épisode actuel se poursuit, car bien que la température de l’eau n’ait pas été mesurée, rien n’indique que l’eau est en train de bouillir.
BOILING LAKE le 11 mars 2024 plein, avec le niveau d’eau à la ligne des hautes eaux et s’écoulant vers l’extérieur. Crédit photo : Guide touristique CS
UNE RAISON DE S’INQUIÉTER ?
La fréquence croissante de ces épisodes d’instabilité du lac en ébullition peut être une source d’inquiétude pour certains membres de la population dominicaine. Au cours des six dernières décennies, c’est-à-dire de 1964 à aujourd’hui, les journaux et les sites internet ont relaté les épisodes d’instabilité du lac pour cette période uniquement : Avril 1964, avril 1967, avril 1971, avril 1988, décembre 2004 (en avril 2005), novembre 2016, novembre 2021, février et mai 2022, décembre 2023 en janvier 2024, et actuellement l’épisode qui a commencé en février 2024. Veuillez noter que ces épisodes se sont produits avant 1964.
D’aucuns pourraient se demander quand cet épisode de février 2024 prendra fin. Le jour de la photo la plus récente de cet article, le 11 mars, 22 jours se sont écoulés depuis le début de l’épisode actuel, bien que le lac soit à nouveau plein. Est-il possible qu’un autre épisode se produise pendant le reste de l’année ? Votre avis est aussi valable que le mien. Mais il faut toujours garder un œil sur le Boiling Lake qui, en 1901, a coûté la vie à deux hommes, à savoir un visiteur et un jeune guide touristique de Laudat, lorsqu’il est entré dans une phase de refroidissement et a soudainement libéré – et a continué à libérer pendant 4 jours – de grands volumes de ce que l’on pense être du dioxyde de carbone hautement concentré, qui est extrêmement toxique.